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Premier épisode

: Au commencement



La chercheuse d'emploi que je suis, franchit aujourd'hui les portes de la société Fernston

. Malgré son nom à consonance anglo-saxonne, il n'en est rien. Il s'agit bien d'une société française, fusion-acquisition récente de deux entreprises.

Vous imaginez mon sentiment en pénétrant pour la première fois dans ce hall, d'une démarche qui se veut assurée - mais pas trop - pour atteindre le comptoir d'accueil et demander les ressources humaines, Mr Christophe Chavalier, avec qui j'ai rendez-vous...

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: Véronique, le jeudi 10 juillet 2008


... Une collaboratrice du service Ressources Humaines me rejoint en souriant et m’accompagne au premier étage jusqu’à un salon d’attente. Elle me laisse après un énigmatique « mettez-vous bien à l’aise

».

Seule dans la pièce, je jette un rapide coup d’œil sur mon environnement et remarque de nombreuses plantes vertes, un distributeur de café, une fontaine à eau, des fauteuils crapaud aux couleurs audacieuses, une table basse profilée avec quelques revues artistiquement entrelacées de plaquettes Fernston et, aux murs, des reproductions de fresques probablement étrusques.

Ce confort implique-t-il une longue attente ? Mon œil cherche celui d’une caméra inquisitrice éventuelle… Sans succès, ce qui me rassure un peu. Je prends place sur le crapaud violet et attrape le rapport d’activité de la société dans l’intention de le feuilleter quand je sens sur ma nuque un regard insistant qui me pousse à me retourner.

Mon premier tour d’horizon ne m’avait curieusement pas permis de découvrir, entre deux fresques, ce portrait qui me dominait. Tout droit échappé d’une galerie de portrait de famille ou d’un musée, ce personnage portait barbiche, monocle, haut de forme et son col à manger de la tarte lui donnait l’air hautain qui sied à un industriel arrivé et imbu de sa personne.

M’approchant pour tenter de découvrir son nom ou quelques indications de date ou de lien avec la société, j'entends la porte s’ouvrir…

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: Touline, le jeudi 10 juillet 2008


Episodes 2 à 5

: Chocolat à la framboise et 25ème sous-sol





- Ah! Je vois que vous avez choisi le crapaud violet...
me lance l'homme qui vient d'entrer dans la pièce. Comment a-t-il su ? Oui, mon sac à main posé juste à côté du fauteuil. Il s'avance vers moi. Costume gris bleu, chemise blanche, pas de cravate, belles matières et belles chaussures. Ah ! les chaussures, un détail qui classe un homme aussi surement que sa montre.

Rien à dire ici, tenue irréprochable, aisance, et poignée de main, cordiale. Sans doute se livre-t-il au même exercice rapide que moi. Ma vieille veste de tailleur va-t-elle passer l'épreuve ?

- Je plaisantais avec le fauteuil violet, rassurez-vous, je n'en déduirai rien. Prenez place.

Il me désigne la table impeccable et déserte, sortie tout droit du catalogue d'un designer italien, plantée au milieu de l'autre pièce.

Quelques instants d'installation pendant lesquels mon esprit se concentre sur les gestes essentiels. Lui est déjà assis.

La décoration de cette pièce est réduite à sa plus simple expression, à l'exception d'une grande photo représentant Moscou (?). On y distingue la silhouette de quelques clochers dorés en forme de bulbes, des croix orthodoxes, un groupe d'hommes qui semble poser pour la photo, mi souriant, mi sérieux. Mon interlocuteur n'a aucun papier devant lui, pas même mon CV.

Curieux. Ou bien cet homme a tout en tête, ou bien il ne m'accorde que peu d'importance. Le poste serait-il déjà pourvu ? Non. Laissons-lui le bénéfice du doute. Il semble détendu (contrairement à moi). Il doit être très fort. Oui, c'est ça. Evidemment, c'est valorisant de penser que l'interlocuteur qui va s'intéresser à vous est un interlocuteur de qualité.

- Je dois vous avouer quelque chose, reprend-t-il. Le poste pour lequel vous avez postulé, n'est pas, disons, exactement celui dont vous avez pris connaissance...

Auteur

: Véronique, le vendredi 11 juillet 2008


- Tout d'abord, permettez moi de vous offrir quelques chocolats à la liqueur de framboise, mes préférés.

Cet homme a vraiment toutes les qualités : subtil, homme de goût, mais que me cache-t-il donc, quelle est cette mystérieuse mission ?

Cet étrange travail qui doit m'être confié ? Le petit chocolat m'attendrit et me détend. Je commence à être en confiance...

- En effet, chère Madame, ce rendez-vous fait de vous une personnalité exceptionnelle ; vous avez été choisie parmi plus de 1000 personnes. La foudre s'est jetée sur vous en quelque sorte. Il s'agit d'une mission scientifique ; vous devez vous rendre dans l'espace dans un but précis, très précis.

- Mais je ne comprends pas !!! Votre annonce proposait un poste de gestion administrative dans vos locaux de Rungis, et vous proposez de m'envoyer dans l'espace !!!

Je m'agrippe à mon sac à main et m'apprête à rebrousser chemin quand deux hommes encadrent la porte et m'empêchent de sortir. Je commence à paniquer, mon front transpire, mes mains également, tandis que mes dents et mes genoux s'entrechoquent...

Auteur

: Carole, le vendredi 11 juillet 2008


- Madame Rabulot, n'ayez pas peur, revenez vous assoir, j'ai plein de choses à vous dire...

Avec les deux molosses à la porte, impossible de sortir même en forçant le passage. Mon Dieu, mais qu'est-ce que je viens faire dans cette galère ? Il ne me reste plus qu'une seule chose à faire, retourner m'assoir et écouter ce que ce monsieur a à me dire.

- Je disais donc, chère Madame, que vous faites partie d'une élite, d'une véritable élite. Vous êtes partie prenante d'un projet à haut risque, je ne vous le cacherai pas plus longtemps, mais pour le bien de l'humanité !

- Comment ça Monsieur ? Je ne suis qu'une gestionnaire, une simple administrative, j'ai travaillé chez un tas de personnes mais je ne vois pas très bien en quoi mon profil est d'intérêt pour l'humanité... Vous devez avoir fait erreur...

- Il n'y a pas d'erreur. Vous êtes celle qu'il nous faut. Madame Rabulot, je voudrais vous montrer quelque chose.

L'homme se leva et se dirigea vers la sortie. Les deux chiens de garde de l'entrée s'écartèrent, nous laissèrent passer et fermèrent la marche. Nous nous dirigeâmes vers les ascenseurs. L'homme sortit une clef de sa poche, et un cadran caché s'ouvrit. Il choisit l'étage -25 ! -25 ?? Comment ça, il y a au moins 25 sous-sols dans ce bâtiment ? J'ai dû rêver.

Pourtant, je suis sûre, le bâtiment ne fait pas plus de 5 étages en surface... J'attends donc la suite des événements.

La porte de l'ascenseur s'ouvre et me laisse apercevoir un long couloir blanc illuminé d'une lueur blafarde. Pendant que nous marchons dans le couloir, je ne vois aucune porte si ce n'est celle tout au bout, visiblement blindée, cette même porte vers laquelle nous nous dirigeons. Monsieur Chavalier sort alors une carte magnétique qu'il insère dans un petit boîtier près de la dite porte. Une trappe sort et laisse apparaître un clavier sur lequel il tape le code d'ouverture de la porte. La porte s'ouvre et une lumière aveuglante en jaillit...

- Entrez, et vous découvrirez tout ce qu'il y a à savoir sur le projet. Ensuite, vous déciderez si vous voulez participer à cette œuvre majeure dans l'histoire de l'humanité !

Auteur

: Evy, le vendredi 11 juillet 2008




Episodes 6 & 7

: Mots clés



Encore éblouie par cette lumière aussi soudaine que violente, je plisse les yeux au seuil de la salle.
J'ai vaguement mal au coeur (le chocolat à la framboise ? Les émotions ? L'ascenceur sur 25 étages ?).

Ils sont 6 devant moi. Cinq hommes et une femme - en un magnifique exemple de parité ! - assis autour d'une table. La "lumière aveuglante" provient de projecteurs derrière eux que quelqu'un à - enfin - la décence d'éteindre !

- Asseyez-vous, je vous en prie.

Christophe Chavalier me désigne un large fauteuil en face du "comité d'acceuil".

- Bien, après la représentation, les présentations. Les noms que je vais vous donner sont des pseudonymes bien-sûr. Tant que vous n'avez pas accepté la mission, vous comprendrez qu'un minimum de discrétion s'impose.

- De gauche à droite, Sarah, et pour les hommes, Ephémère, Flav, Fram, Ju, et enfin, notre autorité suprême, JBoss. Tous sont partie prenante du projet. Chacun en a une connaissance parcellaire, afin de le préserver. Seul JBoss - évidemment - détient presque l'ensemble des connaissances utiles. Je dis "presque" pour une raison précise que vous n'avez pas à connaître pour l'instant.

Je reste absolument silencieuse. Mais, de quoi s'agit-il ? Une sorte de "secte" ? Un comité secret ? Il poursuit :

- Madame Rabulot, savez-vous comment nous vous avons choisie ? Non, bien sûr. Vous croyez que c'est à la lecture de votre CV. Ah ! les CV ! Nous en recevons des centaines ; des classiques, des bariolés, des vidéos, que sais-je encore ! Il y a une semaine j'ai reçu un CV brodé sur un pull !! Non, sérieusement. Nous vous avons repéré - avec quelques autres d'ailleurs - grace à votre blog emploi !

Regard interloqué de ma part.

- Oui. Finalement voyez-vous, nous avons quelques compétences RH ; je dirais même que les "ressources humaines", ça nous connait ! (sourires entendus et hochements de têtes aprobateurs des "autres").

Le dénommé Fram semble rigoler un peu plus. Sarah tapote sur un ordinateur tout en levant les yeux de temps en temps. Lueur bleutée sur son visage. Ephémère m'observe. Ju semble prendre des notes (c'est le seul à avoir un t-shirt, avec les lettres EVY marquées sur fond noir, bizarre, le sigle de l'organisation peut-être ?), le dénommé Flav a deux ordinateurs devant lui, de la main gauche il pianote lui aussi sur l'un, pendant que de la main droite il actionne la souris de l'autre, dingue ! Quant à JBoss il consulte son ordinateur de poche assez fréquemment.

- Oui, votre blog emploi, donc. Un outil étonnant. Nous savons par exemple grâce à lui que le 12 novembre dernier à 12h44 vous étiez devant votre ordinateur (nous vérifions les horaires de présence réels, c'est important, l'assiduité !). Nous savons également que vous aimez le chocolat (d'où la délicate attention du chocolat à la framboise !!). Nous savons...

Je l'écoute distraitement. J'essaie d'observer au maximum la configuration de la pièce. Une issue ? Des grilles d'aération ? A ce stade, je ne suis pas sûre de vouloir connaître leur "oeuvre majeure pour l'histoire de l'humanité"...

Auteur

: Véronique, le samedi 12 juillet 2008



Christophe Chavalier sentit ma baisse d’attention et fit une pause. Les membres de ce BJGRVCSC avaient tous délaissé leurs écrans pour me scruter. JBoss fut le seul à s’exprimer :

- Nous suivons très bien vos pensées : sachez que l’issue est unique, vous ne pouvez pas revenir en arrière, nous ne l’autorisons pas. Si vous ne décidez pas de participer de votre plein gré, nous serons dans l’obligation d’utiliser des moyens spéciaux.

Christophe Chavalier profite de mon air interloqué pour reprendre ses explications :

- Votre blog emploi réunit presque tous les mots-code correspondants au Codex Mediorum

dont le décryptage permettrait une avance décisive dans – disons - certaines découvertes. Or, nous avons prouvé par le passé que le cerveau humain, aussi imparfait soit-il, reproduit souvent les mêmes associations. Vos écrits, et une analyse statistique l’a confirmé, se rapprochent le plus des hypothèses que nous avançons. Nous connaissons l’instabilité et la versatilité de l’esprit mais nous prenons le pari que vous pouvez réussir si vous continuez vos écrits avec les quelques directives que les membres de ce comité vous donneront. Le petit voyage auquel nous vous destinons vous inspirera. Par exemple, avez-vous trouvé la relation entre le tableau de mon bureau et les trois lettres du T-shirt de notre jeune savant ?

Blog ? Petit voyage ? Espace ? Evy ? Moscou ? Emploi ? Codex ? Les blogs gardaient souvent pour moi une part de mystère, mais là, la mesure était comble. La lumière semblait s’intensifier au fur et à mesure que les mots sortaient de mon esprit et se projetaient dans une spirale effrénée.

Auteur

: Touline, le samedi 12 juillet 2008


Episode 8

: La cérémonie du chocolat





- Capucine ? Je peux vous appeler Capucine ?, me dit-il en posant une main très soignée, presque féminine, sur mon avant bras, je vous sens inquiète, mais rassurez-vous nous allons tout vous expliquer très vite et d’ici la fin de cette matinée vous serez une autre femme Capucine… une autre femme… Nous reviendrons sur cet indice un peu plus tard si vous le voulez, ne vous tracassez pas.

Je reconnais bien là tous les stratagèmes d’un communicant : appeler un inconnu par son prénom pour le mettre en confiance… Le contact discret de sa main, qui se voudrait fortuit mais qui est un grand classique, même si très rare chez un recruteur ( !). Mais que croit-il que je suis naïve ? Restons sur nos gardes…

Une impression bizarre m’envahie à nouveau. Je cherche rapidement une caméra et retrouve sur le mur le portrait de la salle d’attente à un détail près : l’homme semble plus jeune, plus souriant, moins guindé. Un effet d’optique ? Mais j’ai l’impression que comme le précédant, ses yeux sont posés sur moi où que je sois dans cette pièce. Un raclement de gorge me sort de ma contemplation.

C’est le dénommé Flav qui a perçu mon regard et qui me sourit discrètement. J’ai l’impression qu’il m’adresse un signe presque imperceptible d’encouragement, de compréhension…

- Alors Capucine, reprend Christophe Chavalier, nous allons parler un peu de vous… nous savons déjà que vous êtes célibataire, que vous avez 35 ans, que vous allez à votre club de sport tous les mercredi, que vous n’avez aucun homme dans votre vie, que vous ne jouez pas au jeu d’argent ni de hasard, que vous êtes à jour de vos impôts…

Je ne l’écoute plus, je passe en revue rapidement tous les billets de mon blog et mon CV. Mais où ont-ils lu tout cela ??

Soudain une forte odeur de chocolat remplit la pièce et je ne peux m’empêcher de sursauter quand un homme en blouse blanche entre dans la pièce sans frapper. Il tient un plateau d’argent sur lequel je distingue 8 petits dômes couleur cacao, chacun frappé du sceau « EVY » couleur framboise. Mais c’est ça !! C’est donc à cela que me faisait penser le T-Shirt de Ju !! J’avais bien déjà vu ces trois lettres, sur ce chocolat offert par monsieur Chavalier quelques minutes auparavant ! EVY… mais je croyais que la Sté s’appelait Fernstone ? La blouse blanche se déplace sans un bruit et dans un souffle dépose devant chacun de nous un chocolat.

Sarah est la première à avaler le sien, puis Ephémère et JBoss. Fram lui le lance en l’air et le rattrape directement dans sa bouche et… tandis que tout le monde regardait la jonglerie de Fram, je remarquais que Flav ne mangeait pas le sien mais le passait discrètement sous la table à son voisin Ju qui s’empressait de l’engloutir. Monsieur Chavalier pris le mien et me le tendit en même temps qu’il portait le sien à la bouche. Malgré la nausée qui m’avait pris depuis le premier, le parfum de la framboise était tellement enivrant que je ne pus résister au plaisir et à la gourmandise de ce second chocolat.
La blouse blanche était sortie sans que je m’en aperçoive, Ju envoyait un clin d’œil vers Flav qui reprenait sa souris. Soudain Sarah me regarda assez froidement et intervint sèchement, « Bon alors reprenons votre présentation Mme Rabulot, que pouvez vous nous dire de vous que nous ne savions déjà ?? »

Auteur

: Nathalie, le dimanche 13 juillet 2008


Episode 9

: Lire entre les lignes



Le ton sec de Sarah me fit l’effet d’une douche froide et secoua la sensation d’irréalité qui allait en s’intensifiant. Finalement peut-être n’était-ce qu’un entretien de recrutement. Un peu atypique. Très atypique plutôt. Même carrément quatrième dimension. Peut-être simplement pour tester mes capacités d’adaptation. Ou de réactivité. Ou de gestion de l’inconnu. Je m’aperçus que j’avais fort peu parlé jusqu’à présent et que…

- Nous attendons toujours, me susurra Christophe Chavalier

Il était peut-être temps de la montrer cette fameuse capacité d’adaptation et de prendre un peu d’initiative. Seul le basique me vint à l’esprit :

- Je m’appelle Capucine Rabulot, j’ai 35 ans. Après des études d’assistante de PME, j’ai travaillé dans…

Sarah repris la parole avec vivacité :

- Je vous demandais : que pouvez-vous nous dire que nous ne sachions déjà !! Pas une paraphrase de votre CV ou le panégyrique de votre blog-emploi. Vous imaginez bien que nous savons lire et même… entre les lignes.

Cette dernière phrase déclencha des sourires chez Ephémère et JBoss. Piquée au vif, je répliquais :

- L’essentiel de mes compétences est décrit dans mon CV et mon blog apporte quelques éclairages sur mes passions et mon environnement personnel. Que souhaitez-vous de plus ? Le reste ne regarde que moi et n’interfère pas dans mon travail.

Fram avait franchement l’air de s’ennuyer. Flav pianotait de plus belle sur ses claviers et Ju écoutait en mâchouillant son stylo.

Christophe Chavalier intervint :

- Souvenez-vous de ce que nous vous avons dit. Nous nous situons bien au-delà d’un simple « travail ». Tout ce que vous pouvez nous dire nous intéresse car nous voulons comprendre le plus précisément comment fonctionne votre mental. Ju a quelques hypothèses sur les mots qui nous manquent et surtout de leurs associations et des croisement possibles. Si nous savons ce qui vous intéresse ou vous fait réagir, nous pourrons plus facilement vous donner des thèmes à traiter. Nous souhaitons que vous écriviez, tant que vous êtes parmi nous, des billets pour votre blog. Si nous vous dirigeons un peu, nous irons plus vite dans nos recherches. Et nous ne pouvons plus attendre longtemps.

Douche écossaise ! Sarah la piquante et Christophe le gentil. Encore un grand classique pour obtenir un résultat.

Sarah regarda JBoss et lui demanda :

- Une autre tournée serait peut-être nécessaire.



Aussitôt l’homme à la blouse blanche apparut avec le même plateau d’argent. Encore une fois je ne pus résister à cette fragrance de framboise, malgré le soupçon qui me venait à l’esprit. Achetaient-ils ainsi ma coopération ? Une substance déliant la parole ? Un sérum de vivacité d’esprit?

J’essayais de reprendre la parole :

- Je ne peux pas parler dans le vide ainsi, mais je peux écrire. Donnez-moi les thèmes et je vous rapporterai des textes.

Je n’étais pas sûre de les convaincre avec ma tentative pitoyable. Je n’avais pourtant qu’une hâte : me retrouver à l’air libre et oublier ce qui ressemblait de plus en plus à un cauchemar.

Christophe proposa une pause qui fut acceptée par les membres de cet étrange comité.

Il me conduisit dans une pièce voisine, plus proche de la chambre d’hôtel que du salon d’attente. En m’approchant machinalement de ce que je pensais être la fenêtre, je m’aperçus que la lumière était artificielle et que la porte restait la seule issue.

J’avais toujours mon sac avec moi, ma besace plutôt, et je me mis à chercher fébrilement mon téléphone portable.

Auteur

: Touline, le lundi 14 juillet 2008


Episode 10

: Mayday, venez m'aider !



Le voilà. Je doute un peu qu'il y ait du réseau au 25ème sous-sol, mais j'essaie quand même en désespoir de cause... Si, un réseau, faible, mais un réseau !

Je m'empresse de composer le numéro de mon frère. Lui "à l'extérieur" pourra tenter quelque chose et puis il y a ce copain - comment s'appelle-t-il déjà? - Patrick, Patrice, ce copain dans les RG que j'ai croisé chez lui. A eux deux...Tonalité. Une, puis deux. A la troisième ça décroche, mais, ce n'est pas mon frère!!

- Salut Capucine. Ne dites rien surtout, c'est Flav. J'ai réussi à détouner le réseau 5 minutes. Il faut que je fasse vite sinon le service technique va me repérer.
Ecoutez-moi :
1. ne mangez surtout plus ces chocolats, débrouillez-vous comme vous voulez.
2. Il faut qu'on arrive à se rencontrer. Ca va pas être évident. Il y a un ordi dans l'endroit où vous êtes en ce moment et ils vont vous demander de vous en servir. Sais pas encore comment, mais je vais m'arranger pour vous filer des codes pour un contact, et...je dois raccrocher là, tenez bon.

Bien ! Il semblerait que j'ai un allié dans la place ! Pourvu que ce ne soit pas encore un piège ou une chausse-trappe ! Non, je me souviens avoir vu Flav repasser discrètement son chocolat à Ju. Mais pourquoi avait-il fait ça ? Si c'est une drogue...Je cherche l'odinateur des yeux. Oui, à gauche sur un petit bureau en face de la fausse fenêtre (certainement pas l'endroit d'où "je rêve de bloguer"!). Avant d'aller voir de plus prés, j'essaie à nouveau de composer le numéro de mon frère.

Répondeur cette fois - et presque plus de batterie ! -"Paul, c'est Capucine. Ecoute, je fais vite. Il m'arrive un truc pas croyable. Suis à la société Fernstone, un entretien d'embauche, mais, ce n'est pas ce que je croyais.
Préviens ton copain Patrice, enfin, celui des RG. Il se passe quelque chose, suis retenue contre mon gré, trop long à expliquer. Ne me rappelle surtout pas tu risques de me faire repérer, utilise les SMS. C'est sérieux mon frère. T'embrasse fort."

Maintenant, garder la tête froide. Pas d'issue autre que l'entrée. Le bureau et l'ordinateur. Un petit lit à droite. Un lavabo à côté. Trois cadres sur les murs blancs : au dessus du bureau le logo Fernstone, bleu et blanc, entouré d'un gris métalisé, prés du lit une photo prise dans les rues d'une grande ville : buildings, l'arrière d'un taxi jaune, un groupe d'hommes qui semble poser (qu'est-ce que me rappelle cette image ?), un panneau lumineux et une pub en anglais et aussi, prés de la porte, une veille affiche pour... un concert de...oui ! un concert de Tears for Fears! Le mot "Change" est écrit en grandes lettres blanches.

Voilà tout ce qui compose l'univers de ce qui pourrait bien finalement ressembler à une cellule...Je m'assied devant l'ordinateur et l'allume.

Auteur

: Véronique, le lundi 14 juillet 2008


Episode 11

: Madame Chocolat ?





En attendant que l'ordinateur démarre, j'observe cette affiche qui me trouble. Que fais-je dans cette pièce, seule, devant un ordinateur Pomme & Chocolat ? avec un message me signifiant que tout doit changer, même si les larmes et les déchirements doivent passer par ici ? Flav est-il vraiment mon allié ? vais-je rester longtemps ici ? quand l'inspecteur Barnaby viendra-t-il me sauver ?
Voilà, l'ordinateur devient bleu, puis blanc, puis il se met à me parler par la voix de Christophe Chavalier : "Chère Capucine Rabulot, voici le moment où nous devons vous expliquer l'ampleur de votre mission. Comme vous l'avez aisément compris, le chocolat joue un grand rôle dans cette mission, il sert de conducteur entre nous et une autre personne qu'il nous faut convaincre. Cette personne a un pouvoir immense et son point faible est là. Seul ce produit peut le conduire là où nous le souhaitons. Vous avez été choisie car vous êtes garante de cet aliment du bonheur : vous connaissez tous ses secrets : ses qualités, ses pouvoirs, sa saveur... Votre CV ne révèle en aucun cas ces compétences hors du commun, votre blog emploi, lui, nous a mis la puce à l'oreille ainsi que plusieurs témoignages de votre entourage, en particulier un certain Max au regard félin. Aussi, Nathalie, une voisine, certifie que vous en faîtes une fixation et qu'elle doit vous faire des fondants à la framboise toutes les semaines sinon vous n'êtes pas dans votre assiette !"

Ah mais, comment cette équipe de BJGRVCSC m'a-t-elle espionnée de la sorte, je suis en rage ! Serait-ce donc ce changement que l'on m'avait prédit il y a deux ans par de multiples allusions passagères ? serait-ce là ma nouvelle voie ? Mais il me semble que l'on me force à réaliser cette mission ? Quelles en sont les conditions ? Qui est cet homme de tous les pouvoirs ? Pourquoi ai-je été choisie ? Je ne suis pas Mme Chocolat, mais simplement Capucine Rabulot ! Y aurait-il erreur sur la personne ?

- Vous vous trompez Christophe Chavalier, je ne suis pas la personne qu'il vous faut. Je suis réservée, je ne suis pas capable de me lancer dans une action pareille ! Laissez-moi partir ! De toute façon j'ai prévenu mon frère, il me retrouvera sans mal !

- Capucine, vous rêvez, votre frère fait partie de notre groupe, il est au courant de cette mission, il n'y a aucune autre issue ! Sarah vous expliquera que si vous résistez votre frère disparaîtra, suis-je clair ?

- Je suis tombée dans un piège, je n'en peux plus et m'écroule sur le petit lit. Aussitôt, je me mets à rêver de dragons immenses tournés vers le ciel, ma prochaine destination ??....



Auteur texte et photo

: Carole, le lundi 14 juillet 2008


Episode 12

: 5m2 et un ordinateur



Au milieu de mes rêves de voiliers, d’océan et de grands espaces, une odeur lourde et pesante de chocolat me réveillait soudain. Le parfum de la framboise mêlé à celui du chocolat emplissait la pièce dont les 5m² m’étouffaient déjà (à moins que ce ne soit cette odeur). Mon retour à la réalité me donna des frissons et l’odeur chocolatée raviva ma nausée. Combien de temps avais-je dormi ? Ma montre indiquait 21h50, la lumière de la pièce s’était assombrie, et la lueur blafarde de l’écran de l’ordinateur éclairait faiblement les alentours. L’ordinateur… mon seul lien avec l’extérieur. Je m’approchais, chaussais mes lunettes et constatais que l’écran de veille s’était activé. Le logo de Fernston clignotait sur fond d’océan. Logique.

Je m’étais renseignée sur l’entreprise sur Internet. Le moteur de recherche avait trouvé des chambres d’hôtes aux USA dans le manoir Fernston (peu probable), un projet de l’association Jackson de création de maisons pour le Village Fernston (Le village… le prisonnier…numéro 6… le gaz anesthésiant… Patrick McGoohan… un signe ?). Je me souviens aussi d’y avoir trouvé sous le même nom, une communauté (secte ?) qui étudiait le « neuro - linguistic - programming » et qui parlait de Babylon (le Codex Médiorum, BJGRVCSC, B pour Babylon ?) et également un site parlant de méta fusion sur lequel la traduction automatique de Google avait échoué sauf pour le nom même de Fernston qu’il traduisait par une série de chiffres (que je me souvienne… 102.9.105, non 104 oui c’est ça 102.9.104. J’avais pensé à une adresse IP. Gardons ce code dans un coin de ma tête)

Et puis, j’avais trouvé Fernston et Cie, société française basée à Rungis, fabricant des derniers systèmes d’hydro propulseurs pour les Hovercraft qui reliaient encore l’Ile of Wight à Southampton. « Since 1876 » disait l’accroche… 1876…la même année Henri Nestlé et Daniel Peter inventaient le chocolat au lait, bizarre… Je n’étais donc pas étonnée de trouver un écran de veille sur fond marin mais quand même surprise que ce ne soit pas sur fond chocolaté.

J’appuyais sur la barre espace. Bip ! Puis sur Enter. Biiiip ! Une touche. Rien. Une autre. Toujours rien. En désespoir de cause je remuais comme une dératée la souris. Pouf ! un écran bleu apparu. « enter your password ». L’odeur du chocolat devenait de plus en plus intense, entêtante, écœurante mais contre toute attente me fournissait à chaque inspiration une bouffée d’énergie. Je tentais le plus facile « BJGRVCSC ». Password denied. « Flav ? » après une hésitation de quelques secondes, l’ordinateur refusa ce nouveau mot de passe. Cela voulait certainement dire que Flav avait été un des mots de passe à un moment donné. « Sarah ? » zut ! « Christophe ? » re zut ! « Ephemer » « JBoss » grrr « Ju…. Non ! ça y est je sais ! EVY ! »

Password accepted !!

J’entendis des pas dans le couloir, précipités et légers, sans doute Sarah… Mon Dieu… Paul ! Pourvu qu’il ne lui soit rien arrivé ! Mais qu’est ce que je raconte ? C’est tout bonnement impossible, Paul ne peut être complice de quoi que ce soit et encore moins à mon détriment ! Je reste persuadée qu’ils ont dit cela pour me faire peur et qu’il aura bientôt mon message. La porte s’ouvre, laissant passer Sarah en tenue de sport grise aux initiales EVY brodées côté cœur. Juste pour moi le temps d’éteindre l’ordinateur.

Paul venait de rentrer chez lui, sa journée avait été harassante, mais il avait l’impression d’avoir accompli le bien autour de lui, encore aujourd’hui, en écrivant son article sur les dérives des employeurs sans scrupule et du travail saisonnier au noir sur la base d’une information de son copain Patrick qui travaillait à la DTE.

...DTE... ce mot le fit sourire et lui fit penser à Capucine, sa sœur, qui confondait DTE et DST. Tiens, mais au fait, où peut bien être passée Capucine ? Elle avait un entretien ce matin, dans une entreprise de haute technologie, mais, sans nouvelle, il craignait de l’appeler de peur de raviver l’émotion d’un entretien raté… Il l’appellera demain.

En sortant de sa douche, il mit un fond de musique avec le Best Off de Tears for Fears et s’apprêtait à mettre son téléphone portable en charge quand il s’aperçut qu’il avait deux messages. « Bonjour, vous avez deux nouveaux messages, à tout moment vous pouvez revenir au menu en appuyant sur la touche *. Premier message reçu aujourd’hui à 10h30 » « Salut Paul, c’est Patrick, faut que je te parle, j’ai une info intéressante sur une société à Rungis, une boite assez louche, c’est l’Anpe qui nous a alerté… elle s’appelle Fernston. Faudrait qu’on se voit rapidement, mais n’en parle à personne, on tachera de se voir dans un coin tranquille » Le ton de Patrick était franchement bizarre… Fernston… mais c’est pas la boite où devait aller Capucine pour son entretien ? Whoua ! il faut qu’il l’appelle. « Bonjour, vous êtes sur la boite vocale de Capucine Rabulot. Je ne peux vous répondre pour le moment mais laissez moi votre message après le bip sonore, promis je vous rappelle très vite. Biiiip » « Allo ! Allo ! Allo ! et m… plus de batterie ! » Paul mit son téléphone en charge oubliant le deuxième message de sa boite vocale, alla se chercher une bonne bière et alluma son ordinateur.

« Capucine, vous êtes enfin réveillée ? Nous allons devoir travailler ensemble ce soir, enfilez cette tenue, vous serez plus à l’aise et rejoignez moi dans la salle de réunion de ce matin, vous avez 4 minutes pas une de plus, on a déjà perdu assez de temps comme cela avec votre longue sieste ! » Je pris la tenue, identique à la sienne, exactement à ma taille et je l’enfilais. C’était ma seule issue, enfiler cette tenue pour passer inaperçue et essayer de me faufiler à l’extérieur, le plus naturellement du monde…

Capucine sortait de sa prison blanche, oubliant à l’intérieur son sac, ses lunettes et son … téléphone.

Auteur

: Nathalie, le mardi 15 juillet 2008


Episode 13

: Les secrets de Capucine



Enfiler cette tenue, rien de plus facile, par contre pour se faufiler à l’extérieur, il peut être opportun de suivre le guide et lui fausser compagnie le moment venu... Rejoindre Sarah semblait la seule chose à faire pour le moment. Lorsqu’elle pénétra dans la salle de réunion, Sarah était déjà assise en face de son ordinateur.

Dans sa tenue en lycra gris souris elle ressemblait à Purdey, élancée, blonde et intelligente…tout à fait le genre de Paul, songea Capucine… tout à fait le genre de Paul…ho non ! Elle l’a piégée, « Sarah vous expliquera que si vous résistez, votre frère disparaîtra… » avait dit Chavalier.

- Elle l’a piégé !

Les mots étaient sortis de la bouche de Capucine presque en un cri et le sourire triomphal de Sarah confirma ses craintes.

- Votre frère vous adore et vous admire autant que vous l’admirez, Capucine, il est intarissable à votre sujet, j’en suis presque jalouse.

Ce fut en jeu d’enfant pour Sarah de séduire Paul et l’amener à lui révéler tout ce que le comité BJGRVCSC voulait savoir sur sa soeur.

- Comment ne nous sommes pas rencontrées plus tôt, Capucine, c’est bien la question que vous vous posez , Et bien Paul voulait vous faire une surprise... Pensez donc, lui trouvant le grand amour, vous sans emploi et toujours célibataire, il ne voulait pas vous faire de peine ! Comme vous, il comptait beaucoup sur cet entretien d’embauche qui devait changer votre vie, Capucine. Vous n’avez donc aucun secret l’un pour l’autre, ajouta t-elle, vos amours, vos démêles avec la justice…

Pas tout à fait, ma belle, si tu savais…souvent j’ai failli le lui dire, lui avouer, mais chaque fois, j’y renonçais, me convainquant que tout révéler le mettrait en danger et ferait de lui mon complice. Pauvre Paul, il a débité à cette poupée Barby tout ce qu’il savait sur moi…mais fort heureusement pas l’accès à mon jardin secret.

Sarah reprit avec le ton sec que je lui connaissais maintenant

- Nous ne souhaitions pas vous contraindre à remplir pour nous cette mission, mais vous n’êtes pas très coopérative. Il est temps que je vous remettre la liste des premiers thèmes sur lesquels vous allez travailler. Vous l’avez compris, nous avons racheté la société Fernston et nous en servons comme écran, nous oeuvrons pour le bien de l’humanité, ne l’oubliez pas, Capucine, l’homme que nous cherchons à approcher est le plus protégé au monde, grâce à votre aptitude à crypter inconsciemment les textes, et donc à les décrypter, et bien sûr votre passion pour le chocolat, vous pouvez réussir votre mission.



En un clic, Sarah imprima une liste et me la tendit, je l’avais à peine saisie que l’homme en blouse blanche surgit, son plateau en main…encore des chocolats ? Non, mon téléphone portable, il murmura quelques choses à l’oreille de Sarah :

- Vous n’obtiendrez pas d’aide de l’extérieur, Capucine.

Je l’avais compris et il était temps que ma vraie nature reprenne le dessus où je serais perdue, accepter cette mission étrange ou jouer les filles de l’air, mon passe-temps favori…entrer par effraction, ça me connaît…sortir d’une prison du 25ème sous-sol, il va falloir innover…

Auteur

: Joëlle, le mercredi 16 juillet 2008


Episode 14

: Suspense aux trois chocolats



Je dépliais fébrilement le papier que m'avait remis Sarah pour prendre connaissance de la liste. C'est une suite de lettres, qui dès le départ me semble complètement incompréhensible : NBLOLAIAIRNTC. Une consigne suit ces quelques lettres : Capucine, ta 1ère mission est de rédiger un billet avec les "types" de ces derniers. Totale incompréhension. Cela ressemble au jeu qu'on voit dans les séries américaines, du type Géopardy, ou encore à ce vieux jeu télévisé intitulé Pyramide où un coéquipier interrogait l'autre sur des "types d'arbres". Je ne vois vraiment pas où cette suite de lettres peut mener.

Sarah réapparut derrière moi et me dit :
- Capucine, tu as jusqu'à la fin de cette journée pour rédiger grâce à cette première énigme. Si tu ne respectes pas ce délai, les choses pourraient se corser pour toi, j'ai rendez-vous avec Paul ce soir...

Cette petite phrase sut complètement me mettre la pression. A l'idée d'imaginer mon frère entre les griffes de cette furie, je crois que mon cerveau se mit à réfléchir plus vite.

En souvenir de la lecture du livre de tests psychotechniques, la veille de mon entretien chez Fernston, des idées d'anagrammes et autres me vinrent à l'esprit. En mettant ces lettres dans un ordre différent, peut-être pourrais-je en faire un mot. Une petite lueur d'espoir, même si mon esprit de logique n'est pas la meilleure qualité que l'on me reconnaît. NAIR COTAIN BIA Cela n'a aucun sens. Mais est-ce seulement un mot français que je recherche? Cela ne peut pas être non plus de l'anglais, ni de l'Espagnol d'ailleurs. Ah pourquoi n'ai-je donc pas fait Allemand ou Russe à l'école?

Et à l'envers, ça donne quoi? CTNRIAIALOLBN. Ce n'est guère mieux ! En même temps, un mot de 13 lettres, c'est peu probable.

Se pourrait-il que ce soit une suite de plusieurs mots? Soyons précis. Prenons le N. Quelle est la lettre la plus proche qui pourrait suivre? Le O? Entre le N et le O, il y a 2 lettres de décalage. Puis-je continuer ainsi?

N..O..I..R..C. A part la dernière lettre tout colle, cela pourrait être Noir. On continue pour voir, prenons le B B..L..A..N..C. Parfait, je suis peut-être sur la bonne voie et mon C vient de trouver sa place! Toutefois, vu ma situation, ces couleurs ne sont pas très optimistes. Je ne sais pas pourquoi, mais pour une fois, même si je déteste le rose, j'aurais préféré voir cette couleur ressortir ou alors un petit bleu pour faire entrevoir le ciel. Car ici, si le blanc représente l'univers dans lequel j'évolue et le noir celui vers lequel je me dirige, cela donne plutôt la chair de poule...

On continue, j'arrive donc sur le L L..A..I..T Alors ça, 2 couleurs et une boisson, bizarre. Noir, blanc, lait. Ce n'est pas possible, je dois m'être trompée. Je relis l'énigme pour voir. Ecrire sur des types de ces derniers. Les derniers sont donc noir, blanc et lait... ... C'est mon esprit d'écriture et ma passion pour le chocolat qui doivent m'aiguiller pour résoudre cette énigme...



Ca y est, j'y suis, noir et blanc et lait, comme les 3 grands types de chocolat ! Ma mission est donc d'écrire un article sur les types de chocolat. Sympa !

Mais moi le chocolat, j'aime en manger, mais en parler, c'est déjà beaucoup plus difficile...

Auteur

: Malory, le mercredi 16 juillet 2008


Episode 15

: Une écriture chocolatée



Sarah m’a laissé jusqu’à ce soir pour faire mon billet avec pour indice CTNRIAIALOLBN. Cela m’a pris un certain temps mais j’ai réussi à déchiffrer le code : Noir – Blanc – Lait. J’en ai déduit qu’il fallait que j’écrive un billet sur le chocolat, plus précisément sur les 3 saveurs principales du chocolat. Bon je me lance. Il est quelle heure ? 23h12. Mon Dieu ! Il est déjà très tard ! J’ai jusqu’à la fin de cette journée, cela ne me laisse moins d’une heure pour réfléchir, écrire et publier mon billet.

Bon réfléchissons. Les 3 saveurs de chocolat… Noir… Blanc… Au lait… Est-ce qu’il faut que je les compare, que je compare leur préparation, leur saveur, mes goûts personnels ? Non non, cela doit être plus subtile sinon ils n’auraient pas besoin de moi. Ils pourraient l’écrire tous seuls leur fichu billet ! Ils ont dit que j’étais exceptionnelle dans mon domaine, que ma caractéristique était de faire passer des messages par mes billets, ceci grâce à mes connaissances sur le chocolat… Chocolat donc et messages. Faire passer le message, c’est gagner en puissance sur les gens ! Puissance et domination ! La domination de l’autre par le chocolat.

Ca y est, je pense que je suis sur la bonne voie. Aller, 23h28, il faut que j’écrive quelque chose. Je n’ai plus le temps de faire des simagrées. 23h29… Aller Capucine, concentre toi, il faut que tu écrives ! 23h30, j’attrape le crayon que Sarah a laissé sur la table ainsi que la feuille. Bien évidemment, ils ne m’ont pas laissé accès à mon ordinateur. J’aurais pu y publier un message d’appel à l’aide. 23h32, j’ai peur pour Paul. Qu’est-ce qu’elle va lui faire si je n’écris pas ce qu’elle veut ? Mais qu’est-ce qu’elle veut ?
23h37, je me lance, je n’ai plus le temps de réfléchir :



« J’ai choisi aujourd’hui de vous parler d’un élément important de ma vie, d’un petit quelque chose dont la majorité des gens ne peuvent se passer : le chocolat. Le chocolat est cette substance subtile connue de tous qui est délicate en bouche mais assurément forte en saveur. Les sortes principales de chocolat sont le chocolat noir, le blanc et le chocolat au lait. A partir de ces 3 saveurs basiques se déclinent tout un tas de chocolats différents auxquels on ajoute liqueur, noix ou fruits secs. Le chocolat noir est fort et souvent amer, mais c’est le chocolat des personnes fortes, de celles qui n’ont peur de rien ni de personne. Les personnes dégustant ce chocolat sont souvent des personnes haut placées dans la hiérarchie qui aiment qu’on les observe, et surtout qu’on les admire. Le chocolat blanc est plus délicat car il est préparé avec le beurre de cacao et non le cacao directement. Il est souvent gras et les personnes le dégustant sont souvent timides.
Enfin, le chocolat au lait est un intermédiaire. Il est délicat mais fort en goût fruité. Le lait amène une douceur qui révèle les saveurs primaires du cacao. C’est un des meilleurs chocolats qu’on puisse trouver.
En conclusion, je dirais que le chocolat est une manière de s’exprimer, et de comprendre l’attitude d’autrui. Cette petite friandise modifie l’attitude des gens, il induit un comportement. Proposez un chocolat n’est pas anodin, et le déguster l’est encore moins. »

Point final. Je ne suis pas sûre de mon texte. Mais je n’ai pas eu le temps de développer. C’est à ce moment-là que Sarah refit son entrée…

Auteur

: Evelyne, le jeudi 17 juillet 2008


Episode 16

: Blog emploi, mode d'emploi ?



Elle me trouve assise devant ma feuille, avec l'air d'un enfant qu'on aurait surpris en train de faire une bêtise, dans ma petite cellule dérisoire.

- Alors Capucine ? Que donne ce premier texte ?

- Ecoutez, j'ai déchiffré votre code, mais pour le reste, j'avais peu de temps et surtout peu d'outils... Comment voulez-vous que je me documente, que je creuse la question sans une connexion internet, ni même un dictionnaire ou des livres d'ailleurs ?! Franchement, votre côté "high tech" c'est juste une façade ? Si vous voulez que je fasse du bon boulot, vous...

- Calmez-vous ! Primo, ce n'est pas vous qui dictez les règles, au cas où cela vous aurait échappé (sourire carnassier), secundo, vous nous prenez pour qui?! Sans avoir lu Sun Tzu, vous devriez au moins savoir qu'il ne faut jamais sous-estimer l'adversaire !

- Sun qui ?! (au test "culture générale", j'aurais fait mauvais effet ! Penser à rattraper ça).

- Sun Tzu, Auteur de "L'Art de la guerre", ouvrage de stratégie militaire chinoise importée en Occident au 18ème !Très prisé il y a quelque temps par certaines entreprises. Chez nous, la devise serait "L'art de la guerre, c'est soumettre l'ennemi sans combat"...quoique, comme nous savons nous adapter, nous utilisons aussi cette autre formule "La fin justifie les moyens", si vous voyez ce que je veux dire (oui, je vois très bien, merci pour Paul ! et, pour le coup, je connais Machiavel !). Donc, je réitère mon "invitation" à coopérer, sinon...

- Sarah, arrêtez. Ca suffit !

Un homme d'une cinquantaine d'années vient de franchir à son tour la porte. Sarah s'exécute immédiatement, signe de l'entrée en jeu d'un supérieur hiérarchique. En tout cas, il en a tout l'air.

- Remettez-moi votre texte s'il-vous-plaît.

Il y jette un oeil rapide.

- Bien. Dés demain vous aurez une connexion, c'était prévu ainsi. L'équipe vous transmettra également une autre liste de thèmes, ou de codes, c'est selon. Vous allez également devoir apprendre à vous servir d'outils, disons, nouveaux. Je sais que tout vous semble obscur pour l'instant mais, vous comprendrez tôt ou tard que nos motifs sont nobles. Il s'agit d'un projet d'importance et nous comptons sur vous. Vous pouvez d'ores et déjà circuler librement dans le bâtiment. Nous vous demanderons également de bien vouloir publier un billet sur votre blog emploi qui soit, disons, rassurant, ou dans la norme si vous préférez. Certains commentaires et échanges d'emails interceptés tendent à prouver que quelqu'uns de vos lecteurs s'inquiètent. Nous ne tenons à négliger aucun détail, car, tout réside dans le détail, soit dit en passant. Bonne soirée.

Il a déjà tourné les talons, Sarah muette dans son sillage. Que penser de ses déclarations? "Nos motifs sont nobles

" ... Faut voir! Et le côté "tout vous semble obscur

", c'est un vieux truc ! "Vous allez coopérer et comprendre

"... Parfois, je me demande encore s'il ne s'agit pas d'une méthode de recrutement d'un nouveau genre et, finalement, c'est aussi cela puisque je suis "choisie", un test de plus ?

Et puis, il y a ce Codex Mediorum dont a parlé Christophe Chavalier... et s'il y avait vraiment un projet ? Blog, mots clés, tags, codes, ressources humaines, tout ça doit avoir un sens, mais, lequel ? Un algorithme secret ? Une méthode de référencement révolutionnaire ? Une tentative d'IA nouvelle ? Peut-être tout cela ? Et cette obsession du chocolat ? Mystère...

Vivement l'ordinateur, je vais passer tout ça dans tous les moteurs de recherche du Web ! Oui, mais "ils me veront"... Une adresse IP, n'importe qui la voit, alors eux ! Et le fameux Flav, qui doit tenter de me joindre ? Va-t-il le faire ? Et puis,comment naviguer sans laisser de traces ? Il y a bien ce copain hacker rencontré sur le Web justement ! Autre histoire... Mais oui, il pourrait m'aider, enfin, sans doute. Comment le contacter ?... Je sais ! Tenter de lui laisser un message via mon blog quand j'écrirai le billet qu'ils m'ont si gentillement "commandé"... Il passe tous les jours, je le sais, peut-être que ça peut marcher...il va falloir être futée, chercher un détail justement, juste pour lui et moi...

Auteur

: Véronique, le jeudi 17 juillet 2008


Episode 17

: Circuler librement



Sarah envolée, l’atmosphère semble moins pesante. Pourtant, je me sens prise au piège, épiée sans doute par une caméra ou deux cachées dans quelques recoins. Echafauder un plan pour communiquer via le blog, imaginer le début d’un récit et proposer à mes visiteurs d’imaginer des suites, à moi de les orienter et crypter le récit afin de me faire comprendre au moins de mon frère et mon Hacker chéri…cette idée me rappelle vaguement quelque chose, est-ce que cela pourrait marcher ?

Mais comment réfléchir dans cet endroit, cette pièce épurée m’étouffe, je suffoque, apportez-moi de la Dulux Valentine que je repeigne tout ça. Je rêve de tapis d’Orient, de Kilim, de sofas profonds aux couleurs chaudes. Je voudrais être à ce moment une chauve-souris suspendue au plafond, étendre mes ailes de velour noir et prendre mon envol jusqu’à la sortie de ce tunnel où la lumière artificielle m’aveugle, m’envoler dans le clair de lune. J’ai vraiment besoin de prendre d’air autant que de dormir. Ma vue se brouille, je suis fébrile, déjà une journée entière passée dans les entrailles de la terre avec un ascenseur pour seule issue, je dois me ressaisir et vite. Mon estomac me rappelle que, mis à part quelques chocolats, je n’avais rien mangé de la journée… Du chocolat, il me faut du chocolat… Je pris soudain conscience de mon état de manque, cette fringale me fait perdre la tête, mes gestes deviennent lents et désordonnés. On allait venir me chercher sans doute, me ramener dans la chambre-cellule, à moins que… « Vous pouvez d’ores et déjà circuler librement dans le bâtiment…

» avait dit l’homme providentiel qui m’avait sauvé des griffes de Miss Purdey, d’ailleurs sa soirée avec Paul a du être annulée pour qu’elle soit encore là à cette heure si tardive. Mon esprit tout comme mon corps s’engourdit peu à peu mais réflexion faisant, mes pas me conduisent directement vers la porte. La main posée sur la poignée, les paroles du nouvel homme chassent mes maux, un mouvement léger de la main droite, et la lumière crue du couloir jaillit, « circuler librement

»…

Auteur : Joëlle, le jeudi 17 juillet 2008


Episode 18

: Trouvez la fève





Le couloir s'étend devant moi. A droite, une enfilade de portes blanches, cinq au total, sans aucune indication. A gauche, une enfilade de portes blanches, trois au total, portant chacune un petit panneau bleu sombre.

Je m'approche, dans le vague espoir de découvrir une cuisine, un office, un endroit où je puisse manger. "Salle de repos" fermée. "Archives" fermée. "Salle de réunion 1" idem. J'entend des pas venant du coude du couloir un peu plus loin. Pas le temps de revenir à ma chambre sans me faire repérer. De toute façon, le "circulez librement

" est là pour ça. Je poursuis mon avancée dans le couloir. Trois hommes sont maintenant face à moi. Des blouses blanches! Réflexe immédiat et téléscopage d'images: lit, sangles, piqûres, chocolat, drogue...Non, aucune raison "circulez librement

".

- Bonsoir Messieurs, peut-être pourriez-vous m'orienter, je cherche la cuisine ? (j'adore ce côté british "Dr Livingstone, I presume ?", comme si de rien n'était).

- Mais oui, vous êtes surement Capucine Rabulot, venez, je vous conduis, dit l'un d'eux.

Il rebrousse chemin, tourne dans un deuxième couloir, toujours éclairé au néon, et finit par m'ouvrir une porte à double battants.

- Voilà, vous y êtes. Faites comme chez vous, conclut-il en un sourire de convenance.

L'endroit, vaste, est désert à cette heure. Une sorte de réfectoire avec des plans de travail en inox immaculé, de grands frigos, des fourneaux. Je suis attirée par une fragrance familière. Derrière les frigos, une autre pièce, porte entrouverte. Et là, incensé ! Une sorte de "Charlie et la Chocolaterie" version labo de recherche : des plaques de chocolat à la framboise sur des rangées et des rangées! Des milliers de petits carrés soigneusement préparés, tous identiques, lisses et brillants sous les néons.

La pièce en est pleine. A y regarder de prés, quelques détails diffèrent. Les carrés ne sont pas tous exactement de la même taille et certains plateaux portent des étiquettes, discrètes : EVY 1 - theobroma cacao, fève Orénoque a.1, vanille bourbon; EVY 2 - theobroma cacao, fève Equateur a.2, gingembre nigérian; EVY 3 - theobroma cacao, fève Technochtitlan b.1, poivre noir bourbon et piment d'espelette... et ainsi de suite. Je ne compte pas loin de 35 EVY numérotées.

A force, quelque chose me tracasse. Un mot. Vu et revu. "Theobroma", c'est ça ! Théobromine ! Cet alcaloïde présent dans le chocolat ! Effet stimulant sur les humains à faibles doses, nocifs pour certains animaux qui la métabolisent mal ! C7H8N4O2, sa formule moléculaire ! "Caroline a 7 Hommes qui ont 8 Nains dont quatre Orphelins et 2 de rien

". Cette phrase ! Combien de fois l'avons-nous répétée avec ma copine Caroline, cette "chocolat addict" qui l'a inventée pour mieux la retenir !! "Theo/broma", en grec, "nourriture des dieux" !

Caroline connaît tout de tout sur la question ! Au point d'en apprendre la formule. Elle voulait me gaver de chocolat noir, le plus riche en théobromine. Combinée à la sérotonime, aussi présente dans le chocolat, elle a un effet anti-dépresseur, à un certain dosage. Au-delà, c'est différent. "Vas-y, c'est bon pour le moral; ça va direct au cerveau et pas sur les cuisses ce chocolat là

".

Et là, tout soudain, le ventre toujours vide et les narines emplies d'effluves puissantes de cacao, les lettres CHNO apparurent comme une évidence ! Je venais de comprendre quelque chose!

Auteur

: Véronique, le samedi 19 juillet 2008


Episode 19

: Paul et Sarah



Tandis que sa sœur cadette cherchait désespérément une substantielle nourriture et qu’elle découvrait une chocolaterie qui tenait plus du laboratoire que de la confiserie, Paul surfait nerveusement sur la toile sans arriver à se concentrer. Sarah l’avait appelé en début de soirée pour annuler leur rendez-vous. Bien sûr, elle semblait désolée mais il ne savait pas pourquoi cette annulation le mettait mal à l’aise… Etait-ce à cause de la symbolique de ce rendez-vous ? Ils allaient fêter leur six mois ensembles, cela lui faisait-il peur ? Elle avait déjà annulé une ou deux soirées, s’était confondue en excuses, mais ce soir, il ne pouvait se sortir de l’esprit que cette fois-ci n’était comme les autres…

Ils s’étaient rencontrés aux cours de Kung Fu où tous les yeux étaient braqués sur cette femme, fine, galbée, féline, une sportive toujours moulée dans des tenues grises brodées aux initiales d’EVY. Elle se défendait mieux en art martial que la plupart des hommes du cours. Dès que Paul l’avait vu, il l’avait surnommée « Miss Purdey » en souvenir du feuilleton que lui et sa sœur affectionnaient particulièrement enfants.

Leur premier contact était parti sur un malentendu dont ils avaient bien ri : non elle ne s’appelait pas Evy mais Sarah ! Et au fil des jours et des entrainements, ils avaient entamés la conversation, puis une relation amicale qui avait vite basculée du côté intime. Il s’était attaché très vite à Sarah et commençait à penser qu’elle pourrait être la femme de sa vie, la mère de ses enfants. Il l’avait imaginée garde du corps ou tueuse à gages mais elle était l’assistante du patron d’un laboratoire pharmaceutique en phase de révéler au monde une substance révolutionnaire, ce qui expliquait qu’elle restait très secrète sur son travail.

Souvent ils parlaient de sa grande passion pour le chocolat et la dégustation de différents crus était devenue un rituel chaque fois qu’il se voyait, rituel souvent suivi de longues séances de discussions tendres et complices dont Paul ne se souvenait pas le lendemain (la faute au petit rosé glacé ?) La dernière fois, elle lui avait apporté un ballotin de chocolat fourrés à la framboise, délicate attention pour Capucine qu’elle ne connaissait pas encore. Quand Paul avait offert ces chocolats à Capucine la semaine dernière, il avait dû ruser et lui avait fait croire qu’il les avait achetés lui même. Il n’aimait pas mentir à sa sœur, d’habitude, ils se disaient toujours tout, mais Capucine traversait une mauvaise période depuis quelques mois, pas de boulot, pas d’homme… Sarah pensait à juste titre qu’il fallait peut être attendre un peu avant de les présenter.

Ce soir, après 6 mois d’une relation idéale, Paul avait décidé de lui demander de venir vivre chez lui. Certes il fallait faire un peu de changement dans cet appartement de célibataire : passer l’aspirateur un peu plus souvent, sans oublier le canapé qui grattait des miettes de gâteaux grignotés pendant qu’il tape ses articles ; trier le courrier au fur et à mesure et ne pas laisser sur la table basse pubs, journaux, bouteilles vides, morceau de pizza 4 fromages et assiette sale de la veille ; mettre des rideaux aux fenêtres et vider les quelques cartons qui trainaient encore de son déménagement (il y a trois ans). Seule la chambre échappait à ce capharnaüm, le lit était fait, l’armoire rangée. La cuisine quant à elle aurait bien besoin d’une femme !

Sarah avait donc annulé ce rendez-vous un peu plus tôt dans la journée : une avancée essentielle dans les études du labo, elle ne pouvait pas laisser tomber son équipe maintenant. Comment lui en vouloir ? Pour Paul aussi le boulot était important.. Au fait ! Patrick ! Paul avait oublié de rappeler Patrick qui avait un truc important à lui dire… Important et étrange… Un rapide coup d’œil à sa montre le découragea, il éteignit le PC et alla se coucher avec deux idées en tête : appeler Patrick au réveil et réinviter Sarah pour un petit diner en tête à tête demain soir.

Au même moment, Capucine visitait le laboratoire de chocolat, étagère par étagère, tout en étant bien incapable d’en manger un seul malgré la faim qui la tiraillait. Soudain, elle sursauta comme jamais, renversa un plateau d’argent, et poussa un petit cri vite étouffé quand elle s’aperçut que l’ombre qui l’observait de l’autre côté de l’étagère n’était autre que Flav qui lui tendait un sandwich.

Auteur

: Nathalie, le lundi 21 juillet 2008


Episode 20

: Le sandwich



Il avait des petits yeux perçants en tendant ce sandwich à Capucine.

- J'ai pensé que vous auriez une petite faim ce soir ...
- Oui, je n'ai rien mangé de consistant depuis quelques heures en effet.
- Je comprends que vous ayez envie de manger autre chose que du chocolat, mais celui-ci a un parfum particulier, un nouveau parfum, une nouvelle sorte que nous devons expérimenter : un sandwich au chocolat en forme et au goût de cornichon !
- C'est une plaisanterie, je ne suis pas là pour subir vos sarcasmes !
- Cela n'est aucunement une plaisanterie, votre mission est de tester de nouveaux goûts, de nouvelles saveurs !
- Il faudrait tout de même m'expliquer la finalité exacte de cette mission !
- Je ne peux vous en dire plus pour l'instant, c'est impossible, nous sommes constamment surveillés, dégustez donc ce sandwich et dites m'en des nouvelles !



J'observais "la chose" d'un oeil rond, sous toutes ses facettes, j'ouvrais le sandwich et "dégustais" enfin. Très curieuse cette flaveur, un goût amer, dû au cornichon, puis une douceur sur mon palais.
J'avais déjà goûté au chocolat à la lavande, à la pistache, au piment, au gingembre, ... mais au cornichon, jamais !

Auteur

: Carole, le lundi 21 juillet 2008


Episode 21

: Billet à la mer



J'avoue avoir mangé ce sandwich cornichons-chocolat uniquement pour faire plaisir à Flav (et puis, parce qu'il n'y a rien d'autre). J'aurais préféré un bon hamburger maison...

- Allez vous coucher, moi, je ne peux pas rester. Demain, vous aurez accès à votre ordinateur, suivez ce qu'ils vous ont dit, publiez un billet sur votre blog. Je vous lirai - vous verez mon avatar, Captain Flav (oui, je sais...) - dans la fenêtre du réseau social qui est sur votre side bar. Je vous l'ai dit, d'une façon ou d'une autre je vous contacterai plus tard. Bonne nuit.

Je reprends les couloirs blafards en sens inverse, morte de fatigue, sans plus me poser de questions. Pourtant, je ne peux oublier les lettres CHNO et ce que j'y ai vu. La porte de ma cellule, mon lit, je me couche et m'endors dans les cinq minutes qui suivent.

Réveil étrange. Murs blancs. Une odeur de café. Oui, la réalité. Ma "cellule" du 25ème sous-sol, enfouie sous le chocolat à la framboise et entourée d'étranges recruteurs qui parlent par abréviations !! Qu'est-ce que je fais là ?!

Sur la table de l'ordi, un plateau : café, tartines, beurre salé, confitures (dans des petits pots, j'adore ça!), et un grand verre de jus de fruit. Evidemment, tout ce que j'aime ! J'avale deux grandes tasses de café tout en allumant l'ordinateur. Si Cécile me voyait ! Une vraie "geek"!

Ok. Ecriture du billet sur mon blog a dit Flav. J'y vais.

"Peu de billets publiés depuis quelque temps. #En fait, j'étais très occupée par ma recherche intensive d'emploi: 3 rendez-vous avec des cabinets de recrutement.
J'essaie de profiter de cette période estivale, pendant laquelle les gens sont un peu plus disponibles, avant les "grands départs".
Il y a quelques jours, entretien et tests auprés de la société Fernston, basée à Rungis, et qui a une filiale par ici. Je suis en attente de leur retour. Par superstition, je préfère ne rien dire sur la façon dont ça s'est déroulé. Si je décroche 1 job, je vous fais signe bien sûr !
Bonnes vacances à ceux qui partent. Pensez à moi, à ma bonne étoile, et croisez les doigts !"



J'ai utilisé le langage "leet speak" (ou elite speak), un vieux langage de hacker : le 1337 qui permet de donner une correspondance lettres/signes. Dans mon billet, j'ai glissé le mot "Help", qui s'écrit #31l*. C'est complètement dépassé, mais je sais qu'il comprendra, c'est lui qui me l'a fait connaître!

Bon, et maintenant ? Espérer que mon copain hacker passe sur mon blog. Espérer que Paul se réveille et vienne m'apporter un peu d'aide. Attendre que "les autres" débarquent avec leur liste de thèmes. Réfléchir aux lettres CHNO : Chocolat Hybride, Nouvelle Oportunité. Comment j'ai trouvé ceci ? La formule moléculaire du chocolat, le mélange théobromine/sérotonine, les possibilités que cela ouvre sur les perceptions et l'esprit humain. C'est une partie du projet, j'en suis sûre. D'une façon ou d'une autre leur côté "ressources humaines" vise à accroître les capacités du cerveau humain. A quelles fins?

Ca c'est une autre histoire. C'est le Codex Mediorum et tout le tintoin ! Jouer leur jeu, en attendant. Collecter des informations et essayer de comprendre comment "ils" pensent, c'est tout ce que peux faire pour l'instant...

Auteur

: Véronique, le mercredi 23 juillet 2008


Episode 22

: Le chat... de Capucine





Perdu dans ses pensées au sujet d’un dénommé ‘le chat’, Paul n’arrivait pas à se concentrer sur ce qu’il lisait. Il leva le nez de son journal. En face de lui se tenait Josette, la serveuse de son troquet préféré. Elle avait l’air ennuyé.

- Monsieur Rabulot, un monsieur vous demande au téléphone, vous pouvez le prendre au bout du comptoir là bas, mais ne restez pas longtemps hein, sinon je vais me faire engueuler moi ! dit-elle en montrant du doigt à Paul un vieux combiné, gras et collant…

Paul s’était réveillé aux aurores, il fallait qu’il repasse au journal pour boucler un article sur les risques psychosociaux au travail, il avait aussi une tonne d’appels à passer et en premier lieu à Patrick et Sarah.

Comme tous les matins, en allant allumer la cafetière, Paul s’était arrêté devant son PC posé sur la table basse du salon et l’avait allumé. « enter your pass world » « chocolate ». Chaque matin, il souriait en tapant ces lettres et pensait tendrement à Sarah. Il ne se souvenait pas comment il avait eu cette idée, mais après une séance de dégustation de chocolat en tête à tête avec elle, il avait modifié son mot de passe… Mais bon, un mot de passe est un mot de passe ! Celui là ou un autre peu importe.

Immuablement, comme chaque matin, le temps que tous les petits programmes se chargent, que l’anti-virus fasse son petit tour d’inspection, Paul alla se faire son café. Deux sucres et hop ! le revoilà devant son écran et son premier réflexe comme toujours : Outlook. Quelques secondes d’attente lui permettent de touiller son café (comme tous les matins). 18 messages, coup d’œil rapide en diagonale. Aucun de Sarah, petite déception… Aucun de Capucine non plus… « faudra que je l’appelle ce matin

» pensa Paul.

Ah ! Tiens ! un message de Patrick !
« Salut Paul, je n’ai pas eu de tes nouvelles hier, t’as du être sacrément occupé pour zapper ton meilleur ami Alors comme je sais que le sacro saint café du matin ne va pas sans ses sacro saintes tartines connexions, je suis sur que tu liras au moins ce mail. J’ai une affaire sous le coude qui pourrait bien t’intéresser. Encore une affaire dég… qu’il faut à tous prix médiatiser. Je suis en réunion toute la journée, si tu veux je te rejoins chez André et Lucette pour un deuxième café avant d’aller au boulot ? J’y serai à 8h. à +

»

Un rapide coup d’œil à l’horloge Google indiqua à Paul qu’il était 7h30, lui laissant encore un peu de temps pour aller sur le blog de sa sœur qui avait dû publier un billet dans la nuit s’il en croyait son flux RSS. Gagné ! La lecture du billet le rassura, elle avait l’air d’aller bien, la lecture des commentaires lui laissa un goût amer. Un dénommé ‘le chat’ l’appelait ‘la souris’ et tenait des propos un peu bizarres « souviens toi de nos petits entraînements

»… Hey ! c’est quoi ce truc ? Capucine ne lui avait jamais parlé d’entraînements quelconque… Paul ne savait pas pourquoi mais il lui semblait que Capucine lui avait caché quelque chose, mais quoi ? Qui était le chat ? Quelle était le degré de leur relation ? Plongé dans ses pensées, Paul alla prendre sa douche machinalement, enfila un jeans et un polo de rugby, oublia de se raser, pris son ordi et fila chez André et Lucette comme tous les matin pour son deuxième café.

Il pris le combiné entre deux doigts, la nausée au bord des lèvres (si vous voulez savoir comment sont les cuisines d’un restaurant, visitez les toilettes et inspectez le téléphone !)

- Allo !
- Salut ! Paul ? J’arrive pas à te joindre sur le portable, c’est bizarre, j’avais l’impression que l’appel était redirigé…
- Ah ? mais qu’est ce que tu fiches ? je t’attends depuis plus d’une demie heure !
- Scuse, un appel de dernière minute, il a fallu que je me rende sur un chantier vérifier les conditions de travail de pauvres gars exploités en plein cagnard. Je ne pourrais pas venir, on peut se voir ce soir pour dîner si tu veux, je te rappelle. En attendant, essaie de te renseigner sur la Sté Fernston…
- Fernston ? Mais oui bien sûr ! je savais que cela me disait quelque chose quand j’ai eu ton message hier ! C’est l’entreprise chez laquelle ma frangine a postulé !!
- Hein ? t’es sûr ?
- Puisque je te le dis… elle a même fait un billet là-dessus sur son blog ce matin, pour dire qu’elle attendait leur réponse, même qu’un mec avec un pseudo à la c…
- Paul, c’est important ce que tu me dis là… tu as eu ta sœur depuis hier ?
- Non, elle était sur boite vocale. Mais pourquoi tu me demandes ça ?
- Faut à tout prix que tu la joignes. Essaies d’en savoir plus sur son entretien. C’est important Paul… Assure toi qu’elle va bien…
- Non, mais arrête là, tu me fais peur d’un seul coup… qu’est ce qu’il se passe ??
- On peut pas en parler au téléphone, fais ce que je te dis, appelle Capucine et invite la à notre RDV ce soir. A 20h dans le petit restau chinois de d’habitude ça te va ?
- OK à ce soir, et bé, la journée va être rude, je le sens ! à +

Paul raccrocha le téléphone et eu presque les doigts arrachés quand il voulu lâcher le combiné auquel ils étaient collés. Tout allait très vite dans sa tête. Il pris son portable, tout avait l’air normal, mais il faudra qu’il pense à aller chez Phone Business dans la semaine car ce n’est pas la première fois que ses interlocuteurs lui font la remarque. La dernière fois, Capucine était même persuadée qu’ils étaient écoutés ! Il commanda un autre café et composa le numéro de sa sœur. Messagerie. Son appartement étant sur le chemin, Paul décida d’y aller.

Il monta les marches 4 à 4, non sans avoir salué la concierge qui leva le coin du rideau (« on peut pas être tranquille ici !

») Arrivé au 4ème, il s’apprêta à sonner quand il aperçu un fin ray de lumière dans l’encablure de la porte… Il la poussa doucement et perçu des petits bruits venant de sa chambre. Capucine avait du oublié quelque chose en sortant et était sans doute retournée le chercher dans sa chambre en laissant la porte ouverte. Pas prudente la frangine ! Paul décida de lui donner une leçon et s’approcha doucement, sur la pointe de ses baskets… Arrivé devant la porte de chambre, il eu soudain des sueurs froides. Un homme se tenait là, lui tournant le dos et se mouvant comme…un chat…



Auteur

: Nathalie, le jeudi 24 juillet 2008


Episode 23

: Révélations



La silhouette aperçue se retourne. Un homme, 25 ans tout au plus, une arme à la main.

Paul s'arrête net. L'homme lui fait signe d'avancer à l'intérieur de l'appartement et referme la porte derrière lui.

- Qui êtes-vous ?
- Je suis Paul, le frère de Capucine, je...

Changement dans l'attitude de l'autre, comme un léger soulagement.

- Ta carte d'identité, doucement.

Paul la lui tend. Son agresseur range son arme, s'assied et éclate de rire.

- Pardon, c'est nerveux ! Moi c'est Link ou "le chat", mes pseudos. Je suis un pote de Capucine. On se connait via le Web. Détend toi, l'arme c'est pas une vraie.
-....
- Capucine m'a laissé un message, disons, codé, dans le dernier billet sur son blog. Il disait "Help".
- Quoi ? C'est aussi pour cela que je suis ici. Trop long à expliquer, mais je m'inquiétais pour elle. Elle s'est rendue à un entretien d'embauche et depuis, plus de nouvelles. Qui plus est, la société en question, Fernston, semble faire l'objet d'une enquête.
- Ouais, je sais, je me suis rencardé, y a des trucs qui trainent sur le Web. Pas nets.
- Mais encore ? C'est le moment de me dire ce que vous savez si vous voulez l'aider.
- Ils ont été défacés une fois et ils n'ont pas aprécié! S'en est suivie toute une série d'embrouilles. Résultat, certains hackers sont allés leur chercher, comme qui dirait, des poux dans la tête ! Ca n'a pas été facile, mais ils ont trouvé une faille à l'époque, c'était il y a deux ans..Ces mecs sont barrés ! Sous couvert de la société il semble qu'ils aient un réseau identifié sous le nom "Projet ressources humaines". Ils repèrent via le Web un certain nombre de "candidats", la majorité du temps parmi ceux qui cherchent un job. Ils les convoquent d'une façon ou d'une autre à un entretien. Et après, silence. Rien, nada, on n'en n'entend plus parler. Ils sont classés au dossier "personnes disparues". Ils semblent qu'ils choisissent de préférence des célibataires, des gens pas trop entourés (je dis pas ça pour ta soeur, parce que là, y a une exception), bref.

Paul reste silencieux. Atterré.

- Ce n'est pas tout. Les potes ont identifié une société aux Etats-Unis, une en Russie et une France, ainsi qu'une fondation, en Angleterre. Et là, ils ont trouvé de drôles de trucs. La fondation s'appelle "EVY, innovation for future". Ils aident des projets biotechnologie, bioinformatique, intelligence artificielle. Pas évident de savoir ce qu'il trafiquent. Ils utilisent des algorithmes de cryptage disons, étranges. C'est construit en systèmes ouverts, un peu comme des virus: ils mutent tout le temps. Pour l'instant, impossibles à cracker. J'ai des potes qui s'acharnent. Mais, c'est coriace, et déroutant. Comme si le système utilisait les "attaques" en les intégrant et en s'en servant pour se renforcer. Comme le système immunitaire humain...

Au même moment, au 25 ème sous-sol de Fernston France, Capucine se retrouve en face du "collège" BJGRVCSC, réuni au grand complet.

Auteur

: Véronique, le vendredi 25 juillet 2008


Episode 24

: La drôle de machine



- Bonjour Capucine, lança Chavalier, nous vous attendions. Il est temps de passer aux choses sérieuses. Vous avez eu suffisamment de temps pour vous habituer à l’environnement qui va être le vôtre pendant quelques jours. Nous allons immédiatement effectuer le test de contrôle de votre personnalité. Veuillez vous déchausser et vous placer devant l’ordinateur.

La salle qui m’avait accueillie la veille avait été réaménagée pour l’occasion. Un mur, surmonté d’une large fenêtre de verre, me séparait du BJGRVCSC. D’étranges appareils remplaçaient les plantes vertes. Que cela signifie-t-il donc ? Ils étaient tous là, présents et attentifs.

Mon inquiétude grandit. Je sens ma gorge se resserrer comme une étreinte. Il me faut rester calme et ne surtout pas céder à la panique. Pourvu que « le chat » ait bien reçu mon message. Comment le vérifier ??? Et cet appareil, il mesure quoi exactement ?


Enfin pieds-nus, je m’assieds sur cette chaise peu confortable. Un assistant en blouse blanche s’approche de moi. Il tient dans sa main droite un morceau de cuir long auquel sont accrochées des électrodes, et un pot de gel conducteur.

- Mettez du gel sur vos tempes et sur chaque électrode. Mettez-les en place. me dit-il.

Je m’exécute bien malgré moi. Les électrodes sont maintenant en place et bien attachées autour de mon crâne. Le fil de branchement est directement relié à l’unité centrale. J’avais entendu parlé d’une machine capable de lire dans les pensées, mais les avancées dans ce domaine sont plus proches du charlatanisme que de la réalité. Je ne peux croire qu’il s’agisse d’une telle machine.

L’assistant allume l’ordinateur et lance le programme TPMAI 1. L’écran monochrome affiche un titre « Test de Personnalité par la Mesure des Attitudes Implicites

». Il saisit mon nom et valide. Une boîte de dialogue s’affiche : « Dès que vous êtes prêt, veuillez cliquer sur OK

». Puis il m’attache les mains, paumes sur le bureau par des bracelets en cuir.

- Bien, vous voilà fin prête, me dit Chavalier, ce test ne prendra que quelques minutes, le temps pour l’ordinateur de lire et d’analyser vos pensées. Ne parlez pas et respirez lentement. Vous allez suivre les consignes comme indiquées sur l’ordinateur. Restez concentrée.

Il clique alors sur ok.

Je sens des picotements sur mes tempes. L’écran affiche deux graphiques : ondes Alpha et onde Beta. Ce sont les ondes du fonctionnement de cerveau. Je n’en crois pas mes yeux, ils ont créé une machine à lire dans les pensées. Les consignes sont simples : je dois placer mes index sur les lettres E et I. Chaque fois que je rencontre une association correcte, je tape sur la lettre E, et I pour une association incorrecte. Le test dure dix minutes. Le premier graphique est régulier, tandis que le deuxième semble représenter une activité très intense. L’imprimante à aiguille prend le relais et se lance dans un va-et-vient crissant.

Pendant qu’on me débarrasse des électrodes et qu’on me détache, Chavalier saisit les premières feuilles du listing en cours d’impression.

- Bien … Excellent … vous êtes parfaitement réactive à notre machine. Nous referons un test demain matin. En attendant, Sarah va vous donner un texte que nous avons récupéré. Vous l’étudierez, le décrypterez et mentionnerez le tout sur le blog intranet que nous avons mis à votre disposition.



Puis me tendant un petit ballotin de chocolats à la framboise :

- voici quelques chocolats, ils vous aideront à tenir face à l’intensité de ce travail. Aucune autre nourriture ne vous sera servie si aucun résultat ne nous est proposé. Cela devrait vous motiver à collaborer avec nous. Je vous souhaite une bonne journée.

Je suis reconduite à mon petit 5 m², un mystérieux texte chiffré et un ballotin de chocolat à la main.

Auteur

: Patricia, le vendredi 25 juillet 2008


Episode 25

: Un billet codé



Je m’effondre sur le petit lit. Mes tempes continuent de picoter et je sens monter un vertige. Des E et des I tournent autour de la pièce. Je jette rageusement le ballotin de chocolat contre le mur. Vais-je continuer à me laisser faire par cette bande d’hurluberlus ? Que fait Paul ? Et Flav ? Un allié ou un espion ? Et si je ne leur obéissais pas ?

Finalement, ils ont besoin de moi. Ils ne peuvent pas me maltraiter. Bon. Donc ils ne peuvent pas me laisser mourir de faim. Re-bon.

Je ne risque pas grand-chose.

Alors je ne fais rien.

Ah, ils seront bien ennuyés.

J’ai dû somnoler quand la pensée de Paul me fait bondir. N’ont-ils pas dit qu’ils s’en prendraient à Paul ?

Je recherche fébrilement le texte qu’ils m’ont donné auquel je n’ai même pas encore jeté un coup d‘œil. Texte qu’ils ont récupéré, ont-ils dit. Récupéré d’où ? Pourquoi récupéré ? Rien autour de moi. Sur le mur en face de moi, je vois que les chocolats ont laissé des traces orange en s’écrasant. Orange ? Pourquoi orange ? Pour des chocolats à la framboise, c’est bizarre. Et inquiétant. En me levant pour m’approcher et examiner les traces, un bruissement se fait entendre. Ouf, voilà le texte.



Un coup d’œil rapide sur le texte me fait me rasseoir – retomber plutôt – sur le lit. Le texte est celui de mon dernier billet, celui que j’ai codé pour mon hacker préféré ! Hasard? Ont-ils soupçonné quelque chose ? C’est pour me tester ? Ce sont eux qui m’ont demandé de publier un texte «banal». Que puis-je décrypter d’un texte que j’ai écrit et codé ?

Je m’assieds au bureau, pose le texte et pour une fois armée d’un crayon et d’une feuille au lieu du clavier, je trace des mots :

D’un côté :

CHNO EVY CTNRIAIALOLBN BJGRVCSC THEO BROMA

Et de l’autre j’essaie d’isoler des mots significatifs de mon billet :

Temps Intensive Estivale Test Départ Filiale Attente Retour Signe Etoile

Je retire estivale et filiale qui, même s’ils riment, ne me semblent pas aller avec les autres. Il reste : temps, intensive, test, départ, attente, retour, signe, étoile

Cela peut donner :

L’attente du départ, le signe du retour, le test du temps, l’étoile intensive

Je suis loin du chocolat !

L’étoile intensive est-elle le signe du retour ? Et l’attente du départ est-elle le test du temps ?

Un fou-rire nerveux me prend : là, c’est du Fort Boyard et ses vendeurs de temps ou je ne sais plus quoi. Je perds le mien de temps ! Et Paul ? Puisqu’il faut publier, je m’y remets !

Auteur

: Touline, le samedi 26 juillet 2008


Episode 26

: Code musical

On veut me faire jouer avec les couleurs ? Qu'à cela ne tienne ! L'orange a un rayonnement intense, il possède une luminosité solaire et dans la palette des couleurs, s'il est poussé jusqu'au rouge-orangé, il atteint le maximum d'énergie chaude et active. Dans "l'Art de la couleur", de Johannes Itten, on apprend aussi que l'orange, fastueux, exprime facilement l'orgueil et le luxe extérieur.

Pourquoi cette couleur dans un ballotin de chocolats à la framboise ? Encore une nouvelle saveur ? Ou tenterait-on de m'empoisonner petit à petit ? Me voici entrain de délirer ...

Je voudrais tant que Christophe Chavalier, ou l'un de sa bande, me donne la VRAIE raison de ma présence ici. De quels éléments disposai-je ? une mission dans l'espace, du chocolat, un code mystérieux...

Mes idées ne sont plus très claires et je commence à désespérer d'avoir une réponse, quand soudain à 12h00, Sarah m'apporte un déjeuner hors du commun : des plats régionaux !! En entrée : un soupe de cresson, ensuite un colombo du tonnerre, et une part de pompet aux pommes. Enfin un repas digne de ce nom !! En accompagnement ; pas de chocolat cette fois-ci, mais un cadeau (!) de la part de Sarah : un intermède musical qui peut-être me mettra sur la piste qui sait ? Une chanson que je ne connais pas surgit de nulle part ...

Auteur

: Carole, le dimanche 27 juillet 2008


Episode 27

:

Transe

Tout cela est appétissant. Mon estomac n’a pas eu l’occasion d’honorer un tel festin depuis mon arrivée. Que ce merveilleux repas est tentant ! Je prends la fourchette en plastique mise à ma disposition et m’apprête à manger lorsqu’une idée me traversa l’esprit. Cette nourriture est riche et goûteuse, tout comme ce chocolat étrange que l’on veut à tout prix me faire avaler, y aurait-il un lien ?

Mes pensées se mettent à tourbillonner : « TEMPS, CHOCOLAT, DEPART, FILIALE, ORANGE, RETOUR, SIGNE, ETOILE, ... » que cela veut-il bien dire ? «Nourriture abondante, petit chocolat, …» Je ne comprends pas. Tout semble si éloigné, si différent. Faut-il les associer ? ou les opposer ? Le lien est-il dans leur sens, dans leur fonction, dans leur étymologie ? Je recherche au plus profond de moi tout ce qui pourrait m’aider à comprendre. La nourriture stimule la pensée. La sérotonine favorise les influx nerveux. La consommation de chocolat est plus abondante dans certaines situations. Ma pièce est étroite, j’ai l’impression d’étouffer. Moi qui aime les grands espaces me voici oppressée. Et Paul que fait-il ? Va-t-il pouvoir me retrouver ? Je dois lui indiquer ma position. Comment faire ?



Capucine est en transe. Elle vient d’entrer dans un état second. Son corps est immobile. Son regard est fixe devant son assiette encore pleine. La musique continue, répétitive et hypnotisante. Elle saisit son clavier, ouvre son blog et commence à rédiger un billet. Jamais elle n’avait jamais tapé aussi vite. Elle semblait contrôlée par une puissance extérieure. La page se remplissait sans que le regard de Capucine ne bouge. Avait-elle succombé aux troubles expériences de ce laboratoire clandestin ?

Des bruits de pas résonnent dans le couloir et s’arrêtent devant la porte de la chambre de Capucine. Flav s’empresse de débrancher la boîte d’alimentation de la chambre, coupant de ce fait le système de surveillance. Au même moment, Ephémère plaçait une cassette vidéo préenregistrée au centre de surveillance. Flav entra. Capucine ne réagit pas. Il était trop tard, la musique avait eu raison d’elle. Flav éteint la musique et d’une voix calme chuchota à l’oreille de Capucine :

- Votre corps est détendu. Vous êtes calme. Je vais compter jusqu’à trois et vous vous réveillerez. Vous vous sentirez bien reposer. Un … Deux … Trois …

Capucine ouvrit les yeux et voyant Flav :

- Mais que faites-vous ici ? que ce passe-t-il ? Je ne me souviens plus de rien !

Puis regardant son écran, elle vit son nouvel article.

- Flav, expliquez-moi, que m’arrive-t-il ?
- Vous avez été hypnotisée à votre insu. La musique qu’on vous a fait écouter comprend des sons subliminaux. Ils permettent de stimuler votre cerveau et guide vers des comportements précis et attendus. Il était impossible pour vous de vous en apercevoir. Vous êtes tombée en transe et votre subconscient a guidé vos pensées. Vous avez écrit un billet mais, je suis arrivé à temps. Vous ne l’avez pas encore publié. Ephémère vient de modifier les systèmes pour que la musique continue de passer en boucle sur votre vidéo de surveillance, mais sans vous affecter. Dans une demie heure, Sarah reviendra chercher votre plateau et voir votre billet. Ne leur donnez pas le code, je vous en prie. Je vois que vous n’avez pas touché à la nourriture, soyez sans crainte, elle est saine. Je dois vous laisser. Soyez prudente.
- Flav, ne partez pas … expliquez-moi ce qu’ils attendent de moi …

Trop tard Flav est reparti.

Auteur

: Patricia, le dimanche 27 juillet 2008


Episode 28

: Un signe ?



Flav est reparti aussi rapidement qu'il est arrivé. Je vais le surnommer "flash" ! Suis là, suis pas là. Hyper rapide. Et toujours sans prévenir.

Enfin, je lui dois une fière chandelle. A Ephémère aussi semble-t-il. Mais que font-ils ces deux là ? "Ne leur donnez pas le code

" a souligné Flav. Quel code ? Je veux bien ne pas le donner, vu que je ne l'ai pas. Ou plutôt si, j'ai une sucession de codes, mais je n'arrive pas à faire le lien entre eux.

Temps, Orange, Chocolat, Départ, Attente, Retour, Signe, Etoile, Intensive, Test : ça se sont les mots que j'ai pu isoler et qui reviennent fréquemment.

Tiens d'ailleurs, qu'ai-je bien pu écrire comme billet en étant "en transe" ?! Un coup d'oeil à l'écran. Autant corriger le tir si besoin avant que Sarah n'arrive. Je découvre le texte :



"Départ. C'est l'heure du départ. Mon bel amour il est temps pour moi de te laisser aller. Tout depuis maintenant ne sera qu'attente. Chaque jour n'existera plus qu'au moment des conexions. Cet unique moment pendant lequel nous pourrons communiquer. Prends tes EVY surtout. Je sais, mais il te les faut. C'est ainsi. Les serveurs externes sont prêts. N'oublie pas ce que j'ai stocké pour toi sur CHNO. Tu me promets? Oui, c'est une ligne dédiée, sécurisée, enfin tu le sais, et les CHNO passent par le neocortex. Pourquoi avons nous fait cela? Ne regrette rien, jamais. Les souvenirs et les rêves, mêlés, ainsi est notre nature. Va, ne te retourne pas."



...mais qu'est-ce que c'est que ce texte ? Un pur délire. Comment ai-je pu écrire une chose pareille ?! Et pourtant. Pourtant, il a une vague résonnance. Comme une nostalgie. Une couleur orange et bleue. Blues. Pourquoi? Comdannée à poser autant de questions sans réponses que de billets publiés sur ce blog auquel ils semblent tant tenir!!

Sans vraiment savoir pourquoi, Capucine clique alors la case "supprimer" en bas de son billet. Une nécessité, vite, avant que Sarah n'arrive.

Troublée, émue, seule, en une solitude profonde, qui semble venir de loin.

Elle lève à nouveau les yeux sur cet écran si familier. Une larme, petit détail humide sur sa joue, descend jusqu'à son menton.Ses doigts se remettent à parcourir le clavier. Machinalement cette fois, dotés de cette dextérité qui lui vient de sa longue pratique, comme un prolongement d'elle-même. Un nouveau billet voit le jour.

Auteur

: Véronique, le dimanche 27 juillet 2008


Episode 29

: Réflexions...



Le billet écrit en situation de transe décrit une manipulation biologique du cerveau sur les hommes. Certaines couleurs, certains sons et l'absorption de chocolat à la framboise provoqueraient un état secondaire. Certaines émotions seraient alors contrôlées. Mais pourquoi faire ? Quel ce "codex" qui m'a été transmis et dont je n'ai conscience !!!

Je reviendrais plus tard à cette question. Je me dois d'avertir Le chat et Paul de ma situation.



« Décoration d’intérieur. Coup de folie, besoin de changement, j’envisage de modifier la décoration intérieure de mon bureau. Je ne serai pas seule, enfin je crois. J’ai rencontré deux personnes très sympathiques. Il me suffira de leur demander leur aide. Ma pièce est étroite. L’absence de fenêtre m’étouffe un peu. J’envisage de placer un décor paysager vu de l’extérieur. J’aime la ville et plus particulièrement le quartier de Montparnasse. Une vue aérienne du quartier serait idéale pour donner de l’espace. Les murs seront tapissés de papiers peints à dominante orange et framboise. Je change aussi le design de mes meubles très années 70. Ils sont marron plutôt chocolat. La statuette de chat est placée sur la commode où je range tous mes dossiers de voyage. En ce moment, je rêve d’une délicieuse viennoiserie de chez Paul, peut être viendra-t-on m’en offrir une … »



Sarah entre dans la pièce.

- Mais vous n’avez rien mangé ? me demande-t-elle.
- J’étais dans mes pensées, mais je vais manger, si vous voulez bien me laisser un peu plus de temps. dis-je.
- Aucun problème, mais cela va être froid.
- Ce n’est pas grave.
- Ok, c’est comme vous voulez. Je repasserai dans 1 heure.

Puis, elle ressortit en fermant la porte derrière elle.

« Dans une heure !

», le temps ne correspondait plus à rien. Aucune horloge, aucune fenêtre. Impossible pour moi de suivre le lever et le coucher du soleil. Depuis combien de temps étais-je enfermée dans ce sous-sol. Un jour, deux jours, une semaine. Mes délires, mes transes, depuis combien de temps durent-ils ?

La panique commence à s’installer en moi. « Que va-t-il m’arriver ? Mon amour viens vite à mon secours, je t’en prie, ne me laisse pas seule. Je n’en peux plus. J’étouffe.

» Je mets en ligne mon billet. Le Chat et Paul lisent toujours mes billets. Ils comprendront et viendront à mon secours. "Ne m’abandonnez pas

".

Je déjeune enfin. Ce repas est une pure merveille. Mon esprit ne peut se détourner de ce mystérieux billet écrit en situation de transe. Il décrit une manipulation biologique du cerveau sur les hommes. Certaines couleurs, certains sons et l'absorption de chocolat à la framboise provoquerait un état secondaire facilement contrôlable par une machine. Le stress serait alors inhilé grâce à cela et permettrait ainsi le contrôle total du cerveau. ... Mon Dieu, ce n'est pas possible, Je dois me tromper. Il y a une erreur dans mon raisonnement. J'ai oublié des données. ...

Pendant ce temps, Paul et le Chat poursuivent leur enquête.

Auteur texte et photo

: Patricia, le mardi 29 juillet 2008

Episode 30

: Les recherches commencent



- Bien, on va procéder de la façon suivante, déclare Paul. Vous, vous allez activer vos contacts - enfin, vos "potes" - sur Fernston. Vous cherchez tout ce que vous pouvez et vous vous préparez à leur chercher des noises; enfin, à leur pourrir la vie si vous préférez.
- ?!
- Vous faites en sorte de pouvoir trouver une faille et entrer chez eux par n'importe laquelle des sociétés, de préférence celle qui est en France, puisque c'est là qu'est Capucine apparemment.
- OK. M'enfin, c'est pas si simple.
- Bon, vous êtes hacker ou quoi ?!
- Oui. Mais les gens se font des idées, des délires, enfin des "fantasmes" !
- Ecoutez, la vie de Capucine est peut-être en jeu, enfin, je n'en sais rien, mais il ne faut négliger aucun détail. Moi de mon côté, je vais poursuivre l'enquête "sur le terrain". J'ai un ami-pote (le chat lève les yeux au ciel), oui, bon, enfin, qui peut m'aider. Moi aussi je vais commencer à m'énerver sur la question ! Ils vont voir de quel bois je me chauffe !!

Silence.

- Pauvre Capucine. Vous savez, elle est à la fois très forte, et fragile aussi. Depuis que nous sommes tout petits, c'est elle qui a toujours été de l'avant ! Et puis, par moments, on ne sait jamais pourquoi, elle a comme qui dirait, des absences. En fait, ça a commencé quand elle avait vingt ans (nous n'avons que deux ans d'écart). Un été, elle a fait une, enfin, une fugue, il faut bien le dire. Pas de nouvelles pendant huit jours !! Vous vous rendez compte ?! Non, vous ne vous rendez pas compte ! Et, figurez vous qu'au retour, impossible de savoir où elle était passée ! Elle qui me raconte toujours tout...là, rien. Une vague histoire d'amourette mais, je n'y ai jamais vraiment cru, et..
- Hey ! A vingt ans, tu t'inquiètes parce que ta soeur disparaît huit jours ! T'es ouf ou quoi ?! Elle vit sa vie ta soeur, d'ailleurs...
- Quoi ?!!
- Cool ! J'ai rien dit. Mais, c'est vrai qu'elle est mignonne ta soeur ! Moi j'avoue que...
- Bien. N'ajoutez rien. Laissez-moi finir. Donc, le pire, c'est que ça c'est reproduit - d'ailleurs, c'est pour ça qu'au début ce coup ci, je ne me suis pas inquiété - elle a "disparu" ainsi deux autres fois depuis. Et, à chaque fois, elle était, disons, rêveuse ou un peu absente...Je ne sais comment dire...
- M'ouais, tu veux dire qu'à chaque fois elle était amoureuse, moi je te le dis !
- Non, ce n'était pas ça. Un soir, elle a dormi chez moi après son "retour". Pas très grand chez moi et je l'ai entendu parler la nuit. Elle semblait parler de choses, comment dire, vraiment étranges. Vous allez vous moquez de moi...
- OK, c'est bon !
- Eh bien, j'ai entendu des mots comme "codes", "chocolat" et aussi "téléportation neuronale" - je vous jure que c'est vrai, ça ne s'invente pas ces trucs là. Le lendemain, j'ai voulu lui en parler mais: rien ! Pas même le souvenir d'un vague rêve. Elle avait juste l'air un peu triste.
- Bon ! J'en sais rien moi ! C'est vrai que c'est curieux, mais y a pleins de trucs curieux ! On ne va pas rester là à tchatcher pendant que ta soeur se fait cuisiner ! Non, je plaisante là ! Je l'aime bien Capucine. Let's go Santiago ! Moi, je bosse la nuit (décalage horaire oblige avec mes potes aux States), mais je peux faire pas mal de choses d'ici là ! J'ai un pote par ici, Flav, qui est tout le temps sur le web, enfin, disons qu'il a ses entrées, je vais le twitter, personne n'y vera rien.
- "Twittez" qui vous voulez, du moment que c'est efficace! Je vous laisse mon numéro de portable et mon mail, on fait le point en fin de soirée.



Paul et le Chat se séparent. Au même moment la Fondation EVY- "Innovation for Future", basée à Stadford (Angleterre) publie un communiqué de presse.

Auteur : Marie, le mardi 29 juillet 2008


Episode 31

: Le communiqué de presse



Ju sortit de son appartement pour se rendre, comme tous les jours au travail. Il avait laissé la veille Capucine avec Sarah.

Lui qui avait été recruté voilà déjà 5 ans n’adhérait pas à ces méthodes, qu’il jugeait barbares, de recrutement. Prendre quelqu’un au dépourvu comme ça, lui dire qu’il va passer un entretien et l’enfermer pendant une durée X qui dépend du candidat et de sa bonne réaction aux demandes, il avait connu. Et oui, lui aussi avait été recruté ainsi, comme tout ceux et celles qui travaillaient à Fernston. Lui n’avait pas de famille, ses parents étaient décédés, pas de frère, pas de sœur, pas de petite amie ni d’enfant. Il n’avait pas résisté longtemps ! C’était Sarah qui l’avait recruté. Elle était la meilleure dans son domaine pour trouver les « bons candidats ». Après 6 mois de travail à Fernston, ils étaient même devenus amants, mais cela ne voulait pas dire grand-chose pour Sarah. Elle ne faisait que ce qui lui apportait quelque chose. Au bout d’un certain temps, elle avait compris que cette relation ne la mènerait à rien et avait rompu sans ménagement.

Ju commença a avancer dans la rue. Au coin, il prit un café à emporter dans son magasin préféré. Puis il traversa la rue et se dirigea vers le tabac presse du quartier. Il acheta son journal et attendit son bus à son arrêt. Il commença à lire le journal et s’arrêta sur un encart en seconde page : « La fondation EVY Innovation for Future déclare avoir trouvé un remède miracle au cancer ! ». Son regard s’arrêta sur la photo relative à l’article : un homme en costume noir, la cinquantaine, au look très « cadre dynamique ».

- Tiens, c’est monsieur Fernston…

Il commença à lire l’article :

«La Fondation EVY

Innovation for Future est une fondation qui met en place des fonds pour la recherche. L’entreprise principale qu’elle finance est la fameuse société Fernston, du nom de son fondateur, Emile Fernston, ici en photo devant sa société à Rungis, Val-de-Marne. La fondation EVY a fait une découverte très intéressante dans le domaine médical. Cette découverte exceptionnelle nous a été présentée via un communiqué de presse dont voici la teneur :
La Fondation EVY Innovation for Future est en place depuis maintenant des dizaines d’années. Son influence dans des milieux tels que la biotechnologie, la recherche médicale et le développement de médicaments pour le Tiers Monde en fait un des piliers dans le monde de la recherche scientifique. La société Fernston de Rungis, Val-de-Marne, a été l’une des premières entreprises à être financée par nos projets. Dès les années 1980, la société Fernston s’est vu offrir de nombreuses subventions pour développer les concepts de « Médication par la nature » et de « Développement médical par l’environnement ». Le projet qui arrive à son terme et qui a donné des résultats plus qu’encourageants concerne une plante méconnue et pourtant utilisée depuis des siècles, le cacaoyer, ou plutôt la substance que l’on peut en tirer : le chocolat. Ce projet s’appelle « Cacao for Human Nature & Optimisation»
Notre découverte va révolutionner le monde de la médecine. Nos recherches montrent en effet qu’un chocolat pris de manière très spécifique, avec une teneur d’éléments chimiques que nous avons identifiés, augmente de manière significative les chances de ne jamais avoir de cancers. Nos résultats seront publiés prochainement dans une grande revue scientifique et les premières productions sont programmées pour dans 3 mois !»



Julien ferme le journal.

- Cacao for Human Nature & Optimisation. Cette publication n’est pas la bienvenue. Capucine va découvrir tout ça trop rapidement. Cacao for Human Nature & Optimisation… CHNO… C’est évident pourtant. Pourquoi ont-ils publié cela ? D’un autre côté, le coup du « on va sauver des gens avec nos chocolats », c’est plutôt bien vu !



Auteur texte et photo

: Evelyne, le mercredi 30 juillet 2008
Episode 32

: Les petites antennes de Paul

Paul avait à peine tourné les talons que son téléphone sonnait... Sarah. Un coup d'oeil furtif à droite et à gauche lui permit de trouver la petite porte qui menait sur l’arrière petite cour du bâtiment. C’était une cour bétonnée sur laquelle donnaient toutes les fenêtres des chambres des locataires et au fond de laquelle se trouvait une buanderie où chacun rangeait poussettes et vélos. Quelques géraniums pendaient aux rambardes des balcons, quelques fringues mouillées aussi. Paul chercha des yeux la fenêtre de Capucine. Rien de suspect.



- Bonjour toi ! Tu m’appelles pour me dire que je t’ai manqué hier soir ?
- Bonjour Paul, bien sûr que tu m’as manqué…

Le ton de Sarah n’était pas forcément celui d’une femme amoureuse, ni celui d’une femme à qui il aurait pu manquer. Les petites antennes de Paul se mirent en activité malgré lui.

- ça n’a pas l’air d’être la grande forme ? Ils te laissent au moins un peu dormir dans ton labo ?
- Bien vu… je suis exténuée, du boulot par-dessus la tête. Paul… je suis sincèrement désolée mais je pense qu’on ne va pas se voir pendant un petit moment. Ma mission se précise, nos avancées font de grands pas chaque minute et ils ont vraiment besoin de moi ici.
- Mais Sarah…
- Paul, ne fais pas l’enfant… après on aura tout le temps pour nous OK ? De toute façon je te rappellerai. Profites-en pour faire un peu de place pour moi chez toi…
- Comment… mais comment tu sais ??
- Tu parles beaucoup la nuit, Paul… désolée mais je connais tes projets depuis quelques jours déjà !
- Et… Et tu acceptes ? Tu viens vivre chez moi ?
- Fais de la place pour l’instant c’est tout ce que je peux te dire… je te rappelle plus tard. Je t’embrasse…
- Sarah ?...

Sans attendre la suite, Sarah avait déjà raccroché. Frustré et intrigué (c’est bien la première fois qu’on lui disait qu’il parlait la nuit. C’était plutôt l’habitude de Capucine) mais quand même heureux, Paul raccrocha à son tour et repartit sans avoir remarqué que le rideau de la chambre de Capucine bougeait imperceptiblement…



Link regardait la porte fermée depuis quelques instants sans bouger quand il perçut la sonnerie du portable de Paul. Il se rapprocha de la porte, l’entrouvrit juste à temps pour voir Paul se diriger vers la cour. Il se déplaça, tel un chat, jusqu’à la fenêtre de la chambre de Capucine. Au travers du voilage bleuté, il distingua Paul qui inspectait les environs. « Trop méfiant pour être honnête

» pensa il et il ouvrit très silencieusement la fenêtre. Les quelques mots qu’il entendit lui firent croire, à juste titre, que ce n’était pas un coup de fil pro. « Sarah… Tiens tiens ! Capucine n’est donc pas la seule à avoir des secrets ? Un point partout ! Bon il a l’air clean l’asticot… OK il a une Julie mais Capucine lui a bien caché leur relation… faisons lui confiance. De toute façon, j’ai besoin d’aide sur ce coup là…

»

Link attendit la fin de la conversation pour revenir à son inspection de l’appartement. Heureusement Paul ne s’était pas posé la question de savoir comment il était rentré et n’avait pas remarqué les deux tasses à café laissées sur la table de la cuisine, souvenir d’un réveil à deux.

En passant devant le bureau de Capucine, il alluma machinalement le PC. « Pass Word

» Voyons voyons… avant de cracker le mot de passe, Link tenta deux ou trois petites idées et la quatrième fut la bonne : "acrostiche". Capucine avait sollicité l’aide d’un "parrain" pour la création de son blog, elle le surnommait Cyrano. C’était un fan d’acrostiches et Capucine s’amusait de ses commentaires déposés au fil des blogs et souvent rédigés en acrostiches. Elle trouvait ça génial… mouais… facile ! Il sentait monter une petite pointe de jalousie aussi il se plongea dans les dossiers du bureau.

Pas de messages parlants, des alertes OuestJob, Anpe et Apec, son horoscope « faites attention à votre santé, il serait peut être temps de cesser les sucreries. Côté professionnel, si vous êtes à la recherche de changement vous allez être servie, allez de l’avant et guettez les opportunités

», quelques spam et autres pubs vulgaires… Côté agenda, le dernier RDV qu’elle ait noté était avec un certain Mr Chavalier à Fernston justement, lundi à 8h30. Retour dans la messagerie à la recherche de la convocation à l’entretien pour identifier l’adresse IP. « Bingo ! 102.9.104

» Il manquait quelques chiffres mais c’était la seule piste sérieuse qu’il avait. Sitôt trouvée sitôt notée, puis Link alla sur le blog de Capucine.

Sur son billet « du nouveau ? », quelques commentaires, ceux de ses copines habituelles et virtuelles, de son Modérateur. Rien de transcendant. Link cliqua machinalement sur rafraichir. Le temps d’attente était anormalement long… Soudain un nouveau billet apparut, il n’était pas au bout de ses surprises…

Pendant ce temps là, Paul fonçait au pas de course au journal. Les idées s’entrechoquaient dans sa tête à vitesse grand V. Comment Capucine avait pu se mettre dans un tel pétrin ? Pourquoi ne lui avait-elle jamais parlé de ce « chat » branché ? Comment était-il entré dans l’appartement ? C’est marrant qu’il ait parlé de Flav , était-ce le même que celui qui animait ce blog plein de trucs et d’astuces pour les blogs sur lequel Paul surfait souvent ? Et Sarah… alors elle savait ?

De fil en aiguille, Paul se retrouva devant la porte du journal.
- Ah enfin !
Paul sursauta, Patrick était campé devant lui, un journal sous le bras, l’air complètement pétrifié.
- Bah ? Qu’est-ce que tu fais là toi ? t’avais pas une réunion ?
- j’ai tout annulé Paul, t’as lu les journaux ce matin ?
- Le mien en t’attendant chez Lucette. Pour la revue de presse, j’arrive à peine… qu’est ce qu’il se passe ?
- Fernston… ils parlent de Fernston
- et merde ! je croyais que tu gardais les scoops pour ton meilleur ami !?!
- c’est un communiqué de presse par une de leur filiale EVY au sujet d’un médoc contre le cancer à base de chocolat…



Paul n’entendit pas la suite et crut qu’il se liquéfiait… Il suivit machinalement Patrick qui l’emmenait lui semblait-il à la terrasse du troquet d’à côté. EVY ? E.V.Y. ? Comme les initiales sur le jogging de Miss Purdey ? Non ce n’était pas possible… Il crut que le sol se dérobait, EVY, chocolat… Sarah… les chocolats de Sarah... Le ballotin pour Capucine... une coïncidence… c’est rien qu’une coïncidence… Mais sans savoir pourquoi, pour la seconde fois de la matinée, ses petites antennes se mirent en alerte…

Auteur

: Nathalie, le mercredi 30 juillet 2008


Episode 33

: Paul recherche Capucine

Capucine pensa soudain à son frère Paul... Que devient-il donc ? pense-t-il à moi ? Elle sent bien que oui, bientôt il sera là, il viendra à son secours...Mais quand ? Elle se remémore de doux souvenirs vécus avec lui, il n'est pas possible qu'elle reste là, au moins vingt-cinquième étage, dans une cellule de 5 m2, entourée de mots et de mets en chocolat.
Non que ce chocolat soit désagréable, non, mais le fait d'être sequestrée gâche un peu le plaisir.

Effectivement Paul est en alerte : où est donc Capucine !!! Cette société Ferston est en cause sans aucun doute ! Et cette histoire de chocolat ? Paul est sûr que Capucine est en rapport avec cela. Il se souvient de leurs dégustations sublimes de pains au chocolat chauds, quelle odeur, quel délice ! bon, trêve de rêveries gourmandes, Capucine est en danger, il le sent au plus profond de lui-même. Il va falloir maintenant agir ! La seule personne qui puisse lui donner des éléments est Sarah. Il doit la recontacter et même, si besoin est, user de violence pour savoir ; il y va de la vie de sa soeur ! Même si dans sa jeunesse, elle était sujette aux fugues, il n'est pas normal qu'elle ne donne aucun signe de vie et ce message inquiétant qu'elle a envoyé !
Il décide donc d'aller chez Sarah, avec une arme.



En sortant de chez lui, le temps était nuageux, gris, la pluie menaçait de tomber par toutes petites gouttes toutes fines. Il commençait à désespérer : sa soeur disparue, la femme de sa vie sûrement mêlée à des choses intrigantes... Il marchait doucement quand soudain, il ne vit plus rien, quelqu'un venait de lui asséner un sérieux coup sur le crâne et il gisait sur la chaussée, personne aux alentours, à part celui ou celle qui l'avait assommé ! Chose bizarre, il n'était pas totalement inconscient : trois lettres tournaient dans sa tête, Evy, Yve, Vey, le manège enchanté, mais qui a bien pu frappé Paul, l'homme gentil sans ennemi ? Il se sentit transporté, transbahuté par une personne, déposé sans ménagement dans un véhicule. Il tenta de reconnaître les bruits alentours, et puis, plus rien, il sombra dans un sommeil profond...

Auteur

: Carole, le dimanche 3 aout 2008


Episode 34

: Mondes parallèles

Paul reprend connaissance. Il est dans le noir. Il se frotte la base du crâne, encore douloureuse. Il a à peine le temps d'essayer de comprendre où il est qu'une porte s'ouvre. Un homme élégant, la quarantaine, lui fait signe de se lever et de le suivre.

Ils sont maintenant dans une grand pièce lumineuse, sorte de bureau paysager, confortable, dominant un panorama d'immeubles et de tours.

- Je suis absolument navré de la façon dont nous avons du vous "convier" à venir nous rejoindre, mais nous n'avions pas d'autres choix. Vous étiez suivi et il fallait que les choses aient une tournure un peu, comment dire, spectaculaire.
- C'est le moins qu'on puisse dire! J'espère que vous allez m'expliquer rapidement...
- Oui, cela va sans dire, mais asseyez-vous, je vous en prie. Scotch, Bourbon ? Pour vous remettre de ces malencontreuses émotions.
- Scotch. Quelle heure est-il ? dit Paul joignant le geste à la parole.
- La bonne heure voyons ! Bien, maintenant, je vous donne quelques éléments, c'est bien la moindre des choses. Vous êtes ici au 25ème étage du siège de la filiale française de la société Shangrila, basée au Penjab. A vrai dire, nous sommes des concurrents directs de Fernston, sur laquelle vous commenciez à enquêter (oui, nous avons nos informations).

Achintya Rahas, notre dirigeant, est un ennemi personnel d'Emile Fernston, depuis que ce dernier - suite à ce que l'on peut vraiment nommer de l'espionnage industriel - lui a extorqué le projet Shambala, rebaptisé Codex Mediorum, dans une terminologie latine de circonstance. Des années de recherches et d'investissements...Bref, je ne tiens pas à entrer dans le détail pour le moment. J'en viens à ce qui vous intéresse. Votre soeur Capucine est chez eux comme vous le savez, et ce pour une raison précise.



- Mais!...
- Ne m'interrompez pas. Ce que ne sait pas Fernston, c'est, qu'étant son frère, vous avez également certaines, comment dire, certaines possibilités. Dans une moindre mesure, certes, mais nous allons faire en sorte d'améliorer tout ceci, disons, en vous gardant un peu auprès de nous...Au fait, je suis confus, je ne me suis pas présenté : Christophe Chavalier, pour vous servir, si j'ose dire!

Auteur

: Véronique, le dimanche 3 aout 2008


Episode 35

: Paul au 25ème étage



- Christophe Chavalier, pour me servir ? Enchanté, mais moins, beaucoup moins enchanté d'avoir été assommé par vos soins ! Ce fait nécessite quelques explications. Il faudrait m'en dire plus sur cet enlèvement, car il s'agit bien là d'un enlèvement !! Le motif a intérêt à être valable, Monsieur Chavalier.
- Certainement, Monsieur Rabulot, comme je vous l'ai dit, votre soeur a été comme vous choisie par la société Fernston pour ...

Soudain, plus de lumière dans l'immense bureau. La pièce se trouve dans une pénombre presque complète. Paul en profite pour se jeter sur Christophe Chavalier et l'assommer à son tour avec un presse papier ! L'homme s'écroule sur le sol avec un bruit sourd. Personne d'autre dans la pièce. Que s'est-il donc passé ? La lumière est pourtant de mise dans les tours environnantes !

D'un seul coup, la lumière revient.

Paul examine Chavalier qui semble dormir comme un bienheureux, et rassemble ses esprits. Il ne peut sortir du bureau ; Chavalier a sûrement des sbires pour le protéger, étonnant qu'ils ne soient pas venus à la rescousse d'ailleurs, la coupure ne concernait apparemment que la pièce où il se trouvait ! Que peut-il faire maintenant, il regarde l'ordinateur qui se trouve sur le bureau de Chavalier ; il se précipite sur la machine pour tenter d'envoyer un message à l'extérieur ! il envoie donc un mail à son ami le hacker, forcément ! "Je me trouve au 25ème étage de la Tour Shangrila, help ! " Signé Paul, et prend soin d'effacer son message. Comment agir maintenant ? Chavalier va bientôt se réveiller et lui demander des explications. Il répondra simplement qu'il lui a rendu la monnaie de sa pièce, comme ça sur un coup de tête !

Auteur

: Carole, le mardi 5 aout 2008


Episode 36

: L'enfant...

Cela faisant maintenant 3 jours que Capucine était dans les locaux de Fernston, piégée au 25ème sous-sol dans sa chambre, ou plutôt sa geôle. Elle gardait le moral mais espérait à chaque bruit que ce soit les pas de Paul ou de Link venant la libérer. Ses journées, elle les passait à écrire des billets sous l’influence ou non d’hallucinogènes. Elle n’avait pas bien identifié les effets que ceux-ci avaient sur son écriture. Elle savait qu’elle écrivait plus vite mais que ces textes étaient ambigus, complexes… Elle avait beau avoir multiplier les billets, elle n’était pas sûre de leur publication sur son blog, comme on lui laissait croire. Naïve elle ? Pas trop !

Le plus dur était de ne pas avoir conscience du temps qui passait. 3 jours qu’elle était là ? Peut-être 4 à bien y réfléchir. Elle n’arrivait à prendre conscience du temps que grâce aux repas qu’on lui apportait. Café, c’est le matin. Viande, le midi. Poisson, le soir. Au moins, elle ne pouvait pas se plaindre de la nourriture, du moins « gustativement parlant ». Le plus dur était de ne pas savoir si on la droguait ou pas. Mais il fallait bien qu’elle mange. Elle n’allait pas non plus se laisser mourir. Elle avait le droit de sortir, oui, mais juste dans le sous-sol. L’ascenseur fonctionnait avec une clef, qu’elle n’avait naturellement pas.

Elle réfléchissait à ce qu’allaient être les semaines à venir si elle restait là.

- Je vais devenir folle, il faut que je sorte. J’en ai marre, j’en ai maaaaaaaaaarrrrrrrrrreeeeee, hurla-t-elle au moment où un enfant apparu.
- Bonjour madame. Pourquoi tu cries ?

Il ne devait pas avoir plus de 6 ou 7 ans.

- Mais mais, qu’est-ce que tu fais là mon bonhomme ?
- Moi ? Je sauve le monde. Comme toi ! Je suis là pour aider !
- Pardon ?? Tu peux m’en dire plus ?
- Non, ma maman elle veut pas que je te parle. Mais elle veut que je t’amène avec moi. Tu me suis ?

Capucine suivit l’enfant. Il l’amena vers une salle qui lui était plus que familière, la salle de réunion. L’enfant ouvrit la porte et pointa son doigt sur une personne qui était de dos.

- C’est elle ma maman, elle veut te voir.

La femme se retourna et Capucine fut ébahie de reconnaître Sarah.

Auteur

: Evy, le jeudi 7 aout 2008


Episode 37

: Le jeu du mot claque

Sarah me regardait en souriant. Je ne savais pas interpréter ce sourire. Etait-il de défi ? Compatissant ? Triomphant ? Méfiant ?
L‘enfant se dirigea vers sa mère et se posta à ses côtés :

- Tu vois bien que c’est ma maman, je lui ressemble. Tu trouves pas, dis madame ?
- Si, si, je trouve…



Je ne trouvais surtout pas mes mots pour répondre. Et des questions, que je ne voulais pas poser, tournoyaient dans mon esprit. Sarah ne faisait rien pour m’aider et attendait visiblement un premier pas de ma part.
L’enfant reprit :

- Et tu sais j’aide beaucoup ma maman et elle m’a dit que toi aussi tu voulais l’aider, que tu savais faire plein de choses amusantes. Tu es douée pour le jeu du mot claque ?
- Je ne connais pas le mot clac.
- Ah, et bien je vais t’apprendre. C’est pas dur mais il faut aller très vite. Viens je vais t’expliquer : tu t’assieds là avec cet ordi et moi de l’autre côté. On va commencer par le facile pour toi. Tu tapes un mot, il arrive sur l’ordi et puis je tape un pour répondre qui veut un peu dire la même chose ou qui va avec.
- Par exemple ?
- Ben, c’est facile quand même ! Là t’as une table et une chaise, ça va ensemble, ou bien une maman et un papa, ça va ensemble.
- Bon, bon, je comprends.
- Enfin les papas et les mamans, ça va pas toujours ensemble quand même… et après y a des amis de maman. Tu vois, j’écris papa, tu écris maman, j’écris ami, t’écris comité et comme ça…
- Tu habites ici ?
- Ma Maman elle veut pas que je te parle. Allez on joue… je commence. Et tu dois aller vite, si t’as pas répondu et ça sonne, t’as un mauvais point et au bout de 5, t’as perdu. Mais dépêche-toi, hein ! Les adultes ça va jamais vite. Et les autres jeux sont plus durs.
- Qui commence ?
- C’est moi je t’ai dit, et si tu mets le même mot 2 fois, ça sonne aussi.

Table, chaise, fauteuil, coussin



Sarah nous observait tout en préparant ce qui me semblait être une imprimante.

Oreiller, lit, chambre, pièce, bureau



Touloutouloutoulou

- T’as perdu un point ! Tu vas pas assez vite, je t’avais dit.

Effectivement, j’avais passé les 2 secondes !

Ordinateur, écran, internet, clavier



- Tu t’appelles comment ?
- Charly. Mais tu vas perdre si tu parles.

Touche, lettre, écrire, message



Je m’interrogeais sur le rôle de cet enfant. Sarah était-elle à la merci d’un quelconque chantage ? La noirceur de son âme la faisait-elle utiliser son fils à des fins terrifiantes ? Ou le comité souhaitait-il utiliser mes sentiments les plus innés et les plus profonds pour s’assurer de ma collaboration ?

Touloutouloutoulou

- Encore perdu, plus vite.

Transmettre, communication, information, phrase



Auteur

: Touline, le dimanche 10 août 2008


Episode 38

: Chocolat therapy !

- Stop! Arrête Charly. Je ne veux plus jouer. Tu es un petit garçon adorable, mais je ne veux plus jouer !
- Comment ça Capucine? s'interroge soudain Sarah.
- Oui. A quoi rime tout cela ?! Vous me gardez au 25ème sous-sol, me gavez de chocolat, me faites passer des tests et écrire des billets. Stop ! je ne veux plus "jouer" à aucun jeu.
- Charly, remonte à l'appartement tu veux bien mon chéri ? Allez...
- Oui m'man. Salut Capucine. Tu n'es pas très gentille.
- Désolée Charly ! Une autre fois.

Dés que Charly a passé la porte et que le bruit de ses pas d'enfant s'est doucement éloigné, Capucine reprend.

- Cette fois, je ne vous laisse pas repartir comme ça. J'exige des explications !!
- Vous exigez ! Elle est bien bonne ! Je...

Sarah n'a pas le temps de finir sa phrase. Capucine lui a foncé dessus tête la première et la plaque au sol. La surprise passée, Sarah roule sur le côté et s'apprête à lui décocher un coup de pied digne de Miss Purdey au meilleur de sa forme. Capucine s'empare de la pile de dossiers posée sur l'un des bureaux et la jette à la figure de Sarah. Le temps qu'elle l'envoie promener à l'autre bout de la pièce d'un geste rageur, Capucine a eu le temps de saisir l'ordinateur et lui jette dessus avec l'énergie du désespoir - arrachant au passage tous les fils électriques. Sarah s'effondre.

Capucine redresse la chaise, traine Sarah dessus encore assomée et attrape les fils électriques qui trainent pour lui ligoter les mains et les pieds (avec des neuds costauds, souvenirs des leçons que lui donnait Paul quand ils faisaient de la voile tous les deux, et ironie du sort : ligoter ainsi la petite amie de son frère !).



Sarah émerge, secoue la tête et lui jette un regard sombre.

- Vous comptez faire quoi maintenant !...Je ne vous donne pas longtemps avant que la sécurité n'arrive.
- Ah ! Peut-être, mais j'ai une petite surprise pour vous d'ici là ! Celle de "l'arroseur arrosé" ! Vous connaissez ?

Capucine glisse sa main droite dans sa poche. Elle en ressort le ballotin de chocolats dont elle avait soigneusement préservé quelques exemplaires.

- Puisque je ne sais rien de ces chocolats, si ce n'est qu'ils provoquent des états de transe et d'écriture, disons, étrange, je crois que vous allez, comment dire, en faire une petite indigestion ! Peut-être ainsi vais-je savoir, enfin, quelque chose !!

Le visage de Sarah se referme aussitôt.

- Non! Ne faites pas ça ! Par pitié, n'en faites rien. Je ne peux pas manger ces chocolats !
- Je vais vous croire !
- Je vous jure que c'est vrai. S'il vous plaît ! Pensez à Charly...

Capucine s'arrête. Et si cette vipère disait vrai. Après tout, c'est aussi une mère. Elle sort un chocolat de la boîte.

- Noooon ! C'est bon, je...que voulez-vous savoir ?

Auteur

: Véronique, le samedi 16 août 2008


Episode 39

: M. Ferstorn Emile

- Pourquoi m’avez-vous enfermé ici au 25ième sous-sol et me faites-vous passez tous ces tests ? Et ces chocolats qu’ont-ils de particulier ? Et vous qu’elle est votre rôle ? Et …

Sarah l’interrompt.

- Si vous voulez que je vous apporte des réponses, ne posez pas trop de questions à la fois. Je vais vous expliquez les raisons de votre présence ici au sein de Fernstorn, dans ce 25ème sous-sol. Mais avant, relâchez-moi. Je ne m’enfuirai pas.

Capucine aide Sarah à s’asseoir tout en veillant à ce qu’aucun mouvement ne puisse lui échapper. C’est que la méfiance est vraiment de rigueur dans ce lieu futuriste. Sarah se lance alors dans une longue explication.

- Le fondateur de Ferstorn, M. Ferstorn Emile, était un ami proche de Milton Erickson, le fondateur bien connu de l’hypnose et la programmation neurolinguistique. Vous avez sûrement du voir son portrait dans la salle d’accueil lorsque vous êtes arrivée.

En effet, je me rappelle très bien de ce visage austère qui dominait la pièce. J’acquiesçai d’un hochement de tête. Elle poursuivit :

- Fin gourmet, M. Ferstorn aimait le chocolat. Il avait sa boutique préférée à quelques rues d’ici. La chocolatière, une femme très séduisante, selon ses dires, avait une maladie très grave, que nous connaissons aujourd’hui sous le nom de cancer. Un jour, au cours de sa préparation de chocolat, elle fit tomber par mégarde des framboises. Le mélange était une véritable réussite.



La consommation de ce chocolat, devenu son préféré, semblait ralentir le développement de la maladie. Si bien qu’elle décéda des années plus tard, d’un arrêt cardiaque. Ferstorn avait un fils très malade lui aussi. Un cancer que les médecins ne pouvaient guérir. Chercheur moins reconnu que son ami, il décida d’approfondir dans cette voie possible de traitement. C’est tout naturellement qu’il a utilisé le chocolat à la framboise pour soigner cette maladie. Malheureusement, les résultats n’étaient pas ceux attendus. Il y avait donc autre chose chez cette femme qui avait permis cette guérison. En passant devant sa maison, un soir, il la vit auprès du berceau de son nouveau-né, chuchotant des incantations. Elle semblait être dans un état second, comme manipulée par des forces invisibles. M. Ferstorn était un grand voyageur, et il avait pu voir des pratiques assez proches dans les tribus indiennes. Il pensa alors que ses incantations de la chocolatière étaient la clé du traitement. C’est ce que les ethnologues nomme « codex ». Seulement, lorsqu’il voulu lui demander de bien vouloir lui transmettre ce code pour sauver son enfant, cette dernière en fut totalement incapable, ne se souvenant pas d’avoir eu un jour fait une incantation quelconque. C’est alors que M. Ferstorn s’est tourné vers son ami Erickson et à l’aide de l’hypnose a essayé de les récupérer. Mais en vain aussi, la chocolatière ne cédait pas à cette méthode. Après la mort de son enfant, Ferstorn a décidé de monter une société de recherche pour la lutte contre le cancer. Il a mis au point un composant particulier qui permet d’amener toute personne en état de transe et ainsi obtenir ces informations. Les chocolats à la framboise possèdent ce composant.
- C’est très bien tout çà, coupa Capucine, mais pourquoi m’avoir choisi à moi ?
- Vous êtes une descendante de cette chocolatière. Vous possédez, inscrit au plus profond de vous, ces incantations qui pourront sauver la vie d’enfants atteints d’un cancer, comme mon petit Charly. Nous avons besoins de vous.

Capucine revoyait le visage de ce petit garçon. Pauvre petit. La vie est si injuste.

- Et cette incantation elle soigne aussi les adultes ?
- Nous ne savons pas. Nous pensons qu’ils ont été bien trop longtemps exposés à la pollution terrestre. Ce qui rend leur guérison difficile. Nous envisageons un programme spatial qui pourrait nous aider à mieux réussir. Il se peut que vous fassiez partie du programme. D’autres facteurs sont peut être à prendre en compte, c’est au moins ce que pense le BJGRVCSC...

Auteur

: Patricia, le vendredi 22 aout 2008


Episode 40

: Humanité 3.0

Le temps presse

, pense Capucine après les révélations de Sarah. Lui a-t-elle dit la vérité? Si tel est le cas, la réalité de Sarah et le destin de son petit garçon Charly sont liés à elle, Capucine Rabulot. Pouvoir enfin lutter efficacement contre cette saleté de cancer serait à l'évidence un espoir fou.



Capucine a laissé repartir Sarah tout en lui demandant de lui envoyer Flav. Elle a inventé une obscure histoire d'informatique qui ne fonctionne plus (sachant que c'est une des spécialités de Flav au sein du BJGRVCSC), pour obtenir son arrivée, seul, dans sa cellule/chambre. Il a dit pouvoir l'aider. Ca va être maintenant !

Elle a décidé de tenter le tout pour le tout. Si la vie d'un enfant est en jeu, il n'y a pas une minute à perdre. Elle s'installe devant son ordinateur. Se connecte à son blog, sort le ballotin de chocolats dont elle avait auparavant "menacée" Sarah et avale un à un les trois derniers.



Ces chocolats sont le lien de toute cette histoire. Puisque qu'elle est la descendante de celle qui possèdait le "code" seul un état de transe - les chamans sont passés par là bien avant elle ! - seuls ces états semblent générer les conditions nécessaires aux "révélations": des dieux, des esprits, des codes...on vera bien.
L'effet caractéristique ne tarde pas à se faire sentir. Ses mains se mettent à pianoter sur son clavier. Mais il se passe alors un phénomène nouveau. Une phrase apparaît à l'écran dont elle n'est pas l'auteur:

- Tu es là, enfin.

Elle s'arrête.

- Qui es-tu?

Un instant, et la réponse apparaît:

- Tu ne peux savoir qui je suis, et pour cause. Je suis ta mémoire. La sauvegarde de ta vie.

...

- Je suis ta mémoire. La sauvegarde de ta vie.
- Raconte-moi.
- De part la spécificité de ton code génétique, tu as participé aux programmes EVY et Shambala. EVY, lutte contre le cancer et Shambala, vie éternelle - vieux mythe de vous autres humains. Les deux étants liés. D'un côté la lutte biologique contre la maladie, de l'autre un essai de transcendance via l'informatique. A l'époque du programme Shambala les sociétés Fernston et Shangrila - via Emile Fernston et Ashintya Rahas - se sont violemment opposées. Elles le sont toujours d'une étrange façon. Je suis issue du programme Shambala.
- Qu'est-ce que le programme Shambala ?



- Au XXIème siècle, force a été de constater que l'humain consacrait de plus en plus de temps à l'informatique. Les sàd (services à domicile) se sont développés. Les technologies ont permis un considérable essort de ces derniers. On parlait de protection des données et de la vie privée; on s'affolait parfois; mais personne ne pensait réellement aux transformations en profondeur que ces usages allaient impliquer pour l'espèce humaine. Sauf peut-être des hommes comme Ashintya Rahas. Face à un monde de plus en plus violent, il décida de focaliser ses recherches dans cette direction, dans un but utopique et humaniste. Il constata d'abord que les données de la vie humaine quittaient la matérialité pour être "dématérialisées" : photos d'enfance, souvenirs de vacances, diplômes, fiches de paies, documents officiels, films, musiques... tout, petit à petit quittait les maisons, les cartons, les albums photos, les chaînes Hi-Fi, les lecteurs de DVD, pour se retrouver stocké sur des serveurs informatiques.

Ensuite, il s'intéressa aux mutations induites par la pratique quotidienne de l'informatique: qu'allaient-elles induire? Il mis au point un système de modélisation et certains outils statistiques. Il constata qu'à terme les principales évolutions seraient les suivantes :

- physiquement: transformation des muscles des avant bras et des mains; évolution des cervicales, dorsales et lombaires; évolution de la vision (mouvement des yeux sur les écrans, balayages, luminosité); évolution des modes de conexions neuronales liées au système "en arborescence" du web (et aux modes de pensée induits: simultanéité, etc).

- socialement: des individus interconectés, de moins en moins mobiles excepté virtuellement, et qui "délèguent" leur mémoire à des circuits électroniques.

Il a donc décidé de créer les premiers types d'individus réellement liés aux ordinateurs. Ou plutôt, de machines qui ne sont plus vraiment des machines, ni même des "robots", mais des circuits qui détiennent l'information de chaque individu. Il t'a choisie toi, pour la même raison que Fernston t'as choisie: ton code génétique "particulier".Toute la mémoire de ta vie a été ainsi "stockée", sauvegardée sur des disques externes, des serveurs dédiés, l'un en France, l'autre en Russie.



Se faisant, est advenu un évènement inattendu. Ashintya Rahas avait également stocké la mémoire d'un homme. Un autre individu qui possédait, comme toi, une anomalie intéressante. Vos deux mémoires virtuelles se sont trouvées (via le serveur Russe)...et vous êtes tombés amoureux. Les circuits électroniques ont soudain autogénéré leurs propres souvenirs. Ils en ont suprimé certains et remplacés d'autres. C'est ce qui a été nommé "téléportation neuronale". Chaque fois que tu connectes en étant sous influence du chocolat EVY , tes neurones et les circuits électroniques entrent, disons, en communication.
Tu retrouves tes souvenirs et, parmi eux, ceux de l'homme que tu aimes. Des milliards d'impulsions électriques et de bits informatiques sont produits, se connectent, parcourent la planète, passent sous les océans, sillonent les fibres optiques, traversent vos cerveaux. Synapses et circuits ne forment plus qu'une seule et même entité.
Le code que tu veux retrouver est peut-être encore là. Peut-être pas. Je ne peux te répondre. Il te faut les rapeller, utiliser les mots clés qui ont été déterminés pour les mettre en mémoire. Il faut aussi que L'autre, celui que tu aimes, soit également dans le même état, au même moment et connecté. Aujourd'hui Fernston te retiens. Shangrila détient L'autre.

Flav fait irruption dans la cellule à cet instant précis.

Auteur

: Véronique, le samedi 23 août 2008


Episode 41

: Alliés ou victimes ?

Patrick était très inquiet… La veille, après avoir lu un communiqué des plus surprenants concernant la Sté Fernston, il avait rejoint Paul au journal. Ils avaient discuté 15 petites minutes à la terrasse de la brasserie d’à côté et depuis pas de nouvelles. Il avait quitté Paul dans un état d’inquiétude proche de l’Ohio. Il n’arrivait plus à le joindre depuis... Il fallait qu’il prenne une décision… et vite !

Il y a maintenant plusieurs mois, Patrick avait reçu une lettre alarmante d’un dénommé Ephémère (un pseudo certainement, avait-il pensé). Il était le Responsable d’une Agence pour l’Emploi de Rennes et l’informait qu’une société Fernston à Rungis exerçait en fait une activité toute autre derrière leur façade de fabricant de propulseurs hydrauliques. Il supposait que l’entreprise employait du personnel non déclaré et certains faits étranges l’inquiétaient comme l’absence longue durée des candidats ayant postulé via son Agence…



… Fernston avait un dossier épais à l’Agence pour l’Emploi, de nombreuses annonces d’offres d’emplois restées sans résultat et pourtant… ce n’était pas faute d’avoir envoyer des candidats ! Le seul candidat embauché avait été le premier : Christian Chavalier, RH dans l’âme, qui correspondait exactement au profil demandé (une main de fer dans un gant de velours, un esprit vif, une personne de conviction, dévouée, droite, inébranlable mais avec une touche d’humanisme…) Le candidat avait été placé avec succès.
Avaient suivi des Hôtesse d’Accueil, de nombreuses Assistantes de Direction, certaines avaient bien plus que l’expérience demandée (finalement assez basique étonnamment pour un tel poste) et pourtant, cela faisait des mois que c’était le défilé et qu’aucune ne correspondait à leur demande. Le dossier avait été transféré à Ephémère quand la conseillère avait remarqué qu’aucune de ces femmes ne pointaient de nouveau au chômage. Des courriers leur avaient été envoyés, restés sans réponse, tout comme les appels téléphoniques. La conseillère supposait du travail au noir et avait donc remis l’affaire entre les mains d’Ephémère.

Le hasard avait bien fait les choses. En rentrant le soir, perturbé par cette histoire, Ephémère avait appelé un ami, Fram, Directeur d’une Agence d’Intérim. Qu’en pensait-il ? Fernston lui disait quelque chose… il fallait qu’il vérifie un truc demain et il le rappelait. Le lendemain matin, la surprise avait été totale : Fernston était bien cliente de Région Rungis Intérim Job, la boîte de Fram, ils avaient embauché en CDD des cuisiniers avec spécialisation dans la pâtisserie (chocolaterie serait un plus)… Des chocolatiers dans une Sté de moteurs hydrauliques ? C’était pas un peu bizarre ? L’enquête commençait…



Fram et Ephémère avaient multiplié les recherches pour tenter de trouver une réponse. Aucun des candidats potentiels ou embauchés en CDD n’avaient donné de signe de vie depuis leur passage dans ce qu’ils appelaient désormais l’ « antre » Fernston. Les boîtes aux lettres débordaient de factures impayées et de publicité, les voisins, indifférents, n’avaient rien remarqué. Seul dénominateur commun : la solitude… tous étaient célibataires, sans attache particulière, limite ermites… Il semblait évident que toutes ces personnes avaient disparu de la circulation, et ils commençaient à se sentir un peu responsables…

Ephémère pris l’initiative de la lettre à la DTE. Il s’agissait sans doute de travail au noir avec hébergement sur place, il fallait alerter les autorités sans plus tarder, cela n’était plus de leur ressort. Fram, quant à lui, était un casse cou, les risques ? il adorait ! Il fit alors une proposition : aller sur place. En bon Manager, soucieux de ses brebis (dont quelques une étaient bel et bien égarées), Ephémère ne s’était pas fait prier et c’est ainsi qu’ils avaient sonné le lendemain matin à la porte de Fernston.

Il avait été accueillis par une hôtesse d’accueil, Emilie, qu’Ephémère reconnut immédiatement comme étant l’une des postulantes (la photo du CV datait un peu, mais il mettrait sa main à couper que c’est elle). Quand ils se présentèrent, rien ne laissa supposé sur le visage de leur interlocutrice une gêne particulière. Elle les fit patienter dans une salle d’attente blanche, semée de plantes vertes, d’un distributeur de café, d’une fontaine à eau, de fauteuils crapaud flashy, d’une table basse flanquée de plaquettes de la société. Tandis que Fram s’approchait d’un intrigant portrait sur un des murs, Ephémère attrapait une plaquette commerciale. Quand, soudain, ils se regardèrent tous les deux en même temps.. une délicieuse odeur emplissait soudain la pièce… ce qui semblait être une délicieuse odeur de chocolat mêlée à celle de la framboise… Avant que l’un d’eux n'eut le temps de prononcer un seul mot, la porte s’ouvrit.

- Bonjour Messieurs, Christian Chavalier, Directeur des Ressources Humaines. Que puis-je pour vous ?
- Nous…
- Emilie m’a dit que vous étiez Responsables de l’ANPE et de RRiJ ?
- Oui, c’est exact. Nous souhaiterions faire le point et d'avoir un complément d’informations concernant des candidats de l’ANPE que nous vous avons envoyés et de cuisiniers que vous auriez embauchés en CDD, il semblerait que certains…
- Mais biensûr, venez donc dans mon bureau nous serons plus à l’aise… permettez, je vous précède. Suivez moi.

Ils suivirent Christian Chavalier jusqu’à l’ascenseur, là, il sortit une clé qu’il introduisit dans une serrure planquée et un cadran s’ouvrit. Fram lança un clin d’½il à Ephémère. Le DRH mis son doigt sur le 25 ème bouton vert du tableau de bord quand Ephémère tenta la discussion :

- Emilie est l’hôtesse que nous vous avions présentée en décembre de l’année dernière ? Nous sommes ravis qu’elle ait fait l’affaire ! Et au moins nous ne nous inquiéterons plus pour elle…

Imperceptiblement, Christian Chavalier blêmit. Son doigt glissa vers un autre bouton, rouge celui-là. Les voilà propulsés au 25éme sous sol de l’immeuble…

- Vous prendriez bien un chocolat ?



... Paul avait cru devenir fou. Tout se brouillait dans sa tête. Les chocolats, Sarah, Capucine, Link, Fernston… Et là Patrick lui disait que des jeunes femmes avaient disparu après avoir postulé chez Fernston, que le patron de l’ANPE du quartier avait aussi disparu après lui avoir envoyé une lettre alarmante… (il avait cherché à le joindre en vain… un jour sa collaboratrice l'avait appellé pour lui annoncé qu'on avait retrouvé sa voiture sur un parking, la police avait conclu à un vol mais la PJ avait pris les choses en main...) Qu’il commençait à penser que Fernston était un labo avec des cobayes humains… Paul s’était alors souvenu du message resté non lu dans sa boite vocale. Il crut s’évanouir en l’écoutant. Patrick lui arracha le téléphone pour entendre à son tour. Il blêmit. Paul se leva brutalement, fit tombé sa chaise et bouscula le garçon de café, partit en courant en lançant un « je t’appelle ! ». C’était la seule chose dont il se souvenait… Maintenant il était face à Christian Chavalier, avec une sacrée migraine et une bosse sur la tête.

… Link était zen en apparence, mais bouillait d’inquiétude au fond de lui. Capucine avait beaucoup d’importance à ses yeux, en fait, il l’aimait profondément. Comme on aime tout à la fois une s½ur, une amie, une maîtresse, une épouse... L’alchimie entre eux deux était parfaite. Et là, il était très inquiet… ils avaient fait les 400 coups ensembles (il avait enfin trouvé son homologue féminin !) Dans quoi c’était elle encore fourrée cette fois-ci ? Il se connecta à sa messagerie depuis l’ordinateur de Capucine et envoya un mail à Flav.

« Salut Captain Flav , ai besoin de toi. Urgent. Vie ou mort. Problème de clusters »

Flav lui avait demandé d'être toujours discrêt, d'en dire le minimum et d'attendre qu'il le contacte...

Auteur

: Nathalie, le mercredi 27 août 2008


Avec la fin de l'été arrive la fin de cette première aventure des blogueurs de RégionsJob. Chaque auteur vous propose maintenant une fin :




Episode 42

: Une histoire de famille (fin n°1)

Flav failli avaler son hamburger de travers à la lecture du mail de Link. L'heure était donc venue de passer au plan B!

Façon de parler en fait, mais ils avaient convenu d'un protocole. Ils se retrouvent à l'heure dite à l'endroit précis:"Captain Flav", c'est pour l'heure, 11 lettres, 11 heures du matin ("et encore, c'est carrément tôt !" avaient-ils plaisanté ensembles) ; "problème de clusters" veut dire en fait, les serveurs qui hébergent tous les sites de Fernston.

Un langage et une amitié nés sur les bancs de la fac et nourris par un intérêt commun pour le Web qui leur a permis pendant toutes ces années de rester en contact, virtuel ou non.

Link et Flav entrent par l'accès A2 du site grace aux fausses cartes fabriquées au préalable (technologie RFID - NXP), puis s'introduisent jusqu'aux armoires fermées à clé dédiées à Fernston à l'aide d'uniformes de circonstance et d'un pas léger. Forcer les serrures (réelles et électroniques) est relativement facile pour Link. Dix minutes plus tard, ils resssortent, sourire aux lèvres, et filent en direction de Fernston dans la veille Ford de Link. Les caméras de surveillance ne gardent de leur passage que deux silhouettes identiques et coiffées des casquettes aux couleurs de la société qui gère les serveurs.

Au même moment Ephémère retrouve Patrick contacté par SMS "Action pour extraire Capucine et Paul, urgent, rdv rdc Fernston à 11:00" (surveiller les communications de Paul a été bien utile pour ce contact). Alliés et victimes, pas si consentantes finalement. Le projet Fernston avait intéréssé Flav et Ephémère un temps, mais ils avaient vite repris goût à la liberté, évitant les chocolats EVY et construisant une stratégie de sortie.



A 11:15 le siège de Fersnton est investi par une armada hétéroclite composée d'agents issus de la DTE et d'opérationnels la DST (le GIGN est occupé ailleurs), ainsi que de policiers du quartier. Le bâtiment est bouclé, issues bloquées et surveillées. Même les bouches d'égouts et les immeubles voisins sont sous contrôle. Patrick dans le message envoyé à sa direction et à un contact au Ministère de l'intérieur en a fait un peu beaucoup sur la portée de l'évènement...Tous les accès en ligne sont également bloqués et les données en cours de transfert vers la destination choisie par Link et Flav.

Le 25ème sous-sol et le 25ème étage sont investis quasi en même temps. Patrick tombe dans les bras de Paul confiné dans son bureau paysager. Link s'arrête net devant Capucine, sidérée. Patrick entraine son meilleur ami au 25ème sous-sol. Le frère et la soeur s'enlacent. Paul aperçoit alors Sarah accompagnée d'un petit garçon et encadrée par deux hommes au seuil de la porte. Silence et échange de regards. Puis Paul s'avance et se penche vers l'enfant.

- Comment t'appelles-tu ?
- Charly, dit Charly.
- Ta maman te cachait bien; elle doit beaucoup t'aimer, dit-il en un sourire.

Il redresse la tête vers Sarah, le temps de la voir relever une mèche rebelle.

- Tu crois que tu pourrais prendre soin de lui ? Je crois que je vais être un peu "hors circuit" pendant quelque temps...

Link prend les mains de Capucine entre les siennes. Elle marque un mouvement de recul.

- Je sais ce qui te travaille, déclare Link en l'emmenant s'assoir face à l'ordinateur. Maintenant, regarde bien.

Il pianote pendant un bon moment.

Derrière leur dos, les discussions vont bon train. Christian Chavalier est en face de Patrick. Ils se donnent l'accolade!

- Bien joué Christian, une mission pas évidente...être à la fois au 25ème étage et au 25ème sous-sol !! Je plaisante. Mais tu as réussi à gagner la confiance et du veil Emile Fernston et du sage Ashintya Rahas. Belle collaboration DTE et DST, vraiment. Je crois qu'on va prendre du grade tous les deux!
- Oui, peut-être...l'infiltration ça va un temps. Hâte de retrouver mes pénates, répond Christian.
- On va encore devoir rédiger des rapports de 40 pages...

A 11:45, un homme s'approche de Christian et lui murmure quelque chose à l'oreille. Christian se retourne vers Patrick :

- Il semblerait que Ju et JBoss aient décidé de collaborer. Fram a disparu. Quant à Emile Fernston et Ashintya Rahas ils sont en ce moment même rassemblés dans la salle du comité. Allons-y.

On voit derrière eux passer la silhouette de Ju avec son grand T-shirt au sigle EVY, serrant presque dans sa main droite un petit ballotin de chocolats. JBoss lui tapote l'épaule.

Alors qu'ils tournent à l'angle du long couloir aux néons et effluves de chocolat, Link regarde Capucine en train de parcourir l'écran du regard. Voici ce qu'elle peut y lire:

- Je suis ta mémoire, la sauvegarde de toi-même. Mais, quelle que soit l'intelligence et la clairvoyance des fondateurs de Fernston et de Shangrila, il leur fallait un programmateur de génie (je sais, je ne suis pas modeste !) pour réussir à mettre en oeuvre leurs programmes respectifs. Tu l'as compris maintenant, il a pour nom Link, le "lien". Celui qui te connaît mieux que toi-même.
Je t'ai dit qu'il était détenu par Shangrila. C'est vrai, son programme leur appartient, mais pas lui, non. Il a réussi à leur échapper il y a quelques années. Celui que tu reconnais lors des téléportations neuronales, c'est Link. Nos mémoires ont fusionné, synapses et connexions informatiques. Sommes-nous l'avenir ? Ce projet "pour l"humanité" qu'ils t'ont évoqué ? Moi-même, vois-tu, je suis plus âgé que je n'en ai l'air. Les chocolats EVY ne sont pas uniquement une nouvelle thérapie contre certaines formes de cancers. Mais, ceci est encore une autre histoire. J'en ai terminé. Regarde-moi maintenant. Quel choix devons-nous faire : la vraie vie ou une vie virtuelle, nouvelle, via ce programme ? Tu sais, je ne leur ai pas tout transmis, certaines choses sont encore possibles. Ou les deux peut-être ?

Capucine plonge ses yeux dans les siens. Réel ou virtuel, peu importe à cette heure.

Emile Fersnston et Ashintya Rahas sont assis de part et d'autre d'une grande table. Christian et Patrick les observent à travers les baies vitrées. Ils semblent épuisés par l'affrontement qui vient d'avoir lieu, si l'on en croit le témoignage des hommes qui sont en faction devant l'entrée. Cris, gestes violents de la part de Ferston, bris d'un presse papier et d'une vitrine qui se trouvait sur sa route, pour Ashintya Rahas. Le Codex Mediorum et Shambala face à face. Biologie et informatique. Les deux credos du XXIème siècle accrochés aux mêmes mythes, vieux comme le monde.

Emile Fernston glisse sa main gauche dans la poche intérieure de sa veste. Il en sort un portefeuille, puis une petite photo qu'il fait glisser sur la table en verre du côté d'Ashintya. Ce dernier la prend délicatement. Les deux hommes hommes échangent maintenant quelques paroles. Voix éteintes. Emile Fernston parle ensuite beaucoup plus longuement.

- Tu ne crois pas qu'on devrait intervenir ? glisse Patrick à Christian.
- Non, attend.

Ashintya pose une main sur l'avant bras d'Emile. Il sourit, un peu.

Tous deux se lèvent et se dirigent vers le bar, se servent un Lagavulin pour l'un, un jus d'orange pour l'autre et...trinquent, doucement. Puis, Ashintya appui sur l'un des côté du bar, une cloison s'ouvre à droite et les deux hommes se jettent littéralement dans l'ouverture.

Le temps pour Patrick et Christian d'appeller leurs hommes et de se précipiter dans le bureau, la cloison s'est refermée. Patrick hurle et vocifère tout en donnant des ordres pour que l'on apporte du matériel pour forcer cette porte. Christian l'interrompt d'une voie basse.

- Vient par ici.

Il lui désigne la petite photo restée sur la table. Elle représente un couple et un enfant. La femme est incontestablement Sarah et l'homme est un indien aux traits métissés. Nul besoin de nommer l'enfant. Christian retourne la photo pour Patrick.

Elle porte une inscription au feutre orange, tracée d'une écriture enfantine: "Grand-père, je t'aime, trouve le médicament qui me soigne. Pas comme grand-père Ashintya, que j'aime aussi tu sais, pour mon papa Yadu qui n'est plus là. Charly

."





Auteur

: Véronique, le mardi 2 septembre 2008


Episode 42

: La vie continue... (fin n°2)

- EVY…EVY… Non, pas ces chocolats, non, non, nooooooonnnnnnn !
- Eh oh, ma puce, réveille-toi… Qu’est-ce qui se passe ? Tu as encore fait un cauchemar ?

Capucine se réveilla en nage. Elle se retourna vers Link et lui sourit.

- Ne t’inquiète pas, ce n’est rien

Elle se retourna vers le réveil. Il affichait 6h12, le réveil allait sonner à 45. Elle l’arrêta et dit à Link qu’elle se levait, qu’elle n’arriverait pas à dormir une demi-heure de plus. Que lui reste au lit, elle allait préparer le petit déjeuner, l’odeur du café chaud allait le faire sortir du lit.
Elle entreprit de préparer le petit déjeuner. Déjà, du café bien chaud, tout frais. Elle lança la cafetière et repensa d’un coup à tout ce qui s’était passé…



Cela faisait un an déjà, un an qu’elle s’était retrouvée dans les sous-sols d’une grande entreprise de Rungis, un an qu’elle y avait été enfermée, sans bien savoir pourquoi. Ce qu’elle se rappelait surtout, c’était son évasion. Elle n’avait pas tout compris, elle avait juste appelé Link au secours et il avait répondu. D’ailleurs, Paul et Flav étaient présents aussi… Flav lui avait promis qu’il l’aiderait et il avait tenu sa promesse.

Un matin, dans sa « chambre-cellule », Capucine avait commencé à perdre espoir sur sa captivité. Elle ne comprenait toujours pas pourquoi des gens pouvaient se permettre de la retenir prisonnière. Oui, elle avait vu Charly, oui, elle avait compris son héritage génétique, mais pourquoi ne pas lui avoir simplement demandé son aide ? Elle réfléchissait à cette question quand la porte s’ouvrit et Flav apparut.

- Capucine, c’est le moment. Ne posez pas de question, suivez-moi.

Et elle le suivit. Ils longèrent le couloir blanc aseptisé jusqu’à l’ascenseur, et Flav appuya sur le bouton du 2ème sous-sol.

- Nous allons dans les garages, je vais vous faire sortir, mais ne faites pas de bruit

Quand la porte de l’ascenseur s’ouvrit, elle aperçut une silhouette masculine qui ne lui parut pas étrangère… L’homme s’avançât et elle reconnut tout de suite Paul, son frère, qui se tenait à côté d’un second personnage qu’elle n’avait tout d’abord pas remarqué. Sans qu’elle sache vraiment pourquoi, elle savait qui c’était. Elle sauta dans les bras de son frère qui l’emmena vers une camionnette.

- Coucou Soeurette. Tu vois, je suis venu. Lui, c’est Link, mais je crois que vous vous connaissez. C’est lui qui m’a aidé à te retrouver. Et Flav, c’est son copain de chambre datant de l’époque de la fac. On n’a pas le temps de tout t’expliquer alors…

Puis ce fut le choc, un bruit qui résonne encore à ces oreilles, un coup de feu qui abattu Paul au milieu d’une phrase. Jamais il ne se releva. Flav poussa alors tout le monde dans la camionnette et se retourna juste pour voir Fernston et Rahas dans l’entrebâillement d’une porte, Ferston avait toujours l’arme à la main. Alors ils avaient monté ça de toute pièce, ils étaient de mèche depuis le début et gérer le projet ensemble.

Tout ce dont elle se souvient après, c’est d’avoir réalisé que son frère était mort sous ses yeux pour l’avoir aidé à s’enfuir. Les secrets et énigmes ne furent pas tous résolus, et elle ne voulut surtout pas savoir la fin de l’histoire. Elle avait lu dans les journaux l’arrestation de Fernston et Rahas à l’aéroport de Heathrow, quand ils ont voulu s’enfuir en Angleterre, par la DST et DTE. Elle ne sus jamais ce qu’était devenu le petit Charly, sa maman et les autres participants de BJGRVCSC.



Elle alla dans la salle de bain se préparer. Link la rejoignit et la serra dans ses bras.

- Je dois y aller Link, on se voit ce soir.

Il eut juste le temps de lui souhaiter bonne chance et elle disparut dans l’escalier.

A 8h00 pétante, elle était devant l’accueil avec la standardiste. Une femme arriva alors et lui tendit la main :

- Bonjour, je suis Nathalie Corbeaux. Enchantée de vous rencontrer.
- Bonjour, je suis Capucine Rabulot, votre nouvelle conseillère Communication et Prédications Web.

Auteur

: Evy, le mercredi 3 septembre 2008


Episode 42

: Au réveil... (fin n°3)

Capucine se réveilla avec l’impression d’avoir pris un grand coup sur la tête. Elle chercha l’interrupteur, surprise de se réveiller dans le noir. Elle avait beau tâter les murs près d’elle, rien ne lui semblait connu. Elle ne reconnaissait pas cette pièce. Ce n’était pas sa chambre, ça c’est sûr, mais cette pièce était aussi beaucoup trop petite pour être une « cellule » de chez Fernston. Elle entendit un téléphone sonner et décida de lever pour voir où elle était. En voulant sortir du lit, elle se rendit compte que sa jambe droite était très douloureuse, elle n’arrivait même pas à la bouger. A cet instant, une ombre entra dans la pièce et elle reconnu une voix familière :

- Alors, réveillée petite soeur ?

Elle n’en revenait pas d’entendre à nouveau cette voix si chaleureuse. Ces dernières semaines lui apparurent comme un mauvais cauchemar dont elle était maintenant sortie. Mais finalement, et si tout ça n’était vraiment qu’un cauchemar ? N’avait-elle pas imaginé toute cette histoire ? Etait-elle en train de devenir folle ? Il fallait questionner Paul, mais sans éveiller les soupçons.

- Bonjour Paul, oui je suis réveillée. J’ai l’impression d’avoir dormi une éternité. Quelle heure est-il ?
- Il est 15h30. Ca fait 54 heures que tu dors, je ne pensais pas qu’un calmant pouvait être aussi efficace !
- Un calmant ? C’est à cause de ma jambe que tu m’en a donné ? Elle me fait atrocement souffrir.
- Ca je m’en doute que tu as mal, c’est normal quand une machine à fabrication de chocolat se renverse sur toi.
- Une machine à chocolat ? Mais alors, tout est bien vrai ? Ce n’était pas un cauchemar, je ne suis pas folle !
- Folle ? Toi non, mais la société Fernston elle oui. Nous t’avons sorti de leurs griffes il y a plus de 60 heures déjà et je n’en reviens toujours pas. Mais surtout je m’inquiète pour toi. Le médecin a dit que tu devais restée allongée pour que ta jambe guérisse vite. Il devait venir te plâtrer dès que tu serais réveillée. Je vais l’appeler mais avant je voudrais que tu me racontes tout ce qui s’est passé.
- Avant que je ne te raconte tout ça, je veux connaître la fin de mon histoire. J’ai un gros trou noir. Comment suis-je sortie de ce sous-sol et qui sont les « nous » qui m’y ont aidée à part toi ?



- Un de tes amis, Link, était aussi inquiet que moi de ta disparition et plusieurs éléments nous ont mis sur la piste de la société Fernston. Tu pourras lire toutes nos pistes sur le blog d’une amie, Véronique, qui a recensé toute notre réflexion en espérant que peut-être, passionnée de blog comme tu es, tu irais le consulter. Il y a 3 jours, avec Link, nous avions décidé de venir te chercher. Flav nous servait en quelque sorte d’indic à l’intérieur des locaux de Fernston, ils se connaissent bien avec Link. Link a contacté Flav par mail, une sorte de message codé, une de vos spécialités je crois. Flav nous a ensuite fourni les codes d’accès au bâtiment et le nom de la société qui vous livrait en cacao. Nous avons braqué cette société dans la nuit pour récupérer de la marchandise, des tenues officielles et des badges. Au petit matin, nous nous sommes rendus chez Fernston pour livrer du cacao. Nous avons prétendu que le cacao qui avait été livré la veille était défectueux et qu’il fallait que nous le récupérerions pour analyses. La secrétaire nous a donc laissé entrer vers les cuisines, accompagnés de 2 gardes. Link a été génial sur ce coup là, il les a tous les deux neutralisés en quelques secondes, tu aurais dû voir ça.
Nous avons ensuite trouvé la salle de fabrication du chocolat et comme convenu, c’était l’heure à laquelle Flav t’a emmenée pour ta dose habituelle. Tout aurait roulé tranquillement si Charly n’était pas arrivé. Nous nous refusions à nous battre devant cet enfant. Et là, tu as été merveilleuse, tu lui as dit d’aller retrouver sa maman pour lui dire que tu avais eu l’idée d’un code qui pourrait tout arranger et qu’il fallait qu’ils te retrouvent elle et lui dans ta chambre près de l’ordinateur dès que tu aurais eu ton chocolat.



Sur ce coup là d’ailleurs, je n’ai pas tout compris, il faudra que tu m’expliques. A partir de là, tout s’est enchaîné très vite. Link s’est jeté sur tous les obstacles qu’on trouvait sur notre passage. Avec Flav, on a tenté de te mettre à l’abri, mais nous n’avons malheureusement pas bien joué notre rôle vu l’état de ta jambe. On s’est ensuite approché de l’ascenseur, on a détruit les caméras de sécurité et fait semblant d’y monter. On l’a ensuite bloqué en y mettant une charge plus que supérieure au poids autorisé et on s’est dirigés vers les escaliers sur les conseils de Flav. Là, en entendant un coup de feu tu as perdu connaissance et j’ai du te porter sur les 25 étages vers la sortie. Et au passage, tu as dû en manger du chocolat…
- Ah, ah, c’est bien le moment de faire de l’humour tiens ! répondit Capucine
- Bref, enfin je me demande encore comment on s’en est sortis. En tout cas Link a été formidable. C’est lui qui s’est fait tiré dessus mais la balle s’est logée dans le bras, ne t’inquiètes pas tout va bien, il est sorti de l’hôpital hier. Pendant ce temps là, mon amie Véronique avait prévenu la police qui a fait une arrivée plus que musclée. Ils ont embarqués tout le monde et sont certainement toujours en train de les interroger et de fouiller les locaux de Fernston. C’est le commissaire qui vient d’appeler. Il m’a appris que Charly est le fils de Sarah et elle a demandé à ce que je m’en occupe. Pour prendre ma décision, j’ai besoin que tu m’expliques le rôle que Sarah à joué dans toute cette histoire car c’est invraisemblable.

A ce moment là, on sonna à la porte, Paul alla ouvrir et revint dans la chambre accompagné de Link. Capucine prit de ses nouvelles puis leur dit à tous deux de s’installer face à elle. En buvant un thé (à la framboise), elle leur raconta toute l’histoire, sans pouvoir quitter Link des yeux…



Auteur

: Malory, le jeudi 4 septembre 2008


Episode 42

: Rêve ou réalité ? (fin n°4)

- EVY…EVY Non, pas ces chocolats, non, non, noooooooonnnnnnnn !
- Eh eh, ma puce, réveille toi… Qu’est-ce qui se passe ? Tu as encore fait un cauchemar ?



Capucine se réveilla en nage. Elle se retourna vers Link et lui sourit :

- Ne t’inquiète pas, ce n’est rien.

Le réveil n’indiquait que 6 h 12, elle se leva dans l’intention de filer sous la douche mais Link la retint par le bras :

- Attends, attends ma jolie, parle-moi, tu as le temps.
- Oh, cela ne servira à rien ! Avec la douche suivie d’un bon café, mes idées vont s’éclaircir.
- Je vais faire le café pendant que tu seras sous la douche. Raconte-moi ! Tu parlais beaucoup et je me pose des questions. En parler te fera du bien. Te permettra d’oublier.
- Oh c’était une histoire terrible, de chocolat ayant des influences sur le cerveau, d’enfant en danger, de capacités supranaturelles, de manipulation du cerveau, de transportation neuronale…
- Rien que cela ! Et qui étaient ceux dont tu parlais : Paul ? Tu rêvais de ton frère ?
- Oui, et tu y étais aussi !
- Mais les autres ?
- Quels autres ?
- Flav, Jboss, Ju, Christian Chavalier, entre autres...
- Tu es jaloux ? Il y avait une Sarah aussi…
- Tu avais l’air de beaucoup tenir à Flav ! Ton sauveur ! Tu cherchais à lui passer des messages, il t’écrivait sans cesse des mails. Tu en connais un ?
- Un mail ?
- Non ! Un Flav !

Capucine se leva et s’éloigna vers la salle de bains :

- Ah…Tu ne me préparerais pas plutôt un chocolat chaud ? Je préfèrerais cela à un café.



Etonné de ce changement d’habitude, Link lui cria alors que l’eau coulait déjà :

- Tu as peur d’être trop nerveuse pour ton entretien de recrutement de tout à l’heure ? Quel est le nom de la société déjà ?

Bien qu’assourdit par les cataractes d’eau, le nom lui parvint très clairement :

- Fernston.

Auteur

: Touline, le jeudi 4 septembre 2008


Episode 42

: Coupez !! (fin n°5)

Capucine était fatiguée, épuisée. Voilà maintenant une semaine qu’elle était dans cette chambre sans vue, qu’elle longeait ces couloirs sans fin, qu’elle était éblouie par ces spots blancs… La fatigue se faisait de plus en plus ressentir et elle avait de plus en plus de mal à se concentrer. Le soleil lui manquait… L’océan lui manquait… Ses amies lui manquaient… Les chocolats lui donnaient des hauts de coeur… Elle ne supportait plus Sarah… Elle n’avait qu’une hâte : que cette mission se termine. Elle ne tenait que parce qu’elle savait que c’était la mission de sa vie, qu’une chance comme celle-là ne se présenterait pas deux fois, qu’elle allait enfin sortir du lot, réaliser son rêve et tout cela grâce à son blog… grâce à son amie Véronique.

Véronique était productrice, une blogueuse comme elle, une érudite curieuse et passionnée, un coeur d’or et un mental d’acier. Les deux femmes s’étaient immédiatement entendues. Elles suivaient chacune le blog de l’autre, s’étaient découvert de nombreux points communs, une véritable amitié était née entre les deux femmes, une amitié plus proche en fait de la fraternité, comme deux soeurs jumelles…

C’était Véronique qui avait trouvé ce job à Capucine. Un après midi, autour d’un thé à la menthe accompagné de loukoums, elle lui avait proposé ce poste parce qu’elle connaissait l’endurance et la valeur de Capucine. Véronique n’avait d’ailleurs pas son pareil pour dénicher des talents. Elle connaissait bien le patron en charge du projet, elle était même partie prenante dans l’histoire.

- Marie est demandée sur le plateau 7, Marie, s’il te plait, tu peux rejoindre le plateau 7 ? C’est urgent ! Merci.

Capucine ne bougea pas et ne prêta pas attention au haut parleur grésillant. La lumière blanche s’était enfin éteinte et Capucine savourait un de ces rares instants de repos. Flav, Fram, Ephémère, Paul et tous les autres se retournèrent vers elle.

- Tu ne te souviens plus du chemin ? entendit-elle derrière elle

Capucine se retourna et se trouva face à Christian Chavalier qui la regardait tout sourire…comme tous les autres.

- ça fait quand même deux fois qu’ils t’appellent ma chérie… Allez file, rejoins ta chambre !

Cela faisait une semaine qu’elle avait revêtu le costume de Capucine… Elle en avait presque oublié la réalité… Elle partit le long des couloirs, dont elle avait maintenant une maitrise parfaite, qui la menèrent droit au plateau 7, sa chambre blanche de 5m². Elle s’arrêta, surprise… Face à elle se tenait son amie, Véronique tout sourire. Elle courut et se jeta littéralement dans ses bras. Véronique la serra très fort, heureuse de la retrouver.

- Véronique !! mais que fais-tu là ???
- Bonjour Marie, alors raconte ! comment cela se passe ? le rôle te plait ?

Marie reprenait doucement ses repères, elle regarda autour d’elle et trouva deux sièges au milieu des fils des caméras et des micros. Les ingénieurs du son rangeaient le matériel et Régine, la maquilleuse partait en lui faisant un petit geste de la main.

- Véro ! C’est un rôle magnifique que tu m’as offert là ! le job de ma vie !
- Tant mieux ma belle, je suis contente que cela t’ait plu.
- Que cela m’ait plu ? mais tu plaisantes ! L’idée était fantastique !! Nous transmettre le scénario au fur et à mesure que les blogueurs l’écrivaient, quel génie tu as eu là
- J’ai une bonne nouvelle, Figure toi que le blog est déjà 34ème au box office ! C’est pas mal non ? De mon côté j’ai trouvé tous les financements, pour le livre que j’ai publié sur BookRix et pour le film. Ils vous restent une semaine de tournage et après c’est fini !

Marie était ravie elle aussi, épuisée mais ravie de commencer cette nouvelle carrière après tant d’années de galère…



Auteur

: Nathalie, le vendredi 5 septembre 2008


Episode 42

: Libération (fin n°6)

Deux ans de captivité déjà pour Capucine ! Deux ans à ne savoir que penser de cette aventure ; tout cela n'était-il qu'une vaste farce pour lui faire perdre la tête ? On l'avait bien sûr manipulée : Christophe Chavalier avait avec habileté usé et abusé de sa faiblesse. Certes elle voulait absolument changer d'emploi mais pas à n'importe quel prix ! Rester enfermée au 25ème sous sol, quel avenir pour elle ?!!

Christophe Chavalier avait utilisé une méthode infaillible : le chaud et le froid. Il avait su l'amadouer avec des promesses, des regards prometteurs, voire enchanteurs lui promettant même son poids en chocolat ! ... puis il l'avait rabrouée en ne lui disant rien de sa mission, en lui laissant entendre qu'elle ne sortirait jamais, que tel était son sort : déguster des chocolats de toute sorte de tous goûts, les tester pour la vie...et pour quelle cause ? Elle comprenait le sens du premier entretien qu'elle avait eu : partir dans l'espace, oui, grâce à cette substance contenue dans les chocolats ...



Heureusement, son sauveur est enfin arrivé ; la porte s'est ouverte ; elle fut libérée de l'emprise de cet homme par .... Sarah. Elle était en fait agent secret infiltré dans cette immense société et avait du donner le change tout ce temps. Elle a du prendre ensuite une autre identité et a emmené Capucine loin de tout ce chambardement !

Tout cela lui laissait tout de même un goût amer dans la bouche et dans la tête ; pourquoi existe-t-il de telles sortes d'humains, manipulateurs, orgueilleux, imbus d'eux mêmes au point de détruire les autres à leurs fins personnelles ? Vaste question de tous les temps !

Mais elle ne penserait plus à tout cela ; ce n'est que du passé, oui, toujours aller de l'avant, telle est sa devise, elle suivrait son chemin, mais devant fuir, elle ne devait avoir désormais aucune relation avec son frère et elle en était désespérée, peut-être un jour leur chemin se croiserait-il ? Pour l'instant, elle devait penser à elle, aller vers d'autres lieux, d'autres aventures, d'autres rencontres malgré cette blessure...

Flav fut bien surpris d'apprendre la trahison de Sarah envers la société Fernston ; il observait toujours sa ferveur, sa fidèlité envers la société et M. Chavalier. Il regretta la présence de Capucine, il s'était habitué à elle, son sourire, son entrain malgré sa captivité et appréciait la confiance qu'elle avait en lui. Peut-être, eux aussi, se rencontreront-ils à nouveau dans un contexte plus sympathique, qui sait ? L'avenir est toujours plein de surprises !

Auteur

: Carole, le samedi 6 septembre 2008


Episode 42

: Chocolate & Champagne (fin n°7)

Finalement

, pense Capucine, est-ce que ce pourrait être un boulot comme un autre ? Enfin, un peu différent, mais un job quand même ? Tester des chocolats, écrire sur un blog: pourquoi pas ? Il y a pire, non !
Et le fameux BJGRVCSC, est-ce qu'ils pourraient devenir des sortes de "collègues" ? Bon - à part Sarah - ils sont plutôt cools. Et leurs élucubrations (voyages dans l'espace, projet pour l'humanité, codes...qu'elle entreprise n'a pas ses propres objectifs et ses secrets ?!).
Reste mon frère, Paul, là, il faut que j'ai une assurance qu'ils lui fichent la paix. Et puis, cette cellule: pas question d'y rester !



Elle se décide, sort de sa chambre, longe les couloirs et frappe à la porte de la salle de réunion.

- Entrez Capucine !
- Comment savez-vous que c'est moi ?! dit-elle en poussant le battant pour tomber sur le comité en pleine dégustation de chocolats EVY.
- Ma chère, les caméras de surveillance ne sont pas là pour le decorum ! lui répond JBoss.
- OK. Je suis venue parceque j'ai une proposition à vous faire. Je veux bien collaborer. En fait, je veux plus. Rejoindre votre équipe. Mais, à deux conditions: que mon frère Paul disparaisse de vos tablettes, et que vous me trouviez un logement décent. Ah ! J'allais oublier, pas de travail sans salaire ! Avec qui puis-je discuter de ces modalités ? (je suis gonflée pense-t-elle, mais je n'ai rien à perdre).

Sarah ricane déjà, mais JBoss la fait taire, non sans avoir consulté rapidement l'écran de son ordinateur. Il marque une pause (pendant que Flav va se servir à la machine à café, qu'Ephémère reprend la lecture du journal et que Ju et Fram sont concentrés sur leur ordinateurs respectifs), et répond :

- C'est votre jour de chance Capucine ! Le grand patron semble bien disposé à votre égard. Et puis, vous le savez, de toute façon, nous avons besoin de vos talents. OK pour Paul (regard vers Sarah). Pour votre logement, nous avons beaucoup mieux dans les étages supérieurs, en attendant de nous assurer de votre loyauté et de vous laisser un peu plus de liberté. Pour la rémunération, voyez Christian Chavalier, il est là pour ça. Pour le reste, conformez-vous dans un premier temps aux instructions. Nathalie, notre responsable communication vous fera un topo également dans la journée. Bienvenue dans l'équipe !!

Capucine fait le tour de la table pour serrer les mains (au passage elle découvre que et Ju et Fram jouent à un jeu bizarre,"la brute", en simultané et discrètement).



Le soir même elle s'installe dans un appartement au 14ème étage de la tour Fernston qui tient plus de la suite d'un hôtel de luxe que d'un "home sweet home". Pas grave se dit-elle, ça fait du bien ! 140 m2, whaouah, je n'ai jamais eu ça ! Ce qui lui plaît le plus, c'est la salle de bain: design italien, lavabos en pierre, baignoire avec jacuzzi, tapis moelleux et serviettes douces! Elle jette un oeil au frigo: yes! Champagne! Elle prend alors son téléphone portable (récupéré avec le reste de ses affaires dans l'après-midi) et appelle Link. Messagerie.

- Salut, c'est moi. Tout s'est arrangé, viens fêter ça. J'ai maintenant un job, un drôle d'emploi, mais c'est cool !Retrouves-moi chez Fersnston, 14ème étage droite, porte B. Je t'embrasse. Tu me manques.

Elle s'allonge sur le canapé, se cale un coussin sous la tête et se rempli les yeux du panorama illuminé qu'offrent les baies vitrées. Une petite voix intérieure lui dit pourtant: tu n'as pas l'impression d'avoir "vendu ton âme au diable" ? Ennemis la veille, bienfaiteurs aujourd'hui ? Que sais-tu d'eux ? Que veulent-ils vraiment de toi ?...

Elle se redresse, envoi un coussin rageur vers l'ange gardien imaginaire assis sur le fauteuil d'en face, et se sert une coupe de champagne. Sur la table, un ballotin doré de chocolats EVY et un petit mot: "Bienvenue chez Fernston".

Auteur

: Marie, le dimanche 7 septembre 2008

Toute l'équipe des auteurs de cette saga estivale, née sur un blog emploi de RégionsJob nommé "Drole d'Emploi", vous remercie de l'avoir suivie tout au long de cette aventure. Nous espérons que vous aurez pris autant de plaisir à nous lire que nous en avons eu à l'écrire.

En attendant la nouvelle publication, nous vous invitons à nous suivre sur le lien ci-contre afin d'y découvrir au fur et à mesure notre conte de Noël " Les Dames du Lac"

à très bientôt



Carole, Evy, Touline, Nathalie, Malory, Marie, Patricia, Joëlle et Véronique






http://droledemploi.blog.regionsjob.com/

Impressum

Tag der Veröffentlichung: 15.08.2008

Alle Rechte vorbehalten

Widmung:
To Carole, Evy, Touline, Nathalie, Malory, Marie, Patricia, Joëlle...and Régionsjob. Thanks to Véronique

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