Ludovic den Hartog
La guerrière
Règle n° 1 : ne jamais sous-estimer l’adversaire
Même auteur, même collection :
Tous sur Clémentine, 30 p.
Charlotte passe à l’attaque, 45 p.
D’un sexe à l’autre, 67 p.
Bacchanales au Centre de détente, 79 p.
La Guerrière, 46 p.
Taisez-vous, méfiez-vous, les oreilles ennemies vous écoutent, 58 p.
Callipyge 1 & 2
1 - Quatre étudiants pour la prof ! 174 p.
2 – Quatre étudiants plus le mari et… 209 p.
Alice 1 & 2
1 – Alice s’émancipe, 115 p.
2 - Les malheurs d’Alice, 123 p.
Itinéraire sentimental, 277 p.
La rencontre d’Eric et Elodie ne dut rien au hasard ; ou pas grand chose. Eric était assis sur un banc, dans le bosquet qui, en haut de la colline, coiffe le campus. Il mangeait un sandwich entre deux examens, tentant d’assimiler à toute allure l’essentiel d’un cours de linguistique auquel il n’avait jamais assisté. Les notes qu’une dénommée Sandrine lui avait obligeamment passées était manifestement bien prises, très claires, mais c’étaient ses notes à elle ; il ne comprenait pas toujours la terminologie, encore moins la pertinence des exemples. Bref, il aurait fallu un peu plus de constance au cours de l’année. Un peu tard pour avoir des regrets…
Eric leva le nez. A travers les feuilles, le soleil lui agaçait les yeux, il commençait à faire chaud : certainement pas un jour à s’enfermer pendant des heures et des heures dans un gymnase reconverti en hall d’examen, pour finalement se taper une caisse à l’arrivée !
Elodie passa devant lui en trottinant. Avec les soucis qu’il avait, c’est à peine s’il jeta un regard à la grande brune en débardeur et legging, commettant ainsi une erreur d’appréciation bien masculine : elle n’avait pas de mèches blondes qui tombaient dans de grands yeux bleus en amande, pas de frimousse poupine, aucun dehors de petite fille innocente grandie trop vite, il n’y avait dans son physique aucune exubérance particulière, ses seins ne flottaient pas sous son débardeur, ses fesses ne dansaient pas au rythme de ses foulées ; bref, elle n’avait rien d’immédiatement repérable, apparemment une fille comme tant d’autres.
Elle ne commit pas la même erreur ; sans avoir l’air d’y toucher, elle avisa de loin le garçon pensif qui mâchonnait son sandwich, le regard perdu dans les feuillages. En fait, elle le repéra parce qu’il avait l’air soucieux, s’apercevant ensuite qu’il était joliment baraqué. Mais eût-il suivi son passage en bavant de désir, l’œil affamé, évaluant les courbes de sa poitrine, calibrant son ratio taille-hanches, il aurait incontinent perdu tout intérêt. Au lieu de cela, les yeux perdus dans le vague, la mine sinistre, la bouche pleine, tout autre que concupiscent, il l’ignora.
Elle attendit d’être sortie de son champ visuel, s’arrêta, réfléchit un instant à ce qu’elle allait inventer ; ne lui vinrent à l’esprit que des banalités qui, sur le moment, lui parurent impraticables. Une attaque directe, féminine de surcroît, pouvait-elle aboutir dans un contexte de précipitation, dans un concert de platitudes ? Elle se résolut quand même à tenter sa chance.
Il se levait lorsqu’elle revint, toujours trottinant. Parvenue à cinq mètres de lui elle feignit de se tordre la cheville et s’écroula ; ce fut là toute sa ruse. Évidemment il se précipita, la releva, l’aida à s’asseoir sur le banc tout proche, lui enleva chaussure et chaussette. Elle poussa de petits cris « aïe ! aïe ! aïe ! », quand il lui toucha la cheville. Sortant son portable, il lui offrit d’appeler un secours médical, que bien sûr elle récusa : ce n’était rien, elle connaissait depuis longtemps la fragilité de cette cheville, un peu de repos et il n’y paraîtrait plus. Elle lui proposa plutôt ses clés pour aller chercher sa voiture qui n’était pas bien loin.
Lorsqu’il la raccompagna chez elle, il avait renoncé à se présenter à l’examen …de toute façon, j’étais bon pour la session de rattrapage. Mais il y avait autre chose. Plus il la regardait, plus il la trouvait gracieuse, mignonne, attirante. En dépit de ses protestations il l’avait portée et posée sur son sofa. Il était du genre sportif et costaud, mais à sa grande surprise la mince Elodie s’était révélée plus lourde qu’il n’aurait pensé.
Levant le nez, il prit soudain conscience du cadre qu’elle avait su mettre en place dans son T1 d’étudiante : des rideaux, des plantes, des tableaux, un aquarium, et surtout l’ordre et la propreté. Si une instance supérieure avait jugé de la valeur des individus à leur manière d’agencer leur lieu de vie, dans sa balance il n’aurait pas pesé lourd à côté d’elle !
Il lui prépara un sachet avec de la glace et n’eut bientôt plus aucun motif décent de rester chez elle ; il se prépara donc à prendre congé, se demandant comment il pourrait revenir. Pauvre innocent ! Il y avait longtemps qu’elle avait trouvé la parade à sa gaucherie :
Tu as toujours les clés de ma voiture ? Bon, pourrais-tu me faire quelques courses ? Je ne pense pas que je pourrai marcher correctement avant quelques jours et je n’ai plus grand-chose dans le frigo…
Avec quel enthousiasme il accepta et partit avec la commande ! Des pizzas surgelées, du lait, du pain, du beurre, des fraises et de la confiture :
Laquelle ?
Peu importe, choisis toi-même !
Comment aurait-il pu deviner qu’elle envisageait déjà le petit déjeuner du lendemain et qu’elle n’aimait pas particulièrement la confiture ? Et quand elle l’invita à partager son dîner, il n’avait pas encore compris, le nigaud, que c’était pour faire connaissance et lui donner l’occasion de la prendre dans ses bras pour la porter jusqu’à son lit.
Il l’aida à retirer legging et débardeur, constatant à part lui, sans y voir malice, que sa cheville n’avait pas enflé. Elle resta donc en sous-vêtements quand il la soutint jusqu’à sa douche.
Elle était belle de la beauté des gazelles, fine, longue et souple. Il fut surpris de sa propre émotion ; il avait toujours préféré des filles plutôt rondes, privilégiant les hanches larges, les fesses charnues et les poitrines de nourrice. Elodie avait les seins menus, les reins cambrés, les attaches fines ; mais au moindre effort, on percevait dans ses bras et ses épaules le jeu d’une musculature gracieuse mais puissante et tonique, plutôt inhabituelle chez les jeunes filles. En s’occupant de sa cheville, il avait déjà remarqué que ses cuisses étaient plutôt rondes, mais d’une fermeté absolue.
Elle sortit de la douche en peignoir, toujours sur un pied et demi…
Tu fais beaucoup de sport Elodie ?
Pas mal, oui.
Quelque chose en particulier ?
Pas mal d’athlétisme : sprint et saut en longueur. Pourquoi ?
Ca se voit.
Ah bon ?
…fit-elle mine de s’étonner, faussement modeste.
Oui, et ça te réussit, tu es vraiment belle je trouve.
Merci.
Mais il me semble t’avoir déjà vue sur le stade ; je me trompe ? Moi je lance le poids et le marteau, et puis comme tous les lanceurs, je travaille aux poids et haltères en hiver.
Voilà pourquoi tu as pu me trimbaler sans problème. Moi aussi je soulève un peu de fonte, mais faut faire gaffe, on aurait vite fait de virer patapouf !
Je sais… Pour éviter ça, je fais régulièrement de la course d’endurance.
… la sagesse même.
Tu as l’air de t’y connaître dis donc…
Oh, oui et non, un peu, comme ça...
Elodie mit donc la pédale douce et ne lui parla pas de sa dernière performance, dont elle était pourtant si fière. Car elle s’exerçait intensément pour gagner en puissance ; or elle venait de réaliser une série de trois squats avec une barre à 100 kilos et Aldo, l’entraîneur, lui en promettait 110 ou 115 avant la fin de l’année.
En fait, cette fille était une vraie sportive, mais l’athlétisme ou les haltères ne lui servaient qu’à la mise en condition physique. Le sport où elle excellait, c’était la lutte libre. Toutefois elle s’y intéressait moins depuis qu’elle était en fac et qu’elle avait eu l’occasion de toucher à la boxe. Au fil des mois, elle avait progressivement négligé la lutte et avait boxé de plus en plus.
Elle n’avait qu’une seule partenaire féminine et était donc amenée à se frotter à des garçons. Au départ ils étaient toujours un peu réticents, mais quand ils s’apercevaient que c’étaient de vrais coups qui leur arrivaient dans le casque et dans le buffet, ils ne faisaient plus aucune difficulté pour s’entraîner avec cette drôle de fille qui tapait fort, endurait tout et ne se plaignait jamais.
Encouragée par le prof de sport qui avait découvert ses aptitudes au grappling, elle avait commencé à tâter du MMA dans un club qu’il lui avait conseillé et qui ouvrait de façon voilée et semi-clandestine cette spécialité interdite. C’était toujours contre des hommes plus puissants – elle n’avait pas le choix – dans des affrontements qui se limitaient à des randoris durs, avec casque et protections aux coudes et aux tibias.
Dans un premier temps elle tâchait de ne pas se laisser déborder, encaissant des coups qui auraient désarçonné beaucoup de garçons, distribuant des gnons dès qu’elle voyait une ouverture, poursuivant hardiment ses adversaires au sol où elle luttait avec une efficacité démoniaque héritée de son passé de lutteuse, étonnant ses antagonistes à force d’endurance, de souplesse et de puissance. Elle pliait sans peine les hommes pas trop athlétiques ni ferrés sur le plan technique et au club, personne ne prenait Elodie à la légère.
Cela dit, on n’était pas dans les films d’action où, depuis une génération, aucun homme ne l’avait jamais emporté sur aucune femme ! Elle finissait le plus souvent par demander grâce, n’ayant aucun scrupule à mettre les pouces devant des mecs entraînés qui faisaient 10 ou 20 kilos de plus qu’elle.
Il arrivait qu’en dépit du casque elle finisse même par se sentir un peu soûle des coups reçus ; il était aussi arrivé qu’un coup de talon au ventre la plie en deux (il fallait alors voir l’air catastrophé de son adversaire et les regards lourds de reproches des camarades…) ou que, malgré les jambières, une jambe trop martyrisée par des fauchages répétés refuse désormais tout appui. Mais le plus souvent elle déclarait forfait quand elle se rendait compte que son adversaire commençait à distiller et mesurer ses coups. C’était le signe qu’elle ne parvenait plus à faire face ; dès lors ça n’avait aucun sens, elle renonçait.
Souvent ils la félicitaient alors pour sa force et son courage en la portant en triomphe, comme pour la consoler. Elle prenait ces rudes câlins comme des compliments, buvait leur sueur et ne rechignait pas à se frotter à cette camaraderie authentiquement virile.
Aldo, l’entraîneur du club, lui affirmait qu’elle faisait mieux que se défendre, au point de tenir la dragée haute à ceux qui entraient dans sa catégorie de poids. Au demeurant, ne lui confiait-il pas désormais l’initiation des novices ? Ils étaient fort étonnés d’apprendre à se mettre en garde devant une jolie fille et encore plus surpris de se retrouver aussitôt sur leur cul, légèrement sonnés. Elle les abordait toujours un peu brutalement pour qu’ils la prennent au sérieux, et aussi pour qu’ils saisissent bien où ils allaient et dans quoi ils s’embarquaient. Après on pouvait tranquillement discuter, mais certains renonçaient tout de suite.
Pour toutes ces raisons Aldo commençait à parler d’un vrai match contre une autre fille, officieux mais encadré, dans une soirée semi privée. Elle n’était pas encore décidée à entrer dans cette logique de compétition, on verrait...
En attendant, elle craignait de faire peur à sa nouvelle conquête en lui dévoilant l’ampleur de ses ressources physiques ainsi que ses curieuses activités sportives. Elle continua donc à jouer les jeunes étudiantes se donnant innocemment du mouvement. Mais la vérité, c’est que la bagarre, elle adorait ça ! Et si leur histoire continuait, il faudrait bien qu’il l’apprenne un jour, et qu’il s’y fasse.
Lorsqu’il la déposa sur son lit, elle tarda à retirer ses bras de son cou, juste le temps de le contraindre à mettre le nez dans ses longs cheveux châtains. Il en fut comme électrisé. Spontanément, il hasarda la bouche du côté de sa tempe, elle ne le repoussa point. Il descendit vers la joue, le cou, remonta vers les lèvres un peu trop charnues. N’en étant pas à sa première conquête, il y déposa juste un baiser léger, se gardant bien d’enfourner instantanément sa langue entre les belles dents régulières, comme lui en était d’abord venue l’inspiration.
Eric la prépara du mieux qu’il pût à l’amour, prenant tout son temps, appliquant ses petites recettes personnelles, s’obligeant à respecter les délais nécessaires à cette mise en condition qui permet aux femmes de s’armer pour une équipée au long cours.
Il se garda de l’agresser dans ses zones sensibles et commença par le cou, explorant le creux de l’épaule, mordillant la jointure du bras, léchant son aisselle, bisouillant les petits seins dressés, agaçant leurs aréoles sans s’en prendre aux tétons, puis il descendit le long du ventre plat dont la musculature formait une barrière compacte, s’attardant des lèvres sur le léger galbe du nombril, et continua son voyage vers le Sud, se détournant au dernier moment vers les aines et l’intérieur des cuisses, là où elle avait quelque rondeur.
Il la retourna et suivit du nez et de la bouche les sinuosités du dos, le creux des reins dont les reliefs noueux lui parurent impressionnants, appuyant de temps à autre un baiser plus câlin, finissant son circuit le visage plongé dans les fesses somptueuses, hautes, dodues et tendres, qui témoignaient sans ambiguïté de la pure féminité de ce corps athlétique.
Incroyable ! Tu es toute en muscles, mais tu as quand même ta rondeur et tes bonnes fesses de fille…
Tu les trouves trop grosses ?
Tes fesses ? Tu veux rire ? Elles sont parfaites, délicieuses : fermes et dodues juste ce qu’il faut.
A la fin il voulut en faire le tour et attaquer par en dessous le lieu de leurs plaisirs. Alors ce fut elle qui l’écarta ; elle le contempla un moment sans rien dire, observa la verge pleinement érigée.
Je te plais on dirait. C’est bien.
Elle ne la prit pas vraiment en main. Elle en fit juste le tour de ses doigts, la frôlant, l’effleurant à peine, comme pour en apprécier le volume. Et puis elle fit ce que les femmes ne font jamais, elle lui dit simplement, avec un grand naturel, qu’il était très beau, ce qu’il reçut comme une caresse.
Eric savait pertinemment qu’il était bien armé et était assez fier de son sexe. Non qu’il eût quelque chose à voir avec les monstrueux braquemarts des récits érotiques ! A cet égard, il avait amplement la longueur et l’épaisseur utiles, et même plus que ça... Non, c’était surtout un organe fort et patient qui lui laissait toute faculté d’attendre ses partenaires, ce qui lui paraissait un avantage considérable sur la concurrence. Et justement, le sentant sûr de lui, elle put se payer le luxe de lui rendre longuement ses attentions.
De longs cheveux coururent de son ventre à son cou, des doigts inquisiteurs voyagèrent sur la musculature de son torse, les baisers humides de la bouche sensuelle s’écrasèrent sur ses côtes, de petits coups de langue agacèrent son ventre, ses dents mordillèrent un peu ça et là. Il était aux anges, mais il lui manquait l’essentiel.
N’en pouvant vraiment plus, il lui prit la main et la ferma sur son sexe. Il en éprouva comme du soulagement. Un vague sourire aux lèvres, elle commença quelques allées et venues sur la grosse queue impeccablement verticale et avant qu’il ait dit quoi que ce soit, prévenant son désir, elle descendit soupeser les bourses. Elle les massa un temps, remonta décalotter le sexe, le prit en bouche le temps de l’humecter puis, d’un geste qui parut à Eric d’une infinie légèreté (qu’en était-il donc de sa cheville blessée ?) elle le chevaucha et s’empala sur lui, à la verticale, très lentement pour donner à son vagin le temps de s’ouvrir, l’avalant pour finir jusqu’à la racine, avec un léger râle qui en disait long sur son désir d’être comblée. Il ne sentit qu’une vague résistance ; le ventre d’Elodie était béant, onctueux, avide de lui. Il en perçut très nettement la chaleur lors de l’intromission.
Au matin, ils déjeunèrent en chœur de ce qu’il avait rapporté la veille. Habituellement, elle ne prenait qu’un jus de fruit, mais l’amour lui creusait toujours l’appétit et Elodie se garnit quelques tartines qu’elle trempa dans du café au lait. Il se moqua gentiment d’elle :
On fait trempette ?
Ouais, j’aime bien.
Il la contempla sans rien dire. Malgré les trésors de séduction et de sensualité qu’il avait déployés, elle n’avait pas joui. A la première bordée l’orgasme s’était annoncé, il était monté, plusieurs fois Elodie avait armé les chiens, mais le coup n’était jamais parti.
Il avait alors consciencieusement léché, sucé, mordillé, agacé son sexe baveux qui s’était ouvert comme une grosse fleur chiffonnée. Cela lui faisait manifestement beaucoup d’effet, mais pas assez pour l’emporter au 7ème ciel. Eric était perplexe, car il s’estimait très doué dans cet exercice et jamais encore sa bouche n’avait connu le moindre échec. S’il voulait faire jouir une femme au plaisir un peu rebelle, d’ordinaire c’était imparable.
Quand la forme était revenue il l’avait à nouveau pénétrée, tâchant de découvrir le bon rythme et le bon angle. A la fin elle avait renoncé, l’invitant à prendre en elle tout le plaisir qu’il souhaitait, le soutenant de la voix et le caressant tendrement durant l’effort.
Allez prends-moi, prends ton plaisir.
Mais toi, tu n’as rien eu ?
Comment ça, « rien » ? Qu’est-ce que tu sais de mon plaisir ? Tu trouves que je n’ai pas l’air heureuse ? Allez, mon chéri, baise ta petite femme, donne-moi tout ce que tu as.
Oui… C’était bien… mais pas si bien que ça aurait pu être. Et ce matin elle s’était laissée prendre avec une bienveillance pleine de douceur ; Elodie avait fait baigner Eric dans une mer de tendresse féminine, mais sans plus de résultat pour elle. Elle n’avait même pas cherché à faire semblant. En réalité il était un peu dérouté car il pensait être un amant à la hauteur et il éprouva le besoin d’en parler. Il lui prit doucement la main :
Je sais que tu n’as pas eu ton plaisir ; ce soir, je serai encore plus doux.
Elle lui sourit tendrement, écartant une mèche importune
Je n’ai pas eu d’orgasme, mais qui t’a dit que je n’ai pas eu de plaisir ? Au fait, tu penses vraiment pouvoir être encore plus doux ?
Tu verras bien.
Il savait qu’il ne pourrait pas faire grand chose de plus pour elle. Qu’importe ! Ca avait presque marché, ça marcherait sûrement ; il suffisait qu’elle s’habitue un peu à lui : après tout, ils ne se connaissaient que depuis quelques heures. Ce devait être ça, le problème…
Peut-être que…
Oui ?
Peut-être que je n’ai pas besoin de tant de douceur…
Interdit, il la regarda tandis qu’elle trempait sa tartine dans son café au lait, mais par prudence il se garda de relever son propos énigmatique.
A Eric la journée parut interminable. Il ne pensait plus qu’à son Elodie et il commençait à se demander s’il n’était pas tombé follement amoureux, il se sentait complètement fondu pour cette fille mystérieuse.
Lorsqu’ils se retrouvèrent enfin, ils se jetèrent dans les bras l’un de l’autre et il décida de la prendre là, tout de suite, à même la moquette. Après tout il avait de la santé, il s’occuperait d’elle ensuite, l’entourant de toute l’attention dont il était capable.
Elle portait une mini et un débardeur. Il commença par dégrafer la jupette ; alors il dévoila ses intentions, cherchant à s’emparer de ses fesses en baissant son tanga. Elle se rebiffa :
Ah, tu crois que ça va se passer comme ça mon gaillard ! Si tu me veux, il va falloir venir me prendre. Et je te préviens, ça ne sera pas facile !
Un peu interdit, Eric la considéra un instant. La mèche en bataille, un peu courbée, Elodie paraissait attendre son assaut. Il n’avait nulle intention de la prendre contre son gré et parut en prendre son parti, levant les mains en signe de dénégation.
Non, non, c’est bon, si tu n’as pas envie…
Quoi ? Tu renoncerais si facilement ? Et tu prétends que tu me désires ? Et puis qu’est-ce que tu sais de mes envies ?
Il ne comprenait plus. Il allait lui répondre qu’il avait été élevé dans le respect des femmes et de leurs envies, mais il n’en eut pas le temps. Les yeux plissés, les lèvres pincées, elle s’était approchée et lui avait donné une bourrade. Il recula sous l’attaque mais n’entreprit rien, n’esquissa aucun geste de défense. Alors du plat des mains, elle lui porta deux ou trois coups légers au niveau des pectoraux. Il n’en revenait pas, mais demeura inerte.
Elodie se demanda combien de temps il lui faudrait pour comprendre ce dont elle avait besoin. Elle lui envoya quelques coups plus appuyés dans l’estomac, dont il se protégea à peine. Alors elle perçut son désarroi. Elle faisait complètement fausse route : trop bien élevé ce garçon ! Il fallait donc dire les choses :
Désormais ça ne sera plus gratuit. Tu me baiseras quand tu m’auras vaincue.
Il écarquilla les yeux :
Vaincue ?
Oui, fais-moi toucher le sol des épaules et je suis à toi.
Tu veux que…
Oui, c’est ce que je veux
Mais tu n’as aucune chance…
Ne sois pas bêtement sûr de toi ! Essaie d’abord ! Mais déshabille-toi, on luttera nus, comme les Grecs de l’antiquité.
Croyant à une blague, rigolard, il s’approcha d’elle et voulut la saisir par la taille. Elle se déroba, passa derrière lui et, avec une pichenette derrière les genoux, le poussa en avant ; il se retrouva à quatre pattes, le nez sur le lit. Elle ne lui laissa pas le temps de respirer, l’attaquant par derrière, tentant un étranglement.
Après avoir essayé en vain de desserrer l’étau du petit bras incroyablement raide et dur sous l’effort, il résolut de se lever et de la projeter par dessus lui. Il y parvint parce qu’elle ne s’accrocha pas à lui par les jambes ; elle tomba sur le lit et lâcha prise.
Il était encore incertain sur la conduite à tenir. Elle bondit avec la détente d’un jeune fauve, le ceintura dans ses cuisses en s’accrochant à sa nuque.
Les pensées d’Eric étaient confuses ; il portait Elodie accrochée à sa taille et à son cou, ne sachant trop que faire. Alors il réalisa que si elle avait vraiment voulu lui faire du mal, elle s’y serait prise autrement. En fait, elle ne tentait plus rien, se contentant de le serrer dans l’étau de ses cuisses au point de lui couper le souffle, se bornant à attendre sa réaction, le sexe offert, à moitié ouvert sur ses petites lèvres roses ; elle ne cherchait pas à lui faire mal.
De son côté, s’il avait voulu, il était en position de lui marteler le ventre de ses poings et elle devait être en train d’espérer qu’il ne le ferait pas. Apparemment elle voulait juste jouer. Bien, on allait jouer !
Il décida de mobiliser ses forces et de les lancer dans la bagarre. Elle voulait toucher le sol des épaules ? D’accord, elle allait être servie ! Elle allait savoir ce qu’il en coûtait de provoquer un jeune mâle en pleine forme.
Il repoussa le menton d’Elodie vers l’arrière, pour lui faire lâcher prise. Mais elle était d’une souplesse incroyable et résista sans peine à cette tentative. Il la portait toujours accrochée à lui, se demandant comment se débarrasser d’elle sans lui faire mal ; il avait remarqué qu’elle était sensible de la taille, réagissant violemment quand il l’emprisonnait dans ses doigts. Il ne s’en priva pas ; il referma ses mains sur elle et serra fort. Il sentit alors combien elle était musclée et pour la première fois, il eut un petit doute. Mais elle poussa aussitôt un cri aigu et le libéra prestement, sautant à terre :
Sale tricheur !
Oh, ça va hein ! Si j’ai bien compris, il n’y a pas de règles !
En fait il n’y avait qu’une seule règle, capitale, mais il l’avait déjà prise en compte. Durant tout leur affrontement, il évita soigneusement de lui enfoncer un coude dans le sein, de s’en prendre à son beau visage en furie, de molester son ventre qui, pour être supérieurement musclé, n’en était pas moins féminin. Pour sa part, elle ne le frappa jamais et préserva amoureusement son point faible masculin de tout choc, même accidentel…
Dans ces conditions, il eut toutes les peines du monde à en faire façon. Il y avait en elle quelque chose de profondément sauvage, c’était une femme-liane, une femme-anaconda, une femme alligator, une femme qui ne se rendait pas, trouvant toujours une échappatoire, fuyant et se dégageant chaque fois qu’il essayait d’imposer sa force, ne ratant pas une occasion de lui faire sentir la sienne.
Quand enfin elle renonça, c’était plus par épuisement que par manque de répondant, car il ne l’avait pas encore vaincue. Et si elle ne lui avait pas rendu plus de quarante livres, l’affaire eût sans doute pris un autre tour. Ils le savaient tous les deux.
Elle était en sueur, ses mèches étaient collées au front, ses seins se soulevaient comme un soufflet de forge. Lui ne valait guère mieux. Elle avait beau avoir la technique et l’entraînement, lutter contre un grand garçon de 80 kilos, bien en forme, ce n’était pas de la tarte, du moins en ménageant l’avenir du jeune mâle. Car évidemment, dans un affrontement peau contre peau avec le droit de taper partout sans pitié, le pauvre Eric n’aurait eu aucune chance contre elle, à moins qu’il réussisse à l’étendre dans les premières secondes de l’affrontement.
Au fond, elle eût été bien punie de l’emporter aisément, car cette guéguerre, c’était sa petite perversion à elle, son jardin secret.
Elle avait besoin, avant de se donner à un homme, d’être épuisée physiquement dans un simulacre de lutte sans merci. Pour qu’elle ait envie de sexe et qu’elle obtienne satisfaction, il fallait que son mec la domine physiquement ou à défaut, qu’il lui mène la vie très dure. La force et la résistance des hommes justifiaient ainsi le désir qu’elle pouvait avoir d’eux.
Elle se connaissait assez pour savoir qu’elle n’aurait jamais le moindre plaisir avec une chiffe molle, un intello grassouillet, un informaticien adipeux dévoreur de cacahuètes et imprégné de nicotine.
Inversement, dans les vestiaires ou sous la douche il lui était arrivé – rarement et quand elle n’avait personne dans sa vie – de côtoyer volontairement un adversaire généreux qui lui en avait fait voir de toutes les couleurs, sans pour autant chercher à la casser. Elle se donnait à lui s’il osait en manifester le désir. Aldo avait été du nombre.
Du coup il se murmurait que dans de mystérieuses contingences, on pouvait éventuellement « mériter Elodie », ce qui contribuait à grossir les rangs des candidats à une bonne explication sur le ring… Et en affrontant ces garçons, bien sûr, elle progressait à grands pas.
En revanche elle détestait qu’on essaie sciemment de lui faire du mal et n’acceptait pas – elle n’accepterait jamais – qu’on la maltraite dans la vie courante. Ses petits amis n’avaient pas souvent compris ce paradoxe. Beaucoup avaient pris peur et s’étaient enfuis, tout simplement. Certains l’avaient prise au mot et violemment frappée ; ils avaient été bien surpris de la voir encaisser et répondre dans les mêmes termes. Fin immédiate des projets amoureux avec… qui ? Cette folle ? Un seul lui avait immédiatement balancé un direct surprise magistral qu’elle n’avait pas vu venir. Tandis qu’elle gisait inconsciente, le type s’était copieusement servi d’elle avant de partir en claquant la porte. Elle avait dû porter des lunettes noires pendant une dizaine de jours mais ne s’était jamais plainte. A qui expliquer l’inexplicable ?
Eric, lui, avait fait tout ce qu’elle aimait. Il ne l’avait guère ménagée, la bousculant hardiment, mais sans jamais chercher à lui faire le moindre mal. De son côté il avait à peu près réussi à lui tenir tête, avec, il est vrai, un peu de complaisance de la part d’Elodie, mais juste ce qu’il fallait pour qu’il ne s’en aperçoive pas.
Elle le prit soudain par les cheveux et tira, mais ce fut seulement pour l’amener à ses lèvres. Le souffle encore court, elle plongea sa langue dans la bouche du garçon, aussi loin qu’elle put :
Prends-moi maintenant ; tout de suite !
Son corps épuisé, ses muscles tétanisés par les efforts soutenus au cours de la lutte répondirent au quart de tour et Eric eut la surprise de contempler la magnifique Elodie hoqueter, soupirer et gémir dans les arcanes de son plaisir, juste avant de prendre le sien.
Il décida que cette fille pas ordinaire qui jouissait si fort après une bonne bagarre ne lui faisait pas peur, d’autant qu’il pouvait tranquillement lui confier ses couilles ; il jugea aussi qu’elle valait bigrement qu’on s’intéresse à elle.
Ils allèrent fêter leur alliance dans un petit restaurant sympa. Ils dînèrent les yeux dans les yeux, se touchant des mains, se touchant des pieds, dans une complicité si totale qu’elle virait à l’osmose, excluant le reste du monde. C’est là qu’elle lui dit toute la vérité, sur ses activités sportives comme sur sa façon de jouir.
Alors ça veut dire que tout à l’heure, pendant qu’on se battait, si tu avais voulu, je n’aurais pas pesé lourd…
Juste une possibilité ! Ne sois pas défaitiste. Il aurait fallu qu’on se frappe et on ne sait jamais comment ces affaires-là peuvent tourner, car il suffit d’un seul mauvais coup. De ton côté, tu as eu pas mal d’occasions de massacrer mon visage ou de me bousiller le ventre, non ?
Ca aurait été dommage !
Et surtout ce n’est pas l’objectif ! L’objectif, ce n’est pas de se détruire, c’est de former un couple. Qu’on prenne du plaisir à lutter avant les câlins, c’est seulement une façon de s’aimer, c’est notre affaire et ça ne regarde personne. Éventuellement, l’objectif à long terme, c’est aussi que tu me fasses porter de beaux petits. On n’en est pas là, mais tu l’as bien compris. Alors autant que tes testicules et mon ventre restent en état de marche, n’est-ce pas ?
Sur le chemin du retour, il s’inquiéta pourtant :
Mais ce sera comme ça chaque fois… ?
Elle ne répondit pas. L’endroit était désert. Elle gara la voiture, bloqua les portes, et attaqua sa fermeture éclair.
Mais qu’est-ce que tu fais ? Ici ? Attention ! si on nous voyait…
L’enveloppement chaud lui cloua le bec. Au bout d’un moment Eric l’avertit qu’il était grand temps de prendre un kleenex. Elle ne s’arrêta pas et pourtant, il n’aspergea ni le tableau de bord, ni leurs habits. C’est ainsi qu’il sut qu’il était à elle.
Il ne fut pas tellement surpris de devoir porter sa marque. Chacune de leurs rencontres amoureuses commençait de la même façon même si, le plus souvent, c’était seulement symbolique, même s’ils n’allaient pas au bout de leur affrontement. Le combat se soldait toujours de la même manière, car elle se débrouillait pour laisser une trace sur son corps à lui. Un petit coup de griffe par ci, un coup de dent par là, un bleu sur les côtes, alors que lui-même s’ingéniait à ne jamais la meurtrir. Il le lui reprocha, elle lui répondit qu’un homme qui appartenait à une guerrière devait s’attendre à en payer le prix et qu’il était bon que toute autre femme puisse savoir qu’il était sa propriété et à quel genre de concurrence elle aurait affaire dans le cas où elle voudrait le lui enlever.
Une autre femme ! N’importe quoi !
Mais il accepta son emprise très possessive et consentit à se faire marquer, lui faisant toutefois observer que lui aussi, peut-être, avait le droit de planter son drapeau sur son corps à elle. Elle n’eut pour toute réponse qu’un sourire énigmatique.
Il s’était aguerri avec le temps et commençait à connaître pas mal de ses ficelles. Mais elle aussi progressait. Elle avait d’ailleurs fini par donner son accord pour un match, ce qui inquiétait Eric :
Ce sera clean.
Comment ça ?
Une vraie fille, comme moi : pas d’amphètes, pas de stéroïdes. Pas d’enjeu non plus ; un match exhibition en ouverture de soirée, mais sans protections. Qu’est-ce que je risque ? Des bleus ? Un œil poché ? Au pire un KO ? Un nez cassé ? Un coude déboîté ?
Quelles perspectives alléchantes !
C’est extrêmement rare chez les amateurs, surtout chez les filles et l’arbitre veille drôlement au grain, surtout qu’en théorie ce sport est interdit. Personne ne tient à avoir des histoires ! Bon, je peux gagner aussi. Seulement tant que je ne me lance pas, on ne saura pas. Et moi, je veux savoir, je veux voir ce que ça donne de monter sur un ring pour défendre symboliquement sa vie devant un public déchaîné.
Oui, c’est sûr, il y a quelque chose d’exaltant là-dedans
Alors ? Si je prends une bonne raclée, est-ce que je peux compter sur mon chéri pour soigner mes blessures et me supporter avec une gueule cassée et le moral à zéro pendant 8 jours ?
Mon amour, je serai là, tout près de toi, prêt à partager ta gloire ou à ramasser tes morceaux. Mais vu ce que je subis d’habitude, j’ai pleinement confiance en toi.
Qu’est-ce que tu crois ? Que l’autre s’entraîne contre des gamines ? On fait sûrement la même chose toutes les deux.
Un jour cela devait arriver, une de leurs explications tourna de façon inattendue. Quand il voulut la projeter pour se débarrasser d’elle, elle s’accrocha si bien qu’il ne réussit qu’à la faire passer devant et elle se retrouva tête bêche, tout contre lui. Elle avait beau s’accrocher à sa nuque par les jambes, elle n’était pas dans une position favorable. En fait, elle n’avait pas trop intérêt à ce qu’il la lâche. Il la garda donc contre lui la tête en bas. Ils étaient totalement nus, tous les deux et il se mit à circuler en osant des appréciations indécentes sur l’entrejambes féminin qui se trouvait directement sous son nez.
Mais voyez ce joli minou. Si tendre, si doux, encore tout fermé ; ah tiens, non, il est en train de s’ouvrir… Au fait, est-il propre ? Est-ce qu’il sent bon ? Est-il fréquentable ?
Salaud ! je t’interdis d‘y mettre ton nez ! Lâche-moi tu m’entends !
Mmmm… Oui, ça va, en dépit de cette séance échauffante il sent encore le frais. J’ai bien envie de le mordre. Voyons, où vais-je planter mes crocs ?
Elle le devança en prenant ses testicules en otages, tout le paquet en bouche, et commença de serrer par derrière, comme si elle voulait les lui arracher pour les bouffer. Du coup, il arrêta de rigoler. Où en étaient-ils, au juste, de leurs conventions ? Elle serra un peu plus fort.
Tout doux ma belle, tout doux…
…lui souffla-t-il, nettement moins brillant. Puis il menaça :
Attention je peux mordre moi aussi.
Il prit ses lèvres dans ses lèvres et les aspira, mais sans lui faire sentir ses dents. Elle serra davantage, la douleur n’était plus très loin.
OK, on n’est pas à égalité sur ce coup-là. C’est bon, je me rends, qu’est-ce que je dois faire ?
Pour toute réponse, elle agita son petit cul d’avant en arrière. Toujours debout avec Elodie dans les bras, il se mit à la lécher, tendrement, de son petit bouton rose encapuchonné jusqu’à son orifice d’amour. En ronronnant elle commença de desserrer sa prise.
Tantôt il suivait tout le parcours sinueux des lèvres délicates, tantôt il se consacrait au petit organe sensible, le décalottant du bout de la langue, tantôt il explorait l’entrée du vagin, se propulsant à l’intérieur autant qu’il lui était possible, ou alors il pressait lourdement sur l’ensemble du minou, passant sur lui toute la largeur de sa langue.
Il se rendit compte qu’elle gémissait et qu’elle ne le serrait plus. Son bassin oscillait en rythme ; tout à coup elle abandonna ses bourses et s’empara sans transition de sa queue à demi bandée. Elle en profita pour l’enfourner au plus profond, dans la chaleur de sa bouche. Quand elle eut sa jouissance, il sentit très nettement contre lui ses vibrations et les violentes contractions de son bassin.
Il était assis par terre, contre le lit, elle se reposait dans ses bras, récupérant des efforts fournis, il bandait toujours :
Dis donc, le mec, on dirait que j’ai gagné.
Oui, t’as encore gagné.
A la régulière, hein ?
A peu près, oui.
Hé, c’est toi, qui m’a menacée des pires traitements ; je n’ai fait que te précéder.
Il répondit dans un petit rire :
C’est vrai, je l’avoue.
Apparemment, il va falloir faire quelque chose pour toi maintenant. Mais je pense que ta force, ta largesse d’esprit, ta tolérance, ta patience, ta gentillesse, ta douceur foncière méritent une récompense exceptionnelle.
Eh bien, que de compliments !
Oui, pour moi tu es tout simplement unique, irremplaçable. Alors je vais t’accorder un privilège unique.
Il s’inquiéta :
Qu’est-ce que tu vas encore me demander ? Ca fait mal ?
Ecoutez-moi ce douillet, j’espère que tu n’as pas vraiment cru un seul instant que…
Avec toi, il y aura toujours un doute ; c’est aussi ce qui fait ton charme… Bon, c’est quoi cette récompense ?
Ta récompense, c’est la preuve de mon amour inconditionnel.
Elle se leva et partit dans la salle de bain. Elle en revint avec son flacon d’huile d’amande douce.
Tu voulais me marquer, tu vas me laisser ta marque en prenant ce que je n’ai jamais donné à aucun homme. Tu vois, pas besoin d’angoisser, c’est seulement à moi que ça risque de faire mal.
Il comprit aussitôt. La mine réjouie, il voulut s’emparer du récipient ; elle le retint, très sérieuse tout à coup :
Réfléchis bien, avant. Ce flacon sanctionne un pacte entre toi et moi. Ta présence en moi par là, ce sera ta marque secrète, le signe que je suis à toi autant que tu es à moi…
Puis elle se lova contre lui et comme à chaque fois qu’ils avaient bien lutté, se fit petite créature soumise. Il comprit, se releva et la porta dans ses bras pour tendrement et longuement l’embrasser. Elle lui murmura à l’oreille :
Sois très doux ; je ne l’ai jamais fait, je suis entièrement vierge par là.
Lui-même n’était pas un spécialiste affirmé de la chose. Il la lubrifia copieusement et la prépara du mieux qu’il put, mais dans son inexpérience il commit l’erreur de prétendre introduire directement son sexe massivement et durement bandé, sans avoir au préalable ouvert des doigts un passage dans le petit cu-cul bien serré de sa compagne. Il la coucha donc sur le ventre et tenta de s’enfoncer dans les belles fesses fermes et pleines. L’anus résista.
A la seconde tentative, elle comprit qu’elle ne devait pas se contrôler mais au contraire tout relâcher, exactement comme si… mais elle préférait ne pas y penser. Il força au point d’en éprouver quelque inquiétude. Le muscle céda brutalement et Eric s’enfonça de la moitié de sa longueur. Sur le coup elle eut mal et hoqueta de surprise, mais quand il l’interrogea, elle lui dit de continuer. Un tas d’autres gens, paraît-il, se livraient depuis toujours à cet exercice avec grand plaisir, pourquoi pas eux ?
T’es gros, tu sais ; reste un peu tranquille, le temps que je m’habitue.
En réalité, c’est à une drôle de sensation, qu’elle avait du mal à s’habituer ! Elle aurait dû s’y attendre, mais elle était prise au dépourvu.
Il demeura fiché en elle durant un temps infini, bandant comme un âne, immobile ou se mouvant imperceptiblement, goûtant sous son ventre le contact des rondeurs soyeuses. Au bout d’un moment, il put circuler, lentement mais à peu près à son aise.
Il écarta les cheveux qui lui couvraient le visage ; elle était sereine, détendue, confiante, le visage reposant sur ses mains. Ses yeux étaient fermés mais il lui trouvait le profil coquin. Ayant pris quelque assurance, elle osa serrer ses fesses musclées et entreprit même de l’emprisonner dans son anneau. Il s’approcha de son oreille :
Tout doux mon Elodie, tout doux…
Elle sourit, les yeux toujours fermés, et le laissa aller et venir à sa guise.
Ca va ? Je peux me faire jouir ? Tu vas tenir le choc ?
Tu rigoles ? Vas-y à fond, donne-moi tout, allez le mec, défonce-moi ce gros cul de fille !
Elle était pleinement heureuse de s’offrir aussi complètement à lui, de se faire poupée de chair pour son homme, de se soumettre de son plein gré à sa puissance de mâle. Pourtant elle se garda de tout commentaire et ne lui révéla pas ce qui la comblait de bonheur, car étrangement, combien d’hommes entendent ce langage ?
Ce qui la comblait de bonheur, ce n’était pas la queue d’Eric, qu’elle soit fichée ici ou là ; des belles queues il y en avait tellement, prêtes à la prendre, de par le vaste monde… Non, ce qui comptait, ce qui la rendait si heureuse de vivre, si confiante en l’avenir, c’était d’appartenir au mec qui était accroché au bout de celle qui l’ouvrait en deux. Cette seule pensée suffit à faire monter son plaisir.
Elle ouvrit vaguement un œil : une main de son Eric était posée, juste là, à 15 centimètres de son visage. Une main puissante, caressante, violente, fiable, valeureuse, généreuse. A cette seule vue elle sentit que son vagin s’inondait et que de son cul, montait un orgasme phénoménal…
Elle s’empara des poignets d’Eric, s’y accrocha fermement, elle cambra ses reins pour lui offrir la pénétration maximale tandis qu’il la fouillait à grands coups puissants et lui cria :
- Plus fort ! Vas-y ! Défonce-moi !
Elle pensait continuer à joyeusement surfer sur la vague du plaisir, mais elle perdit bientôt pied et finit culbutée, roulée, désarticulée dans un monstrueux tsunami de sensualité qui lui explosa le ventre, tandis qu’elle hurlait son amour à en perdre la voix.
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Tag der Veröffentlichung: 18.05.2019
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