Le rendez-vous sur du papier rayé
les audaces contre l'ordre établi
Lune possible au bout d'un il magique.
Aujourd'hui, j'écoute les avions décoller
je regarde les pelles mécaniques
qui déchirent les frêles horizons
le démineur distrait
entrouvre les lèvres
le cueilleur des songes
le veilleur endormi
jouent à qui lâchera son rêve en premier.
Tu es ma braise
mon linteau
ma licence
tisane, quiétude
mon havre mouillé!
Ma voûte trouée
ma patrie scellée
ma page à écrire
ou est-ce tout simplement
l'envol des Filles de l'Air?
La serre regorge
d'essaims de pucerons blancs
qu'emportent les plumes du temps:
Lucioles à l'heure coutumière!
(Envies traversières)
Les rayons à l'envers
et la sauge
au grain de ta peau
correspondante
Laisse couler
entre le velouté
de ses feuillages
Ce rêve d'amour argenté.
De toi
de ta pat la plus belle
les flancs s'illuminent et parfument mes serres apollinaires
(Quatuor de Schubert)
Midi cache les filles du vent
Je pénétrais la vallée
poursuivant le rebelle exquis.
Viens mettre le feu à l'arbuste
à la mer exaltée.
Viens éteindre
au détour de l'heure
mes rêves incendiaires.
Ne t'échappe pas de ma plume
que tu ne transgresses
l'envers de ma page blanche
Je regarde
l'envol des moineaux
dans la vigne vierge.
J'ai hérité de toi
le don des pleurs
le goût amer, âpre, hépatique
Le plomb pèse sur ma fi'ayeur
sur ma rue fusillée
sur ses toitures baroques
sur son élégance fanée.
J'ai héité de toi
l'innocence de mon regard
ma tristesse
le vase de rétention d'une mélancolie
sans nom.
Mes pleurs
ont-elles irrigué
ces jardins suspendus
ces soubassements verdoyants
la ville haute?
Ces peupliers en délire
ces lumières halogènes
ces remparts
cette eau évasive
et son battement fuyant?
Est-ce bien ma larme
contre ces môles endormis
sous l’étonnement lunaire?
Aurais-je trop
pleuré ton absence?
En dépit de tant de morts
enterrés par la main du temps.
En dépit de tant d'éclat du jour
par l'oubli oublié.
En dépit des dates
des mots et des choses
des travaux et des jours,
en dépit de tant de villes
sous les sables englouties
de tant de charpentes par le feu consumées
de tant de naufrages,
en dépit de l'éternel au-delà
je t'aime ici.
Tu es pelure, forêt innocente, parcelle
champ, chemin délaissé
Je viens m'abreuver
léchant dans tes écuelles
le suc de la vie.
Je suis ton futur antérieur
j'espère, je transpire
je délire en toi.
À l'intérieur
du V de tes deux branches
je vois l'air battre par le vent
et qui éclate de rire:
Le matin suspendu dans la fourche
de l'acacia
comme un linge propre, odorant.
Les chrysalides vides sont chassées
par le vent de printemps
j'oublie mes nuits inutiles.
Dans la nuit
les tuteurs obliques
soutiennent les fleurs pleureuses.
Je suis le bateau,
toi la muette
fidèle
au faît de mon mât
Je suis le mât cuivré
toi la mer, à l'envers
l'horizon mouillé.
Tu es chevelure
soumise
doucine, gorge
encadrée,
victime
durée ruisselante
dressée
luminance
tu es feuille dans mes pages démantelées.
Et pendant que votre blondeur
éclaire tout à coup ma face
couchée dans le noir,
vous vous retournez dans votre sommeil
vidé de sa substance.
Si loin de la forêt trouvère
vous tournez autour de vous-même
rendue à merci.
Je bois à la source
les liqueurs troubles de l'envie
pendant que vous, déjà conquise d'avance,
dans les versants stratégiques de ce paysage mental
vous n'êtes nulle pat et ailleurs et partout.
Le soir héraldique
mes partances
d'époque
Le soir vivaldie
les marteaux piqueurs
le pôle Nord barricadé.
Et toi? La correspondante
l'absente
la prisonnière riveraine?
Le vin acide me transperce les veines,
les écluses s'ouvrent, le feu se mêle,
au gré de l'eau.
l'envie se mêle au gré de toi,
d'un soleil oublié, au gré des quatre saisons,
magnétiques,
Un chien aboie
je vois
ton oeil dépourvu
aux alentours
de la forêt couchée.
Mon pied est fidèle
à ma page blanche
Et toi, comme le phare lamellaire
dans les cercles de ma nuit
tu remues
mes ravins dressés.
La menthe affamée
célèbre l'été
et mes brûlures
Je viens boire
le lait croate
sous ton chêne
Tu mets ta robe la plus légère
pour cette rencontre avec la nuit,
tu ornes tes doigts de caresses parfumées
et le plaisir passe sur ton visage
comme la brise sur l'eau retournée.
La vie célèbre dans l'éclat de tes yeux
son impatient commerce.
Tu engranges dans les sentiers classiques
un rêve d'amour.
D'un printemps zébré de pluie filante.
Tu refais la promenade, au milieu des
bosquets rituels.
Quelques feuilles mortes éparses roulent encore,
creuses, retournées sur elles-mêmes.
L'été va les écraser, les broyer, les semer
autour des troncs de l'oubli.
Dans les branches les bourgeons attardés qui ont oublié
d'éclore, accrochent dans leurs griffes
les lueurs mentales, les voiles invisibles que distribue
ton regard.
Tes hanches
flancs d'ombre
d'un oubli à refaire
tendues d'un désir à l'autre
Le fil en moi
qui relie les heures aux heures
relit notre histoire
Quelques périodiques vieillissent
dans les kiosques délaissés
Tandis que le vent chasse les débris
de nos souvenirs.
Le disque meut
un poème soeur
tes yeux pleurent
"je demeure"
Allons voir ensemble
construire l'isolement.
Viens dans ma nuit coloniale
mouler ton être mineur
De ces épousailles, face à la lune inassouvie,
naîtront
les enfants des acacias en délire
les enfants d'un rêve nouveau.
Viens te pencher dans mes creux disponibles,
ta laitance assoupie.
Viens verser sur mon épaule
regarde les triangulations osées,
les accoudoirs avides
des chaises longues de ma terrasse
leurs toiles renforcées sont armées pour ce dessein autre.
Le piano ouvert
livre le jeu rose
de ses cordes:
L'aile du doute
entre la note et son bémol
les Noires, les Blanches et les Touches invisibles.
J'écoute cet air
qui accompagne le roulement
des cailloux de mon désir
dans le lit du temps.
Le corps rendu à sa légèreté
libre
glisse sur l'élément
qu'il a choisi de faire sien:
l'Air, l'Invisible.
Son laisser-aller compose avec le temps.
L'élan, emportant le triangle toilé
compose avec la pesanteur.
La terre est son exil
Le rêve son point d'appui.
La terre attractive
joue avec l'inconscience
du planeur.
Les femmes femment dans la vallée rebelle.
Don Juan répare ses ilets
il défait l'heure présente.
Son regard avide
coupe en passant
les herbes à prendre.
Le champ à ses pieds
labouré
étend ses sillons en éventail
Don Juan contemple au loin
ses soeurs parallèles.
J'apollinaire
tu verlaines
il rimbaude
nous valérions
vous mallarmez
ils gident.
Je baudelaire
tu élouards
il desnose
nous tristan tzarons
vous andré bretonnez
ils Saint John Persent.
Les fêtes timides
la main insulaire
Le signe restreint
Un balcon délaissé
Les gloires de la mer
les cumulus endimanchés
La fête aride
du mois incertain
les dunes encerclées
nous empotent
L'herbe trop haute
entre croissance et brûlure
Me chante la mélodie
d'un automne anticipé.
Jours étranges
chaque pied sur un radeau
à la dérive:
j'enjambe l'inconcevable.
Parler aux peupliers
qu'ils jaunissent dans l'écoute intense
qu'un bruissement traverse leur feuillage:
Naufrage intérieur
Parler à l'arbre
attendre
que son feuillage cuivré
se charge d'or.
Je parle au sable
aux peignoirs épars
aux ombres des ombrelles
à la dune attenante.
Les triangles de couleurs
frôlent la surface frisée.
Quelle main sous-marine
tire sur ces cerfs-volants.
Je me réveillerai le moment venu.
Pour le moment c'est moi l'enceinte,
ennobli par cette charge que j'ignore.
Pour le moment
c'est moi la scène
de ce vent léger
qui se pend dans l'herbe.
Qui réduit l'éclat mauve
corolle inondée.
L'herbe est vague ici
regard
présent à la mer si proche.
Les triangles de midi
si bas,
guettent le souffle retrouvé.
Ils ont coupé les branches
périmées, d'
autres poussent...
L'herbe est vent ici.
Tu te défais
en mémoire
de l'image de toi:
Le masque
"l'autre visage"
est là
Second Hand Business.
Ils s'attendent
dans les larges allées
dans leur pose hiératique
les formes sans visage
Pierrot,
la lune se fend.
Que ma mort m'attende
jusqu'au fond de cette vallée
quand je mourrai,
la Pétrusse coulera encore
dans le creux de ces biais canalisés
et les remparts veilleront ma vaillance
éternellement.
Cette vallée est mon ensevelure.
Le tissu enflammé
de ma passion
se déchire en tous sens
Les danseuses aspirées
disparaissent derrière les décors
de l'âtre resplendissant.
Reste la braise crépitante
et qui retourne à la cendre blanche
la nuit venue.
Quand la nuit se présente
aux remparts de mon attente
Comme une meute de chiens hurlants
je m'enfonce dans mon fauteuil
le front cerné
et j'affronte une rivière possible
le suintement
et la prise en charge.
Dans ton bain tertiaire
oublie les essaims d'abeilles
dors ... ton ami Sigefroi
veille sur la citadelle dans laquelle
se croisent les chevaliers errants.
L'Alzette délaisse ses rives rongées
enivrée
elle court vers d'autres méandres
L'amour en amont
se souvient de tes sources lorraines.
Évents, reliquats
qui fabriquent les nuits frigides
Après ses noces fécondes
avec le monstre fendu,
l'ambigüe disparait engloutie par les ondes.
Gouttes désir
sur
l'égouttoir
du temps.
L'eau au sang mêlé
s'écoule, faïence.
Le désir, encore une fois,
se retourne
avant de s'engouffrer
musclé
dans l'avaloir.
Les noires silhouettes
sortent
de la porte de la ville.
La terre cuite
couvre l'air
de ses lueurs rousses.
Les noires silhouettes
déchirent
l'ombre elliptique
de l'enceinte
qui se pare de lauriers roses
et de failles.
Le ciel meurtri
par des tentes géométriques
reflète ce champ de bataille.
L'âcre fumet
de mes chaussettes
m'enivre.
Mes chaussures
d'où s'exhale
le fauve parfum
d'une sueur légitime,
traînent au sol:
deux orphelins.
L'âcre plaisir d'existence
refait le chemin
de la spirale douloureuse
bordée d'odeurs:
je suis saoul.
La forêt encore,
se retourne en moi
lagune expirée,
en ton entendement.
Souris au temps,
les images, témoins,
t'éloignent de toi.
Tu peins? Tu creuses ta doublure.
Au moins, tu tardes au fond de toi
la clairvoyance
et le bénéfique retard
face à ce dédoublement.
Les femmes ne sont plus à l'air
libre
fleurs oubliées ...
Sasam sourit
Les femmes ne sont pas à l'aise.
S'enflamment les bouches du désert
Sous les arcanes
des missiles
se jettent dans les bras
des antimissiles
à tête chercheuse.
Dans les bibliothèques de ma nostalgie
je déroule les rouleaux
de lithographies
crépitantes
de mille craquelures du temps.
Dans l'humeur de mes travaux,
de mes jours
s'élèvent des figures chorégraphiques.
Enluminures anticipées
d'une chronique à naitre.
Reviens, reste,
La pluie aura assez d'ennuis.
Te ramener à ma porte
je vais descendre
me retrouver face à toi.
Le lourd grillage
jettera ses traits d'ombre
sur ta bouche indécise
Tu es présent, violent
feuillage, chevelure
Rêve sonore.
Je me fais tout à coup, lenteur
Les vignes vierges de ma maison s'enflamment.
J'aime
le soir venu
allumer les feux dans les dépendances
J'aime
traverser ces chemins croisés
et leurs fumées conséquentes
J'aime
piétiner
les herbes de l'automne verdoyant.
O toi ma saison jugulée
ma trésore mentale
ma trésore cachée,
mon illuminée,
ma page
sans défense,
ma chair oubliée,
mon Vendredi.
O lune obsédante,
faiseuse de vagues et d'écume,
chorégraphe de cette danse soutenue
je t'en supplie
remue parallèlement mon rêve
soulève sa maille
avec ta main poétique.
Lune attirante,
suspend à un fil
ma divagation.
Lune attrayante,
fait jaser
ma divagation
incessante.
Je cherche ma prise
sur les versants lisses
de son indifférence.
Et je tombe en arrière
l'âme aspirée
par la mer impossible;
Et mes pétales,
les chevelures de mes envies
s'envolent.
Les las lilas tombent sur le dossier usé
de mon fauteuil
L'abat-jour abat l'ombre
d'un matin oublié
les laies lunaires,
les las lilas,
longent
les lisières de mon laisser-aller.
Je languis
après les laitances de ces mâles après-midi.
Je suis las
de toute une journée de pluie
là,
où l'horizon
à l'horizon se dérobe
dans mon arrière-pays
Je m'éloigne de moi
sans au-revoir.
S'auréolaient les apparences
d'une vie parallèle
d'une très longue absence.
La lune
au mitan de la nuit
s'écaille en mille étoiles
S'étiole jusqu'à n'être plus que
son souvenir.
Nuit suspendue
pendentive
va et vient
pendulaire.
Nuit riveraine
bordée de franges endormies.
Nuit oiseau, nuit comète
aspirée
soulevée
diagonale.
Striée, diffuse
un batteur à ses trousses.
Terre retrouvée
Vent, miroir les nuages passent
au-dessus de nos lisières
Le bel-air, le mien-air
écrit dans le vent souffle
siffle
Archet, le vent violon
Accordé.
Je t'embarque
sur ces légendes bibliques
mineur, lange, tenture carminée
miroir, ombre portée
distance, verre nappe flore
d'ornement.
Virgules, tes cheveux
papillon
voisine
Un seul être me fascine
qui me porte depuis ...
Texte: Pol Duchesne / Pierre Schumacher
Bildmaterialien: Pol Duchesne / Pierre Schumacher
Tag der Veröffentlichung: 01.05.2012
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