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D’où vient-t-il ?




Aperçu historique :


Vers 1100 av.J.-C. : les Phéniciens s’aventurent le long des côtes tunisiennes
814 av.J.-C. : Date « traditionnelle » de la fondation de Carthage.
264-241 av.J.-C : 1ere guerre punique. Carthage vaincue, perd la Sicile.
218-201 av.J.-C. : 2eme guerre punique suite à un litige entre Rome et Carthage en Espagne. Hannibal porte la guerre en Italie où il remporte quelques batailles. Scipion l’Africain se porte en Afrique où, avec le concours du roi numide Massinissa, il finit par triompher d’Hannibal, à Zama, en 202. 149-146 av. J-C. : 3eme guerre punique ; Rome triomphe définitivement de Carthage ; la Tunisie devient province romaine.


439-533 ap.J-C. : Les Vandales en Tunisie
533-647/698 : Les Byzantins en Tunisie
647 : 1ère incursion arabe en Tunisie ; défaite du Patrice Grégoire à Sufetula (Sbeïtla).
670 : Fondation de Kairouan par Oqba b. Nafe
800-910 : Les Emirs aghlabides gouvernent la Tunisie.
910-973 : Les Chiites Fatimides dominent le pays ; ils fondent Mahdia et en font leur capitale.
973-1050 : Règne des zirides
1050-1052 : Invasion des bédouins égyptiens Bani Hilal envoyés par les Fatimides pour punir leur ancien lieutenants, les Zirides.
1159-1160 : Les Almohades du Maroc rétablissent l’ordre en Tunisie ; ils en chassent les Normands installés sur la côte orientale depuis 1148.
1207 : Ibn Hafs gouverne la Tunisie pour le compte des Almohades.


1228-1574 : La Tunisie Hafside.
1574-1591 : La Tunisie province ottomane.
1591-1705 : Gouvernement des Deys
1659-1705 : Le bey Hammuda ibn Murad s’empare du pouvoir et crée la dynastie des Muradites.
1705-1957 : Règne des beys Husseïnites
Vers 1850 : Crise économique et étroite dépendance financière à l’égard des puissances coloniales (France, Grande – Bretagne, Italie).
1881 : Traité du Bardo (12 mai) et établissement du protectorat français en Tunisie.
1956 : Abolition du traité du Bardo et proclamation de l’indépendance (20 mars).
1957 : Proclamation de la République (25 Juillet)
1987 : L’ère nouvelle (7 Novembre)


.. Et Youssef ?



Par Rose – Marie Jouret*



Ksour Essef, en 1972, était une bourgade agricole qui nous paraissait éloignée de tout, à nous les « coopérants » qui habitions à Mahdia, distante de 12 kilomètres.
Le lycée rassemblait, de la 6ème à la terminale, des élèves venus des alentours, parfois lointains. On m’avait cité le cas de plusieurs enfants qui faisaient leurs 6 à 8 kilomètres à pied le matin et le soir pour venir à l’école. Pourtant les retards étaient rares et tout le monde assistait, bien rangé, au lever du drapeau à 8 heures.
C’était mon premier poste et l’ardeur du néophyte autant que la mentalité de l’époque me poussaient, je crois, à être assez stricte. Beaucoup n’avaient pas l’électricité à la maison mais il n’était pas question d’accepter qu’ils ne fassent pas leurs devoirs.


Les enfants de Ksour Essef, pour la grande majorité, ne parlaient français qu’à l’école, et pourtant leur niveau était globalement très acceptable.

Nous étudiions la grammaire, le lexique, l’orthographe, lisions les classiques. Ils faisaient des exposés. Je me rappelle les discussions suscitées par des questions qui tourmentaient alors la société tunisienne : la pratique religieuse, surtout le jeûne, peut-elle s’avérer anti-économique pour le pays ? « Madame, si vous étiez musulmane, feriez-vous le ramadan ? ».
L’émancipation de la femme met-elle en danger la famille ? jusqu’où doit aller le respect de l’enfant envers son père ? Les couples mixtes, est-ce que ça peut marcher ?
J’aimais et j’estimais leur sérieux, leur gentillesse, leur modestie, leur curiosité, leur dignité.
Ce sont Habib, Hanène, Mohamed, Fethi, Abderrazak, Myriam, Rafia, et d’autres dont j’ai oublié le nom mais pas le visage, qui m’ont fait aimer passionnément la Tunisie. Eux, et aussi Kelthoum, ma très chère soeur mahdoise.


Et Youssef ?
Youssef, c’était surtout de grands yeux clairs, une toison indisciplinée et un air d’être absent même dans sa présence calme et silencieuse. Autour de lui flottait une vapeur romantique : il écrivait de la poésie, il aimait depuis toujours la même fille dont il gravait le nom, il allait quitter l’école pour voyager…
Il regardait la vie avec l’acuité inventive de celui qui crée ses propres images dans sa propre langue. Je cherchais si l’originalité de son français était dû, en partie, à une contagion de la langue arabe que j’étudiais moi-même à l’époque …
Surprenant et incongru était, déjà, son intérêt pour les avancées technologiques dont il parlait d’un ton prophétique et stimulant.


Bref, il était « à part ».
Youssef a, comme on dit, « réussi ». D’autres élèves de Ksour Essef sont, eux aussi, allés chercher le savoir jusqu’en Chine. Ils ont dépassé leurs maîtres.
J’ai toujours pensé que l’enseignant devait semer ses graines, même en ignorant si elles allaient pousser ou non dans ses étudiants.
Les élèves de Ksour Essef, et Youssef, même si je suis pour très peu dans leur parcours, me rendent fière et heureuse.

Paris, février 2005.


* Jouret Rose-Marie est l'auteur de : Thebes 1250 Av J-c. Ramses Ii Et Le Reve Du Pouvoir Absolu, AUTREMENT (EDITIONS), Collection : MEMOIRES




Bio




Youssef RZOUGA


Né le 21 mars 1957 à Ksour Essef, Youssef RZOUGA est l’une des figures les plus représentatives de la poésie tunisienne moderne. Il s’agit, en tout cas d’une voix originale, singulière et prometteuse. Sur ce plan, les critiques, nationaux et arabes, semblent être d’accord.
F.Lahouar


Publications


Youssef Rzouga a publié plusieurs recueils de poèmes, dont notamment :
En arabe :
- Je vous transcende par mes tristesses (1978)
- L’idiome des branches dissemblables (1982)
- Le programme de la rose (1984)
- L’astrolabe de Youssef le voyageur (1986)
- Le loup dans le verbe (1998)
- Le pays d’entre les deux mains (2001)
- Fleurs de dioxyde de l’histoire (2001)
- Proclamation de l’état d’alerte (2002)
- Le papillon et la dynamite (2004)
- Yogana (Le livre du Yoga poétique) (2004)
- Oeuvres poétiques (Première Partie) (2003)
- The ground zéro (2005)
- La plastique de l’âme suivi de l’Epistémè de l’Issue.
- Rhapsodes d’un Troubadour (inédit)
- Le Scandale narcissique (inédit)
En Français :
- Le fils de l’araignée Préface Chantal Morcrette (2005)
- Yotalia (avec Héra Vox) Préface Chantal Morcrette (2005)
- 1001 poèmes (1er livre : 101 poèmes avec Héra Vox) Préface chantal Morcrette (2005)
- Le jardin de la France. Préface Mondher Chafra (2005) .

Traductions


En Français :
- L’image a vieilli par Jean Fontaine suivi de : Poèmes par Hédi Khélil (2005)
- Les griffes des eaux par Walid Soliman (2005)

En Anglais :
- Deux feux d’enfer au coeur (Two hells in the heart par Khawla Kreech (2005))
- La Paix sur Terre (Pacem in Terris (avec la collaboration du poète Philip Hackett) (2005)).

En Russe :
- Les poètes de l’Afrique du Nord.

Récits pour les petites oreilles (Sc.fiction)
- Et l’orange s’envola (1992)

Romans :
- L’archipel (1986)
- Un monde à part (Roman des Résidus Recyclés, inédit)

Biographie :
- Vie d’une certaine limite (inédit).

Approche critique :


- Les pieux de la rythmique arabe.

Ecrits sur ses ½uvres

- Le jardin et ses environs (Aspects de l’itinéraire du poète Youssef Rzouga 224 pages) Par : khaled Mejri et Chawki Anizi.
- La mondialisation et le langage poétique à travers « Les fleurs du dioxyde de l’histoire » par Maher Derbel et Abderrazek Kolsi (dans le cadre du livre sur « La poésie tunisienne contemporaine ».
- Le troubadour des temps modernes, sous la direction de Walid Soliman.
- « Le langage contemporain envahit la poésie dans « La proclamation » de Youssef Rzouga, par Ezzeddine Madani.
- La porte entrouverte (Essai critique autour du recueil « Fleurs du dioxyde de l’histoire » par Hafedh Mahfoudh.
- Texte à bas le masque, Epistémè de Youssef Rzouga comme modèle, par Chamseddine Ouni.
- L’orchestre du Poète dans « Proclamation de l’état d’alerte », par Houyem Ferchichi.
- Poésie de Youssef Rzouga : Langage de révolte, thème d’anticipation par Mourad Ben Mansour.
- Le croissant vers l’Orient, le croissant vers l’Occident par Abdelhamid Chkil (2005).
- La poésie arabe contemporaine : comment la déchiffrer (Déclaration de l’état d’alerte de Y.Rzouga comme modèle) par une pléiade de critiques.

Etudes et parcours académique



Primaires :
- L’école de Zorda (Sidi Alouan/ Mahdia)

Secondaires :
- Lycée secondaire de Ksour Essef et le Lycée de garçons de Sousse.

Etudes supérieures :
- Facultés des lettres et sciences humaines de Tunis
- Institut de Presse et des sciences de l’information de Tunis.
- Faculté des droits et des sciences politiques de Tunis.
- Institut supérieur des Beaux Arts de Tunis.
- Maîtrise en journalisme et sciences de l’information (Spécialité : sciences politiques)
- Diplôme de langue russe de la Faculté de Patrice Lumumba de Moscou.
- DEA en sciences politiques à la Faculté des droits et des sciences politiques de Tunis.
- DEA en théories de l’art et en esthétique à l’Institut supérieur de Beaux-arts de Tunis.
- DEA en journalisme et sciences de l’information.

Parcours professionnel



- Rédacteur principal au quotidien « El-Amal » (1980-1982).
- Rédacteur en chef de la revue « Ach’er » (La poésie) publié par le ministère de la Culture (1982-1987)
- Rédacteur principal dans le journal « El-Amal » puis dans le journal « Elhoria » (1987-1989)
- Rédacteur en chef du magazine « Aljil Aljadid » (1990-1992)
- Rédacteur en chef du supplément littéraire « Warakat Thakafiya » du quotidien tunisien « Essahafa », depuis 1989.

Autres activités et distinctions



- 1981 : Prix du ministère de la Culture pour son recueil de poèmes « Je vous transcende par mes tristesses ».
- 1986 : Prix du ministère de la Culture pour son recueil « Le programme de la rose ».
- 1999 : Prix du ministère de la Culture pour son recueil de poèmes « Le loup dans le verbe ».
- 2001 : Démarrage des travaux de réaménagement de « La Maison Mahdoise » (sise dans son village Zorda au Sahel tunisien) en musée portant son nom et ses ½uvres. C’est dans cette maison qu’il s’est retiré en 1976 loin des études et du monde pour se consacrer au travail littéraire.
- 2002 : Prix Youssef Rzouga de la création poétique (prix annuel institué en 2002, décerné au meilleur jeune poète dans le cadre de « La rencontre du Grand Tunis sur la création littéraire »).
- 2003 : Prix Aboulkacem chebbi pour son recueil de poèmes : « les fleurs de dioxyde de l’histoire ».
- 2003 : La 13ème session des rencontres des jeunes écrivains de Sidi Alouène à Mahdia a porté son nom.
- 2003 : La plume du poète Youssef Rzouga (Prix annuel instauré en juillet 2003, décerné par les rencontres des jeunes écrivains de Sidi Alouane au meilleur poète de la session).
- 2003 : Rédaction de « la charte des poètes » (Manifeste Jarach/Août 2003) signé par Mohamed Ali Chamseddine (Liban) Ezzeddine Mnasra (Palestine), Rachid Yahyaoui (Maroc), et Chemseddine Ouni (Tunisie). (à voir)
- 2004 : Prix du gouvernorat de Mahdia pour son recueil de poèmes : « Proclamation de l’état d’alerte ».
- 2004 : Le grand prix du roi de Jordanie Abdallah II des lettres et des arts.
- 2005 : Bouclier de « Diwan Al Arab » d’Egypte.
- 2005 : Médaille du mérite nationale du secteur culturel.
- 2005 : Le meilleur des poètes selon un sondage d’opinion mené par Jaridat Echaab « Journal du peuple ».
- Conseiller littéraire à la chaîne de télévision tunisienne Canal 21 depuis 1992 dans le cadre de l’émission « Premier pas ».
- Il a représenté son pays dans plusieurs forums littéraires internationaux : Jordanie, Algérie, Libye, Egypte, Irak, Russie, Yokugoslavie, Italie, France…
- Plusieurs travaux de fin d’études universitaires ont été réalisés autour de son ½uvre poétique.
- Président du club « Mercredi littéraire » à Tunis depuis 1988.
- Chef de service de plusieurs suppléments littéraires et scientifiques dans les hebdomadaires tunisiens : Al-Akhbar, Al-ayam, Essada..
- Membre de l’Union des écrivains Arabes
- Membre de l’Association tunisienne des journalistes
- Membre de jury dans la plupart des concours littéraires.

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Tag der Veröffentlichung: 25.01.2010

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