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Elles sont deux. Ce n'est déjà pas si mal comme départ dans la vie. Morgane et Viviane.

Oui, leurs parents (un père breton, une mère anglaise) étaient épris de littérature médiévale. Comme ils se sont rencontrés prés de Rennes, aux abords de la belle forêt de Brocéliande, ainsi ont-ils décidé de nommer leur filles: Morgane, l'ainée, et Viviane, d'un an sa cadette. Peut-être espéraient-ils les doter ainsi d'un peu de la protection de ces belles légendaires.

Morgane, après des études littéraires, qui l'ont menée du tourisme (guide pour des voyages culturels), à l'hôtellerie (assistante de directeurs d'hôtels), s'est finalement tournée vers la photo, sa passion de toujours. Elle adore écrire aussi et rêve d'un livre, textes et photos, qu'elle pourrait faire éditer. Elle prépare pour l'instant une exposition avec la médiathèque d'une commune. Elle n'arrive pas à vendre ses photos et cherche du travail depuis plus de six mois.

Viviane, elle, est infirmière. Elle a trois passions: les enfants, le chocolat et...les oiseaux. Côté enfants: à 32 ans elle est toujours célibataire et n'arrive pas à trouver"l'âme soeur". Côté chocolat, elle en consomme plus qu'il ne faudrait (et se trouve désespérement trop "ronde"). Côté oiseaux: l'été elle les guette, a déjà fait plusieurs voyages (avec l'aide de sa soeur) pour visiter quelques endroits du monde où l'on trouve les plus beaux; l'hiver, elle se désole de ne plus en voir, feuillette ses livres et regarde des documentaires. Elle veut quitter l'hôpital dans lequel elle est actuellement en poste, victime de harcèlement moral.

Elles habitent des appartements sur le même pallier. C'est ainsi, elles n'arrivent pas à s'éloigner l'une de l'autre. Leurs fenêtres donnent sur le petit lac artificiel de la ville. Des bancs et quelques promeneurs emmitouflés.

En ce dimanche après-midi de novembre, elles sont toutes deux assises sur des poufs bariolés dans le salon de Viviane à déguster un chocolat chaud, maison!

- Tu mets trop de cannelle! annonce Morgane.

- Tu dis ça, mais le week-end dernier, j'ai fait exactement la même chose sans que tu t'en rende compte! sourit Viviane.

- Peut-être, si tu le dis...bon, où en étions-nous?

Auteur Véronique

Et, pour le prochain billet les mots sont: GRUYERE, IMMORTELLE, BONBON, ORNITHORYNQUE, CLASSEUR

- Nous en étions que tu essayais de me convaincre de me recaser dans un job plus classique et que j’essayais de te démontrer que la nécessité économique ne m’échappait pas mais que mourir d’ennui ne me paraissait pas urgent dans le contexte…

- Tu n’exagères pas un peu ?

- A peine, à peine ! Je reconnais que mon expo n’est pas grand public. Je ne donne pas dans le people. Mes photos de lamantins, de dendrolagues, d’ornithorynques ou de capybaras ne me rapportent pas un kopeck mais l’estime et l’admiration des scolaires qui préfèrent voir ces charmantes bestioles en photo plutôt qu’en dictée.

- Cela doit te coûter bonbon en tirage si la médiathèque ne t’aide même pas, repris Viviane qui ne pouvait oublier son sens pratique.

- Disons que je m’en sors et j’investis sur le long terme. Le journal du coin doit faire un reportage.

- J’espère qu’il parlera de ta première expo aussi !

- Laquelle ?

- Tu n’en as pas fait tant que cela ! Je parle de celle de tes portraits de personnages regardant une immortelle. J’ai beaucoup aimé le titre de l’article : « un regard sur l’éternité… »

Les 2 s½urs rirent de bon c½ur.

- Et en page régionale, ce n’était pas mal, repris Morgane.

- Au fait, as-tu ta revue de presse ? Que nous puissions regarder ce qu’on peut en tirer ?

- Je cours en face.

Morgane revint avec un gros classeur plus encore rempli d’espérances que d’articles…

Viviane étala les quelques extraits de presse sur sa table basse et les contempla avec un soupir :

- Bon il faudrait que tu en fasses un book avec des photos… Et un site internet. Et un blog. Et par ailleurs que tu te fasses un plan de bataille : démarchage des agences,...

- Stop, stop, j’ai déjà des cartes de visites que je distribue autour de moi…

- C’est gentillet mais cela ne me paraît pas avoir un succès fou.

- Si, j’ai quand même déjà fait les photos d’un mariage d’un ami d’ami…

- Je ne pense pas que ce soit ta tasse de thé et je ne suis même pas sûre que cela te permette de t’offrir ton hamburger ou ton jambon/beurre/gruyère du déjeuner pendant un mois.

- Peut-être, mais d'abord je viens diner chez toi et ensuite, le commercial, ce n’est pas mon truc, tu sais bien…

- Mais tu ne peux pas y échapper ! Que veux-tu au fond ? Tu veux en vivre de ta passion ? Oui ou non ?

Auteur : Touline

Et pour le prochain billet, les mots sont : granit, écran, compas, éolienne, seigle.

- Ma passion, ma passion... qui ne rêve pas un jour de vivre de sa passion ? La question n'est pas là. Mais plutôt comment attirer le regard sur mes photos ?

- Et pourquoi ne pas photographier des sujets qui intéressent tout le monde en ce moment ?

- Lesquels ? S’interrogea Morgane.

- Énergies renouvelables, développement durable ! S'exclama Viviane.

- Pfff... Cette discussion me donne faim. En parlant d'hamburger, je vais me préparer un sandwich avec une tranche de ton pain de seigle rance et un bout de fromage.

- Quel délicieux mélange avec le chocolat chaud ! Bon, ne change pas de sujet. Si tu veux vendre ton travail il faut te bouger un peu.

Morgane se leva nonchalamment, traînant les pieds en direction de la cuisine. Elle poussa un léger soupir. Viviane n'en tenu pas compte comme à son habitude à chaque discussion avec sa s½ur.

- Je sais, reprit Morgane la bouche pleine. Des photos des éoliennes implantées sur le plateau de Gwendyyd ! Ensuite je les tirerais en grand format sur papier glacé et je les proposerais aux magazines qui blablatent sur les trucs écolos.

- Encore des dépenses... Pense aussi à payer ton loyer avant de voir les choses en grand. Sois un peu plus raisonnable et garde les pieds sur terre. Pour le début, je me charge du coté commercial et toi de ton book.

- "Rabat la joie" ! Tu crois que je vais attendre d'être sous une plaque en granit à manger les pissenlits par la racine pour être reconnue ? Ah ça non ! Le banquier et le propriétaire patienteront. Je suis une artiste, moi !

Désespérée par sa s½ur, Viviane posa sa tasse de chocolat sur la table basse et se dirigea vers son ordinateur. Quelques recherches plus tard, une carte de la région apparut à l'écran. Crtl+P et la page sortit de l'imprimante. À l'aide d'un compas, Viviane traça un cercle désignant un périmètre.

- Et toi ? On parle toujours de moi, mais toi que veux tu faire ? Il faudrait arrêter de te morfondre dans tes livres et le chocolat ! Secoue-toi ! Lança Morgane d'un ton sec et vexé.

Viviane repris son activité tout en rêvant à un autre emploi où elle serait enfin distinguée pour son travail. Par la fenêtre, elle vit un curieux. Un chardonneret élégant, plus courageux, venu picorer quelques graines de tournesol qu'elle avait mis à la disposition des oiseaux sur les branches du chêne de la cours.

Auteur mo


Et, pour le prochain billet: pluie, oreiller, grille pain, logo, sushis

« Petit chardonneret, toi, tu es libre et heureux ! » dit Viviane, qui fût soudainement attristée par la réminiscence jaillissant en elle. Debout devant la fenêtre, elle laissa monter ce souvenir ...

Il y a quelques années, Viviane avait eu un rêve. Si profond et troublant qu'elle ne pouvait le garder pour elle.

« Pas question d'en parler de suite à Morgane, elle ne comprendrait pas ce qui m'arrive. »

Alors, au saut de l'oreiller, encore bouleversée par cette incroyable révélation, elle téléphonait à sa collègue pour la lui raconter. ....

« Zut, elle n'est pas là ! » Viviane laissât un bref message sur le répondeur en demandant à ce qu'elle la rappelle au plus tôt.

« J'ai enfin trouvé » chuchota t-elle.

Impatiente que la sonnerie retentisse, Viviane voulait occuper son esprit. Elle se remémora alors, le contexte de leur rencontre et machinalement plaça une tranche de seigle et noix, son préféré, dans le grille pain puis croqua un carré de chocolat. Un frisson la fît frémir. Etait-ce le délice du palais ou cette pensée ? … Et oui, elles étaient toutes deux infirmières. Diplômées de la même promotion, Viviane s'était, dès la première année de sa formation, sentie attirée par la néonatalogie. Elle croyait avoir trouvé sa vocation, comme l'avait pu Morgane en découvrant la photo. Le D.E en mains,Viviane rejoignit le service du Centre Hospitalier de Gwendyyd. A son âge, ce choix était surprenant et beaucoup, (professionnels, amis et famille), l'avait mise en garde quant à la lourdeur de la tâche.

« Dring, dring, dring » Viviane, d'un geste, prit le téléphone.

- « C'est toi, il faut que je te raconte ce j'ai compris cette nuit ! C'est magnifique. Tu m'écoutes ?. »

- « Attends Viviane. Je range les sushis dans le frigo. J'en ai acheté en sortant du métro. La nuit a été longue et dure. J'avais faim et envie de grignoter un truc. Ça y est, c'est rangé. Alors, raconte ce qui t'arrive de si extraordinaire, je suis allongée sur le canapé maintenant. ... ».

Viviane pris une grande inspiration et ...

- « Tu rêves ou quoi ? Mais qu'est-ce que tu fais encore ? Viviane, tu réfléchis à quoi ? » Hurla Morgane du pouf sur lequel elle était toujours assise. Surprise par cette pluie de reproches, Viviane sortit de son introspection pour dire à sa soeur …

- « Morgane, je suis désolée. J'étais ailleurs. C'est vrai ».

- « Si tu imagines un logo sur les énergies renouvelables, ne prends pas cette peine pour moi. Je l'ai déjà en tête. Mais c'est à se demander ce qu'il y a dans la tienne, soeurette». Comment pouvait-elle l'exprimer ? Ce rêve retrouvé et les souvenirs qui s'y associaient la confrontait à ce qu'elle avait enfoui depuis la discussion avec sa collègue et ce qu'elle lui avait alors révélé.

Auteurs : NatEric

Et pour le prochain billet : secret, photovoltaïque, bidon, phare, truelle
Viviane se demandait comment elle allait garder son secret. Difficile de ne rien dire à sa s½ur. Elle décida de se changer les idées pendant que Morgane était partie sur sa lancée énergies renouvelables, le photovoltaïque, l'énergie des vagues, et quoi encore! Ceci étant dit, c'est vrai que cela ferait une bonne exposition! Elle prit le vieux bidon qui lui servait pour jardiner et la truelle posée dans l'arrière cuisine et descendit trois étages, jusqu'à se retrouver devant la porte de Madame Martin.

Madame Martin est une veille dame qu'elle aime beaucoup. Peut-être 75 ans - elle n'a jamais vraiment su - et elle est, comment dire, une personne hors du temps, mais vraiment! Madame Martin en fait, on dirait Audrey Hepburn! Très belle, 1 mètre 60 peut-être, un chignon, un visage magnifique et de grand yeux noirs; une silhouette tellement fine qu'un des voisins de l'immeuble, par un jour de grand vent, l'a surnommée Marie Poppins ("Il ne faudrait pas qu'elle s'envole avec son parapluie, dites donc!").

Madame Martin vit seule (elle est veuve), n'a ni chat, ni petit chien, ni oiseau en cage, ni même d'enfants ou de petits-enfants qui viennent la voir. Pourtant, quelques photos colorées témoignent d'une vie familiale. L'intérieur de Madame Martin est une sorte de mini catalogue de "Maison & Intérieurs": tout en harmonies, beiges, vieux roses, bruns et un peu de bleu du côté de sa chambre à coucher. De magnifiques orchidées sont suspendues devant chaque fenêtres. Elles sont ce qui semble être son unique passion (avec les comédies musicales des années 30 et les livres).

Madame Martin a un caractère bien trempé. On ne soupçonne pas en la voyant qu'une femme si belle, élégante et menue puisse être aussi têtue! Qu'elle a été la vie de Madame Martin? Grand mystère pour Viviane. Tout se qu'elle sait, c'est qu'elle a été mariée à un capitaine au long cours. Marine marchande, voyages et contrées lointaines, dont témoignent des objets, quelques statuettes exotiques et d'anciennes reproductions "Port de Pondichéry - 1954", "Fort Lauderdale - Enjoy the South! - 1960"... Madame Martin, de son prénom, Enguerrande, a-t-elle seulement jamais travaillé dans sa vie?

Madame Martin n'a pas d'amis (en tout cas elle n'en parle jamais, et on ne voit personne). Madame Martin semble porter comme une grande nostalgie intérieure, coupée du monde et du temps. On ne sait jamais vraiment très bien où elle est. Et pourtant, si souriante et si enfantine devant les choses qui l'émerveillent.

Viviane sonne (plusieurs fois) et de petits pas se font entendre sur fond de musique.

- Ah, c'est vous! Entrez, je vous en prie ma petite Viviane. J'étais en train de regarder "Moon River"! Oui, je sais, je sais, vous allez me dire que je ne sors pas assez, que je devrais m'inscrire à un club de "personnes âgées", ou que sais-je encore! Mais, non, voyez-vous, pourquoi irai-je rencontrer des personnes que je n'ai pas envie de voir! Dans ma tête, j'ai vingt cinq ans voyez-vous Viviane! Envie de faire tellement de choses que je n'ai pu faire dans ma vie! Si vous saviez! Envie de danser, de rencontrer quelqu'un (hé! pourquoi pas), de sortir à des soirées; hélas, mon corps me rappelle qu'il n'en est rien, conclue-t-elle en un grand sourire.

- Allons Madame Martin! dit Viviane.

- Ah! Et vous savez, j'aimerais beaucoup faire un défilé! Oui, de mannequins. Ne vous moquez pas. J'ai lu quelque part qu'aujourd'hui il y a des agences spécialisées pour les" vieux "comme moi! Oui, je suis pleine de contradictions.

Viviane s'arrête net sur le pas de la porte.

- Moi qui était venue vous aidez pour faire les joints des fenêtres, j'ai l'air malin avec ma truelle! Vous savez quoi, vous allez monter à l'appartement et nous allons regarder avec Morgane sur internet, je suis sûre qu'on peut trouver une agence où vous inscrire, où un concours, pourquoi pas! Et Morgane pourra faire les photos pour l'agence! Telle que je vous connais, vous seriez capable de devenir leur mannequin phare en moins de temps qu'il ne faut pour le dire!!

Madame Martin réfléchit un instant, puis pousse doucement Viviane vers l'extérieur et dit: Allons-y ! Bonne idée! Et elle partent toutes deux d'un grand éclat de rire.

- Attendez! Vous oubliez vos clés! lance Viviane juste avant que la porte ne se referme.

Auteur Véronique

Et, pour continuer: ½uvre; enfance; fourmi; vermillon; rebondissement
Viviane et Madame Martin sont en train de monter les escaliers. Arrivée au pallier du second, au moment même ou Madame Martin allait faire remarquer à Viviane la nouvelle et surprenante couleur vermillon de l'étage, elles tombent nez à nez sur Arthur et Tristan.

Arthur est un ami d'enfance de Morgane. Il habite l'étage d'en-dessous parce que Morgane l'a prévenu lorsque l'appartement s'est libéré. Viviane se moque d'eux en disant qu'on dirait Rachel et Ross dans Friends, ce qui a le don de mettre sa s½ur hors d'elle!

- Salut Arthur!

- Salut! Bonjour Madame Martin. Je vous présente Tristan, un collègue et ami.

Le dit Tristan et Viviane échangent un regard. Ce qui a pour effet de provoquer comme des fourmis dans les jambes de Viviane, effet qu'elle connaît bien: le monsieur ne la laisse pas indifférente! C'est même, comment dire, surprenant.

- Tu nous invite à boire un petit quelque chose? demande Arthur. Allez, 5 minutes!

- Mais oui, surenchérit Madame Martin, vous allez nous aider, des regards de la gent masculine seront utiles pour cette délicate mission, ajoute-t-elle en souriant.

Viviane fronce les sourcils, mais rien n'y fait, le groupe fini de gravir les marches tandis que Madame Martin explique ce qu'il en est du défilé qu'elle rêve de faire, son "grand ½uvre" plaisante-t-elle.

Cinq minutes plus tard, le groupe est installé dans le - petit - bureau de Morgane: Madame Martin trône au milieu sur le meilleur fauteuil, encadrée par les deux s½urs juchées sur des chaises pliantes; Arthur est accroupi à côté de Morgane, et Tristan se tient juste derrière.

Un verre de jus (bio) de Cranberry pour Morgane, bières pour les autres, et un - léger - Whisky pour Madame Martin. Quelques petits biscuits apéritifs japonais, colorés, et des graines de tournesol dans un bol vert amande.

Les sites défilent sur l'écran de l'ordinateur. Mannequins.com (trop facile), You're the One! (trop nul), et puis, l'agence au nom curieux de "Chemin de Vie".

- Quel beau nom! s'exclame Madame Martin, ravie.

- Curieux, dit Morgane.

- Séduisant, oui, ajoute Viviane.

- Plutôt sympa! déclare Arthur.

Tristan lui, ne dit rien.

Morgane dirige la souris (parce que Madame Martin n'est tout de même pas très familière de l'animal!), et la fait glisser le long de la side bar. Passées les - classiques et plutôt belles - photos de défilés et celles de quelques mannequins classées par tranche d'âge, un onglet "Postulez".

Morgane double clic. Et là, surprise (et, peut-être, rebondissement...). Un petit texte.

Bienvenue parmi nous. Si vous êtes venus jusqu'ici nous pensons comme vous que ce n'est pas par hasard. Si vous êtes d'accord pour jouer le jeu, nous vous invitons à nous suivre sur ce chemin de vie. Ce nom n'est pas neutre, à l'évidence. Il est aventure, ouverture, découverte et, peut-être, chemin de traverse. A vous de décidez si vous souhaitez le suivre. Si oui, cliquez sur le lien à droite. Si non, revenez simplement à la page d'accueil. Sachez toutefois qu'une fois votre décision prise, vous ne pourrez, en aucun cas, revenir en arrière.

Auteur Marie

Qui tag BJC pour la suite!

Avec les mots: tango, cormoran, spirale, donuts, conduite.
Bienvenue parmi nous. Si vous êtes venus jusqu'ici nous pensons comme vous que ce n'est pas par hasard. Si vous êtes d'accord pour jouer le jeu, nous vous invitons à nous suivre sur ce chemin de vie. Ce nom n'est pas neutre, à l'évidence. Il est aventure, ouverture, découverte et, peut-être, chemin de traverse. A vous de décidez si vous souhaitez le suivre. Si oui, cliquez sur le lien à droite. Si non, revenez simplement à la page d'accueil. Sachez toutefois qu'une fois votre décision prise, vous ne pourrez, en aucun cas, revenir en arrière.

Bougies NoëlLe dernier mot à peine prononcé à voix haute par Viviane, la bougie parfumée, aux senteurs orange-cannelle posée sur le bureau, s'éteint comme soufflée mystérieusement. Au même moment, les petites loupiotes de Noël, installées par Viviane la veille, se mettent à osciller comme prises dans ce même courant d'air , alors que les quelques notes de musique sur ambiance tango et salsa se taisent brusquement.

Imperceptiblement Madame Martin sursaute. Les garçons se regardent hésitant entre le fou rire ou la fuite. Morgane lance à sa s½ur un regard teinté de reproche :

- Arrête Viviane ! C'est pas rigolo...
- Esprit de Noël es-tu là ? murmure Tristan qui se prend immédiatement un coup de coude d'Arthur
- Déconne pas avec ces trucs là, Tristan... reprend Morgane
- Hey ! Ça va ! Y'a rien de mystérieux... La bougie était presque finie, le CD aussi et l'air passe partout sous ces vielles fenêtres. Vous croyez que j'allais faire les joints de Madame Martin pour l'esthétique ?
- à moins que ce ne soit un signe... du destin ? chuchote Madame Martin. La magie de Noël ?Allez-y Morgane, cliquez vite qu'on découvre ce site mystérieux d'où l'on ne peut revenir ! J'en envie de changer mon chemin de vie !

spiraleMorgane lançe un petit regard autour d'elle, chacun et chacune approuvant de la tête, elle clique. Une superbe spirale orangée en trois dimensions sur un fond noir profond et velouté se déchaine sur l'écran captivant cinq paires d'yeux hypnotisés.

- ça fout les chocottes votre truc ! siffle Tristan sans quitter l'écran des yeux tout en tentant de garder dans son champ de vision les guirlandes lumineuses et la bougie...
- faut se méfier du grand méchant Internet... Tu viens de cliquer sur un virus qui va bouffer ton Disque dur !! ha! ha! ha! Game Over ! Arthur prenait un malin plaisir à jouer avec les nerfs de Morgane depuis qu'ils étaient tout petits. Cap ou pas Cap Mo ?

Arthur et Tristan sont deux garçons aux antipodes. Tristan est comédien dans une compagnie de théâtre, il croit aux anges gardiens, aux fantômes, aux fées, aux sorcières, à la quatrième dimension... Il vit sur un nuage et survole les événements avec une décontraction déconcertante.

Il a connu Arthur sur les bancs de la Fac, du temps où il pensait se diriger vers une carrière de juriste en entreprise. Arthur et lui avaient vite sympathisé sans doute parce qu'ils étaient opposés. Arthur est un cartésien fana d'informatique, un vrai geek, et tout naturellement il s'est dirigé vers une carrière de « juriste 2.00 » en défendant contre vents et marées des blogueurs professionnels, faiseurs de buzz.

Arthur et Morgane se connaissent depuis le primaire. Jamais une engueulade, une complicité à toute épreuve éternisée dans un pacte de sang quand ils avaient 9 ans . Leur film préféré ? Jeux d'enfants et comme Julien et Sophie la passion (mais pas destructrice la leur) régie leur vie et l'amour aussi, celui qu'on ne s'avoue jamais...


L'amour justement... Viviane n'a jamais été jalouse de cette relation fusionnelle entre sa soeur et son ami, même si secrètement elle est tombée amoureuse d'Arthur. Morgane connait ses sentiments mais elle s'est donnée pour règle de conduite de ne jamais aborder le sujet pour ne pas la gêner. C'est peut être cela aussi qui fait qu'elle n'a jamais concrétisé avec Arthur...Et puis la vie a emmené Viviane faire ses études plus loin, la séparation lui a apporté un peu de recul. Son regret ? Que sa soeur ne franchisse pas le pas alors qu'Arthur n'a d'yeux que pour elle... Son film préféré ? Bridget Jones c'est vous dire...

Jusqu'au jour... où Arthur leur présenta Tristan. Comme d'habitude, sa peu farouche de soeur avait pris le dessus. Tandis que chaque fois qu'elle voyait Tristan la même réaction chimique se produisait en elle. Elle sentait monter, contre toute volonté, le pourpre aux joues, elle bafouillait, s'emmêlait les pieds... Et il lui semblait que Tristan ne restait pas non plus impassible en sa présence... Morgane et Arthur avaient remarqué leur manège. Les confidences de part et d'autres étaient très claires... Restaient plus qu'à les marier ;-) Cap ou pas cap ?

Viviane se souvenait de ce jour où tout avait failli se faire. Tristan était venu la chercher à l'improviste pour assister à une de ses répétitions, il avait sonné à 8h du mat, un paquet de donuts tout frais dans les mains. Viviane l'avait accueilli avec deux tasses de café... deux tasses, une pour elle, une pour Morgane. La stupeur de le trouver là passée, elle l'avait laissé rentrer, ils s'étaient frôlés dans l'encadrement de la porte, ils avaient failli s'embrasser lorsque la porte du palier s'ouvrit. Morgane compris immédiatement le quiproquo et fit mine de descendre chercher le courrier. Malheureusement la magie était retombée au pays des timides...

- Tu rêves Viviane ? Morgane tira sa s½ur de ses souvenirs
- Hein ? Pardon... Elle est longue cette connexion... bafouille Viviane toute rougissante
- Ça y est !! regardez !! s'écrie Madame Martin
- Bon commençons par vous inscrire... Prénom... Et si on prenait un pseudo, un nom de scène ? d'artiste ?
- Vous croyez Morgane ?
- Mais au fait Madame Martin, nous ne connaissons même pas votre prénom ?
- Enguerrande Camille Agathe
- Whoua !! Madame Martin ! Quels jolis prénoms !
- Vous trouvez ? Enguerrande ça fait coincée non ? Mon mari m'appelait Agathe pour me dire qu'il m'aimait et Enguerrande quand on se disputait... Mon père m'appelait sa petite Camille, le prénom de sa mère... Il n'y a guère que ma mère qui aimait ce prénom d'Enguerrande... Elle disait que cela rimait avec Brocéliande... et que cela me donnait des airs de fée !
- C'est vrai que vous avez des airs de fée madame Martin … dit Viviane en se levant remettre un nouveau CD.

Tristan lui tend celui d'Henry Salvador et les premières notes de Syracuse envahissent la pièce. Morgane continue de remplir les cases du formulaire d'inscription avec l'aide de leur invitée...

- Arthur, viens lire les conditions particulières, sait-on jamais

Arthur se lève et se rapproche de Morgane qui lui cède sa place, troublée comme toujours par ce parfum boisé sur le sillage de son ami. Tristan suit des yeux Viviane partie faire du thé, Viviane qui sent ce regard sur sa nuque puis sur ses reins... et s'emmêle les pieds dans le tapis.

- C'est bon, Mo, tu peux accepter...

Morgane se penche par dessus l'épaule d'Arthur, si près qu'elle sent maintenant l'odeur de sa peau. Elle valide et la spirale folle réapparait.

Aucun des quatre jeunes gens n'avait jusqu'ici remarqué la luminosité du sourire de Madame Martin... Ni même les petites étincelles dans ses yeux... Et encore moins la petite poudre dorée qu'elle laissait échapper à chaque souffle. Mais tout le monde sentait que cette soirée n'allait pas être comme les autres... La magie de Noël opérait...

Un nouveau chemin de vie... leur nouveau chemin de vie... Comme chaque fois qu'approchait Noël, Enguerrande savait qu'elle avait une lourde tâche...


Auteur : BJC qui tague EVY

Les prochains mots : faubourg - plume - velours - amaryllis - équinoxe

Enguerande regarda Morgane avec cette étincelle de bonheur dans les yeux, de celles qui disent « Voilà une bonne chose de faite».

« Bon madame Martin, ça y est, vous êtes inscrite. On va laisser les garçons faire les joints et nous on va remplir votre profil, ajouta Morgane.
- Mon profil ? Qu’est-ce que c’est un profil ?
- Et bien, il faut expliquer qui vous êtes, ce que vous attendez d’un tel site. Bref, vous présentez… Mais au fait Madame Martin, nous ne connaissons quasiment rien de votre vie. Où êtes-vous née ? »

Madame Martin regarda Morgane avec un petit sourire en coin. Sa mémoire s’égara soudain, et elle laissa vagabonder ses souvenirs. Elle se revit, elle, enfant, dans les faubourgs de Paris. Ah les faubourgs, avec ses cabarets, les boas et les plumes des danseuses… Quels souvenirs !
Et puis elle avait rencontré son capitaine de mari. Un homme merveilleux qui aimait lui rapportait des petits cadeaux de ses voyages. Un jour, il était revenu avec un magnifique foulard en soie d’un voyage en Asie, une autre fois un collier de perle des îles, souvenir de Tahiti qu’il rapporta pour leur noce de velours. 29 ans de mariage, et 29 ans de bonheur.
Peu de temps après, il s’était éteint, comme ça, dans son sommeil, à 13 000 km d’elle, un jour d’équinoxe. Alors, en souvenir de son mari, elle s’était juré de faire honneur à ce qu’il était. C’est à ce moment là qu’elle s’était installé dans son appartement avec jardin. La première plante qu’elle avait planté, c’étaient des amaryllis, les fleurs préférés de son mari. A côté, elle avait installé une petite serre pour protéger ses orchidées, ses fleurs préférées.

« Madame Martin, vous m’écoutez ?
- Euh pardon ma petite Morgane… Vous disiez ?
- Où êtes-vous nés ?
- A Paris, il y a bien longtemps.
- Vous ne parlez jamais de vous. Je ne sais rien de votre vie avant notre rencontre.
- Vous savez ma petit Morgane, ma vie n’a rien d’extraordinaire mais a été merveilleuse… »


Auteur : Evy qui tague Touline

Les 5 prochains mots : potage, cité, nez, centre-commercial, quiproquos

- Racontez, racontez…

- Oh, ce serait trop long…

- Commencez au moins, un peu tous les jours. Allez, jusqu’à Noël ! A Noël, nous devrons tout savoir sur vous !

- Oh tout non, certainement pas… mais je peux vous raconter certaines anecdotes… qui finissent par faire le fil de ma vie, ou le chemin de vie comme dit votre ordinateur…C’est peut-être bête mais je vais commencer par le commencement… cela évitera les quiproquos ! D’abord je suis née sur une île…

- Mais vous venez de dire que vous étiez née à Paris !

- Mais oui, repris Madame Martin avec un petit sourire, je suis née sur l’Ile de la Cité ! Et un 29 février cela a dû influencer ma vie…

spirale081127.jpgUn violoncelle se mêla à la voix sucrée d’Henri Salvador et l’écran de l’ordinateur devint scintillant. Les trois regards se fixèrent sur cette lueur qui sembla bientôt sortir de l’écran et en même temps s’enfoncer dans l’écran offrant une profondeur nouvelle.

- Tristan ! appela Viviane - Arthur ! appela Morgane

Les garçons, qui bavardaient au fond de la pièce, s’approchèrent. Tristan en resta sans voix tandis qu’Arthur murmurait :
- Jamais vu un truc pareil. Le gars qui fait ça, il est fort !

La même spirale mais plus scintillante, plus longue, plus dense, plus large, avec plus de relief.

- Tu crois même que tu peux passer la main dans l’écran, reprit Tristan en se frottant le nez.

Viviane avança la main, mais fut vite stoppée par Tristan :

- Attend, regarde

La spirale devint un bandeau avec l’inscription « chemin de vie » en lettres d’or. Puis l’écran reprit son aspect habituel tandis qu’un message apparaissait :

Votre chemin de vie vous attend, votre profil est toujours en cours. Cette étape est nécessaire à votre nouveau chemin de vie.

Un pavé « poursuivre mon profil » clignotait

- J’aurais bien voulu passer la main dans l'écran, murmura Viviane.

Les garçons rirent et retournèrent à leur discussion en jetant :

- Si cela recommence, rappelez nous quand même car c’est de plus en plus fort, on pourra essayer de comprendre leur truc.

Morgane repris le clavier et accéda à la page du profil.

- Bon, Madame Martin, il faut répondre à quelques questions simples et nous aurons la 2ème partie. Prénom ou pseudo ? Que mettons-nous ? - Agathe, proposa timidement Madame Martin ;
- Camille s’exclama Viviane en même temps, tandis que du fond de la pièce les garçons lancèrent : « Enguerrande ».
- Et si nous mettions Brocéliande ? proposa Morgane. C’est mystérieux et élégant.
- Excellent !, cria Arthur.
- Mais je suis trop vieille pour y retourner. Je ne le souhaite pas, j’y ai tellement de bons souvenirs, je ne veux pas les perdre.
- Où cela ? demanda Viviane

Sa s½ur lui donna un coup de coude :
- Et bien dans la forêt de Brocéliande, tu ne piges pas vite toi ! Mais non, Madame Martin, reprit-elle, soyez tranquille, c’est juste le nom que nous prenons, se sera votre nom de scène.
- Mais j’en ai déjà eu un !

Madame Martin prit l’air d’une enfant prise les doigts dans le pot de confiture.
- Oh, mais je ne peux pas en parler. Continuons, continuons

Viviane et Morgane se regardèrent et décidèrent de ne pas relever. Morgane finit de compléter la page avec les indications de Madame Martin. La deuxième partie du profil à remplir apparut avec des questions très différentes.

Répondez simplement et librement à ces questions, prenez votre temps, elles sont importantes pour vous.

Morgane lu les 2 premières questions à voix haute pour Madame Martin dont l’esprit paraissait encore vagabonder.

Qu’évoque pour vous la vie ?

Donnez le prénom de 5 personnes que vous connaissez et parlez nous de leur passion.

- Mais je ne connais plus 5 personnes !
- Et nous, s’écrièrent les jeunes gens ?
- Il en manque une, remarqua Viviane
- Vous avez bien de la famille ou des amis qui viennent vous voir ?
- C’est à dire que, … je ne sais pas… vous savez…cela fait si longtemps…, bredouilla Madame Martin.
- Bon, commençons par nous… reprit Morgane qui avait décidé d’aller jusqu’au bout mais qui commençait à regretter de s’être lancée là dedans.

Son état d’esprit devait être partagé par Viviane qui se leva en s’étirant et jeta à sa s½ur :

- Je te laisse continuer et je file au petit centre commercial d’à côté, je trouverais bien quelque chose pour nourrir tout le monde, après, ce sera fermé.
- Oh, je vous retiens, je vais redescendre, je suis désolée, dit Enguerrande en tentant de s’extirper de son fauteuil.
- Non, non repris Viviane, vous restez dîner avec nous, ce sera plus sympa.
- Un peu de potage et un yaourt me suffisent vous savez…
- Mais à nous, pas ! Si je propose de la soupe aux garçons, ils vont filer ailleurs !
- Et je viens avec toi comme porteur, offrit Tristan.

Après leur départ, Arthur se rapprocha et regarda Morgane appliquée à retranscrire les propos hésitant d’Enguerrande.

- Je ne sais pas où cela va vous mener, je me demande quelle arnaque ce peut être. Ce n'est pas un travail pour vous à votre…

Arthur s’interrompit brusquement mais Enguerrande le reprit gentiment :

- A mon âge ? Vous avez raison, je n’ai plus l’âge de travailler même avec vos nouvelles lois. Et mon avenir est surtout dans mes souvenirs. Mais je pense encore pouvoir apporter quelques chose à d’autres, j’ai promis. Et c’est bientôt Noël. Où en sommes nous ? Il me manque une 5ème personne.

L’interphone de la porte d’entrée retentit, les faisant tous les trois sursauter.

- Ce doit être Viviane, dit Morgane.
- Elle n’a pas la clef de chez elle ? demanda Arthur
- Si ! Va voir.

Arthur disparut dans l’entrée et revint avec un inconnu, le col de son caban relevé cachait en partie son visage. Il était pourtant visible qu’il n’avait d’yeux que pour Enguerrande Martin.

Auteur : Touline

Qui prend la suite ? Avec les mots : souffleur, coriandre, néonatalité, goéland, optique


L'inconnu à la porte d'entrée rabat son col en franchissant le seuil.

- Merlin! s'exclame Mme Martin.

- Enguerrande! sourit l'inconnu qui ne l'est plus.

- C'est une blague?! demande Arthur.

Merlin secoue ses cheveux blancs et défait son manteau. Arthur se demande pendant un instant s'il n'est pas victime d'une illusion d'optique. Il lui a semblé distinguer une lueur bleutée. Sans doute l'effet du prénom.

- Jeune homme ne me regardez pas ainsi. Ah! Enguerrande, je t'ai apporté un sachet de coriandre, ta préférée, ainsi que cette aquarelle du goéland que tu aimais tant...et que tu as oublié la dernière fois que nous nous sommes vus!

Madame Martin sourit comme une vraie jeune fille en prenant les présents. Elle colle son nez au sachet de coriandre et hume la saveur délicate. Puis elle s'attarde sur la silhouette du goéland sur fond d'océan. Elle redresse enfin la tête:

- Les enfants, je vous présente "Merlin", un ami de longue date. C'est moi qui l'ai surnommé ainsi. Ne trouvez-vous pas qu'il ressemble à un mage? Ce regard profond, ce sourire...enchanteur et...

- Enguerrande, je t'en prie!

Morgane et Arthur échangent un clin d'oeil. Morgane enchaîne:

- Euh! Ecoutez, vous tombez bien, nous allons dîner, vous êtes le bienvenu. Nous sommes juste en train de finir un petit travail avec Mme Martin.

Ils rejoignent le bureau. L'ordinateur garde trace sur son écran de la question en attente "Donnez le nom de cinq personnes que vous connaissez et parlez-nous de leur passion".

- Merlin. Voici donc le cinquième prénom j'imagine! déclare Morgane. Elle récapitule:

- Moi, Viviane, Arthur, Tristan, Merlin, nous avons le compte.

- Sans vouloir jouer les souffleurs, n'oublie pas de valider, chuchote Arthur, maintenant que tu as rentré les noms!

- Madame Martin, il faut maintenant répondre et décrire les "passions", regardez, une case vient de s'ouvrir, poursuit Morgane. On doit pouvoir rentrer le texte ici. Mais d'ailleurs, j'y pense, comment pouvez-vous connaître nos passion, Mme Martin?! Vous voulez qu'on vous aide à compléter? Et puis, vous avez aussi promis de nous en dire un peu plus sur vous, vous n'oubliez pas?!

- C'est vrai ça, renchérit Arthur.Et, je suis sûr que vous ne connaissez pas ma passion secrète!

Enguérrande regarde Merlin, puis Arthur, et s'apprête à répondre.

La porte d'entrée s'ouvre alors bruyamment sur Viviane et Tristan les bras chargés des courses du dîner.

- Vous n'allez pas le croire, rigole Viviane, j'ai réussi à intéresser Tristan aux questions de néonatalité! Son regard découvre alors Merlin. Elle s'arrête net, le souffle coupé.

Auteur Véronique

Qui prend la suite?

Et les mots: sapin, oser, labyrinthe, buvard, origami

Viviane laisse glisser de ses mains la baguette de pain qu’elle vient d’acheter pour le repas.

- Fais un peu attention ! Tu as mis des miettes sur le tapis, s’exclame Morgane toujours aussi maniaque quand il s’agit de la propreté.

Le temps d’un court voyage dans ses souvenirs, Viviane cru voir son père en le personnage de Merlin. Le grand homme avait disparu en mer lors d’une « pêche party » entre amis il y a 28 ans laissant derrière lui sa femme et ses deux filles.

Étant la cadette, Viviane ne se rappelle que de quelques moments passés avec lui. Le souvenir de son visage s’était estompé avec le temps. Seulement l’imperméable bleu marine et la longue chevelure grisonnante de l’homme restaient gravés dans sa mémoire.

- Réveille-toi Viviane ! Mais que se passe-t-il encore dans ta tête ? l’interroge Morgane.

Viviane reprend pied sur la terre ferme, ramasse le pain et pose le reste des courses sur la table de la cuisine sans même saluer Merlin. Tristan, quant à lui, fait un tour de passe-passe avec les cabas et serre la main de l’inconnu qu’il est encore pour lui.

- Bon, ce n’est pas tout, mais cela serait bien de finir le petit questionnaire du site, lance Arthur pour casser le silence.

- Oui, oui, allons-y, enchaîne Mme Martin. Donc je commence par Viviane. Elle aime les enfants, se passionne pour les animaux et rêve au prince charmant le soir en fermant les yeux.

Morgane éclate de rire. Toujours discrète comme à son habitude.

- Oui, au prince charmant Trist… ! Morgane ravale sans langue.

Dans la cuisine, Viviane sursaute de honte et reverse un soliflore rempli d’eau et d’une belle rose rouge sur un buvard incrusté de fleurs séchées. Ses joues se mettent à chauffer et répercutent sa gêne dans toute la maison. Tristan lui tend une éponge avec un petit sourire léger au coin des lèvres.

Au milieu du labyrinthe des passions de chacun, Enguerrande se perd un peu. Elle décide tout de même de continuer et de choisir celles de Morgane.

- Pour Morgane, c’est assez facile. La photographie et l’écriture. Je ne me trompe pas ma petite ? demande Mme Martin.

- Non, non, c’est bien exact, répond Morgane gênée de ne pas avoir réfléchi une fois de plus avant de parler.

- Et le sapin, quand allez-vous le chercher mes demoiselles ? apostrophe Arthur en changeant le sujet de la discussion si toutefois il y en avait une.

Depuis la venue de ce Merlin, l’ambiance était plutôt étouffante. Mme Martin était assise aux côtés de Morgane et se concentrait sur le site. Arthur était proche de ses dames. Viviane et Tristan rangeaient les achats dans la cuisine. Et le vieil homme, quant à lui, se tenait à la fenêtre sans dire mot et d’un air pensif.

- Viviane et moi même irons acheter le sapin avant les vacances scolaires. Cette année nous choisirons un Nordmann, il ne perd pas ses aiguilles mais a l’inconvénient de ne pas embaumer la maison d’une agréable odeur de sapin, répondit Morgane. Et puis, j’ai décidé de faire les décorations en papiers et feutrine à la manière de l’origami. Ce sera un essai ! Il faut oser dans la vie, ajouta-t-elle.

Viviane et Tristan rejoignent les autres dans le salon.

- Où en êtes-vous Enguerrande ? Vous avez avancé ? demande Tristan.

Auteur mo

Qui prend la suite?

Avec les mots Triskel, chien, magique, blog, calendrier

A votre tour mon jeune ami alors! commence Enguerrande.

Elle marque une pause sur le vacarme produit par l'aboiement d'un chien dans la rue, puis se tourne vers Tristan. Ce dernier tripote machinalement d'une main le Triskel d'argent qu'il porte autour du cou, cadeau qu'il s'est offert en passant par Brocéliande l'été dernier (dans l'un de ces magasins de souvenirs où se côtoient d'improbables assemblages de dragons pailletés, fées délicates, trolls en plastique et graines de menhir).

- Vos passions? Eh bien...

Merlin l'interrompt, quittant la fenêtre.

- Avant de le lui dire, tu devrais leur poser la question: savez-vous au fond ce que sont les passions?

Regards interrogateurs échangés.

- Avez-vous pris le temps de vous attarder sur ce mot? Quelle place lui laissez-vous dans votre "chemin de vie" justement?

Arthur intervient.

- Je suis sûr que vous allez nous le dire, non?! demande-t-il légèrement ironique, pressé d'entendre la réponse et de continuer sur l'ordinateur.

- Ah! Je peux toujours vous dire ce que j'en pense, oui. Les passions sont l'imprévu de la vie. Cette chose que vous n'attendez pas, ou plus, et qui vient vous surprendre, vous bousculer.

- Merlin, répond Enguerrande, tu ne peux t'empêcher de faire la leçon! Ils ne sont pas ici pour cela voyons! Laisse-les tranquilles. Tristan, votre passion c'est l'héroïc fantasy, les univers imaginaires... Vos amis le savent bien. Quant à vous Arthur, votre passion pour la nature et les bons vins ne fait aucun doute! Et pour ce qui est de Merlin, la sienne n'est pas la magie (petit rire de Madame Martin), non, mais la psychologie, eh oui, mon ami est même un auteur reconnu dans ce domaine, mais ceci est une autre histoire!

L'écran de l'ordinateur s'anime soudain. "C'est magique!" s'exclame Morgane. Merlin lui jette un drôle de regard.

Un calendrier apparaît sur le blog. Plusieurs petites cases scintillantes qui forment un décompte en haut à droite de l'écran.

- Nous venons de remplir la case "passions", c'est surement à cause de cela, s'exclame Viviane. Ils se penchent tous pour lire.

Vos chemins de vie se précisent. Merci d'indiquer maintenant un v½u, et un seul, pour chacune des personnes qui ont participé. N'oubliez pas de valider, puis vous pourrez passer à l'étape suivante.

Auteur Marie

Qui prend la suite?

Avec les mots: soupir, décoration, musique, alambic, ange
- Non, pas un v½u! s'exclame Viviane qui, en sursautant, bouscule la boîte des décorations de Noël posée sur la commode.

- Qu'est-ce qui te prend? répond sa s½ur, ramassant guirlandes, anges dorés, boules éparpillées, ainsi que quelques délicats origamis commencés à la hâte.

Soupir. Viviane ne peut - et ne veut - pas dire qu'un v½u fait justement partie du rêve si étrange à l'origine de sa vocation. Et quel v½u! Si seulement Morgane pouvait savoir...

- Non, je veux dire par là qu'un v½u, c'est, comment dire, un peu juste. D'habitude c'est trois!

- Par "d'habitude", tu veux dire, chez Aladin?! se moque Tristan.

- Pas seulement, rougit Viviane, c'est toujours comme ça dans les histoires, non?!

- Oui, répond Arthur, et puis il y a les petits malins qui vont le v½u d'avoir un v½u de plus, et ainsi de suite!

Morgane rigole. C'est vrai! J'avais oublié ça. Comme dans l'histoire de l'alambic qui...

- C'est quoi cette histoire? demande Tristan, toujours curieux de ces univers.

Ils sont interrompu par une musique soudaine en provenance de l'ordinateur. Une voix sublime s'élève. Madame Martin et Merlin sont attentifs et charmés. Une nouvelle inscription suit aussitôt:

Vous devez indiquez le v½u de chacune des personnes ayant participé. Merci de bien vouloir le faire sans plus tarder.

- Bien, dit Madame Martin, dépêchez-vous donc! Je crois que nous n'avons effectivement plus trop de temps.

- OK. Je commence dit Morgane.

Les regards se concentrent sur elle. Elle ferme les yeux un instant, comme il se doit dans ces cas là, puis déclare.

- Je vais le v½u de pouvoir éditer le livre de photos de mes rêves.

Arthur sourit. Viviane intervient.

- Pas très altruiste ma chère s½ur! Mais, je te comprends, tu as raison, c'est le rêve de ta vie.

- Ne traînons pas, reprend Enguerrande, alors, qui prend la suite?

Auteur Véronique

Avec les mots: chocolat, vivre, cuivre, trempette, étincelle

Tandis que tous les regards se tournent vers l'ordinateur, Viviane s'éclipse vers la cuisine. En passant près de Merlin, la jeune femme ne peut s'empêcher de frissonner et de sentir son coeur s'emballer. Un je ne sais quoi de déjà vu lui aurait presque donné envie de se blottir contre lui, de s'asseoir sur ses genoux. L'accoutrement du vieil homme (un pantalon de velours côtelé vert olive, des bretelles par dessus un pull de laine écrue, torsadée à la manière des pulls irlandais)... et ses cheveux mi-longs blancs argentés... la perturbaient. Un je ne sais quoi de déjà vu... mais où ? quand ? chez madame Martin ? Non... c'était un souvenir bien plus émotionnel, un souvenir d'enfance...

« ...si le Père Noël existait ce serait lui... » pensa-t-elle

Merlin sort d'une de ses poches une pipe sculptée pour la remplir d'un tabac aux douces couleurs ambrées. Il la porte très élégamment à ses lèvres tandis que de son autre poche il sort un vieux briquet aux couleurs de vieux cuivre buriné par les années.

- M'autorisez vous à fumer ? demande-t-il courtoisement
- Merlin ! le gronde tendrement Enguerrande, Enfin... tu n'es pas sur ton vieux rafiot tout seul au milieu des flots ! Morgane ne v...
- Laissez-le, l'interrompt Morgane, si cela ne gêne personne, cela ne me dérange pas.

Regards approbateurs des trois autres. Merlin porte le briquet à hauteur de sa pipe et bientôt une douce odeur de caramel et de figue vient se mêler à celle de l'onctueux chocolat que Viviane vient de mettre à chauffer.

- qui veut de la cannelle dans son chocolat chaud ? lance-t-elle du bout de la cuisine
- moi, dit Morgane, et n'oublies pas mes trempettes !
- tes trempettes ? lui demande Tristan avec un regard amusé
- ha! ha! ha ! Ma soeur raffole du shortbread trempé dans le chocolat chaud ! Et comme toute petite elle n'arrivait pas à prononcer ce mot, elle nous a inventé celui-ci ! Les trempettes de mademoiselle sont avancées !
- et alors ? toi tu mets bien des mouillettes dans ton oeuf coque non ?
- Gna gna gna
- Tss tss, les filles, on parlera étymologie plus tard, le temps presse ! les interrompt Arthur.

Tandis que chacun se concentre à nouveau sur l'écran, Tristan se hasarde :

- moi, mon voeu serait de rencontrer Yseult, d'acheter un voilier et de partir vivre au gré des vagues jusqu'en Australie !

Viviane sursauta. L'Australie avait toujours été la destination de ses rêves. Elle avait beaucoup lu sur les légendes des aborigènes, sur le bush... Sidney la fascinait. Est-il possible que Morgane en ait parlé et que Tristan la taquine ? Un grand coup de coude dans les côtes la ramena brusquement à la réalité.

- Aïe ! Mais ça va pas Morgane ? J'ai failli renverser mon chocolat !
- Redescends parmi nous soeurette... tu pensais à quoi ?
- À l'Australlie, dit elle rougissante
- et ton deuxième prénom ne serait pas Yseult par hasard ?
- Pffff … t'es bête !

Morgane échangea un clin d'oeil avec Arthur. Tristan devint rouge écarlate et s'étrangla avec son chocolat. Et tandis que Morgane et Arthur pouffaient comme deux gamins, personne ne remarquait le regard qu'Enguerrande échangea avec Merlin, qui en disait long sur la complicité qui les unissait, ni la poussière dorée et les petites étincelles de lumière qui s'échappaient de chacun de ses souffles sur son chocolat pour le refroidir.

- allez mes petits, Morgane et Tristan ont fait leur voeu, à vous Arthur
- oui ! à toi mec, on va voir qui fera moins le malin ! le titilla Tristan
- Cap ou pas cap ? lança Morgane

Auteure : BJC

Qui prend la suite ?

Avec les cinq prochains mots: famille - vertigineux - royal - massif - grappe

Impressum

Tag der Veröffentlichung: 20.12.2008

Alle Rechte vorbehalten

Widmung:
A tous les auteurs: Nathalie, Touline, Morgane, Evy, Nathalie et Eric...

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