Cover

Titre de page

Pourquoi la polygamie et le divorce en islam?

Une réflexion sous forme de dialogue entre un orientaliste et un érudit

 

§§§§§

 

Par:

L'érudit et éminent humaniste

Mohammad Amin Sheikho

(Qu’Allah sanctifie son âme)

 

§§§§§

 

Présentée par:

Prof. A. K. John Alias Al-Dayrani

Chercheur et penseur islamique

 

§§§§§

 

Traduction par:

Tatba Mavie Aïssatou Yadouko

Revu par

Dr. Ibrahim Moubarak Mbombo

Président du Programme Islamique pour l'Assistance Humanitaire (PIAH)

 

§§§§§

 

Copyright © amin-sheikho.com

All Rights Reserved

 

Introduction:

Vue de l’occident, la polygamie telle qu’elle est pratiquée en islam est un acte systématiquement opposé aux droits et à l’émancipation de la femme. Cette forme d’union à partenaires multiples réduit l’agent féminine au rang d’esclaves, astreintes à une multitude d’obligations, obligation de garder le foyer conjugal, obligation de faire des enfants autant que le souhaite le conjoint, obligation de se mettre entièrement au service du mari et surtout obligation de satisfaire ses désirs sexuels.

Le droit exclusif réservé aux musulmans de contracter plusieurs unions et de vivre en même temps avec plusieurs épouses est perçu par les occidentaux comme une aberration, une maladresse, bref quelque chose de détestable. Ils soutiennent, à grand renfort «d’arguments» que la polygamie est un obstacle évident à l’épanouissement de la femme. Le sujet revient de façon récurrente dans les médias et toujours raisonnent les mêmes critiques contre l’islam, une religion aux pratiques rétrogrades, une religion qui nage encore dans les ténèbres de l’ignorance ce qui vaut aux nations musulmanes d’être mal classées sur la listes des «peuples civilisés», respectueux des droits de l’homme et des valeurs humaines.

L’entretien proposé dans le présent ouvrage met aux prises l’Eminent Cheick Mohammad Amin Sheikho, descendant du Prophète Mohammad (Pbsl), un érudit syrien dont la réputation traverse les frontières de la Syrie et même du golfe arabo persique et un chercheur et diplomate anglais pourvu d’idées reçues, Sir Bennett, un citoyen anglais qui fut pendant de nombreuses années conseiller de l’émir de l’empire ottoman en Syrie. S’il connait l’orient, il ne retient de l’islam que l’image qu’on s’en fait en occident…

Ce livre est la quintessence d’un duel pacifique, qui apporte une lumière rayonnante sur les questions épineuses de la polygamie et du divorce en islam. Il a été mis en forme par le Prof. A. K John Al-Dayrani, témoin de ce dialogue enrichissant dont-il a tenu à faire partager au public musulman et non musulman les leçons qui s’en dégagent.

N.B. (Pbsl) signifie: paix et bénédiction sur lui.

Dr Ibrahim Moubarak Mb.

Coordinateur national de

l’Union Islamique du Cameroun

Pourquoi l’islam permet la polygamie?

- L’orientaliste: Loin d’être un fait banal, le mariage en occident est un acte sacré par lequel les époux, unis devant Dieu et devant les hommes s’engagent à s’aimer et à rester fidèles l’un vis-à-vis de l’autre. Parce qu’ils se doivent fidélité, le mari ne peut contracter une autre union. Ce qui n’est pas le cas en islam où les hommes sont autorisés à prendre jusqu’à quatre femmes qu’ils gèrent à leur guise très souvent sans la moindre considération pour leur droit. Cher érudit qu’est ce que vous dites à la suite de ce constat?

- L’érudit: vous auriez peut-être raison si le mariage était simplement une affaire de passion, si son but se réduisait à l’assouvissement des désirs sexuels. Le mariage a aussi un objectif social et humanitaire.

- L’orientaliste: qu’entendez-vous par «objectif humanitaire»? Croyez-vous que l’humanisme est la proie d’une seule nation?

- L’érudit: Le mariage est le lieu où se construit la famille, c’est le cadre idéal où celle-ci peut être préservée. Sa construction et sa préservation ne sont pas possible sans l’amour et l’altruisme. Dans le mariage, le côté humain doit prévaloir. Il doit être perceptible dans l’éducation des enfants, la protection des veuves qui peuvent avoir perdu leurs maris à la suite d’une guerre, la protection des veuves des martyrs qui peuvent avoir sacrifié leur vie à l’autel de l’honneur de la patrie. Ces martyrs méritent-ils que leurs épouses soient abandonnées, qu’elles soient privées d’une vie conjugale tout le restant de leur vie? Méritent-ils que leurs enfants vivent sans soins et sans protection?

- L’orientaliste En Europe, les familles des martyrs ont droit aux allocations qui leur permettent de subvenir à leurs besoins divers.

- L’érudit Vous avez les allocations d’accord mais suffisent-elles à rendre une épouse heureuse? A assurer aux enfants une bonne éducation? Plus concrètement est ce que l’argent seul peut compenser l’absence d’un mari?

- L’orientaliste: Nous ne pouvons dans nos sociétés pratiquer la polygamie. Elle y est strictement interdite. Toutefois vos explications me font prendre d’avantage conscience de la douleur qu’éprouvent les épouses des martyrs et leurs enfants. Je m’aperçois en effet que la société occidentale ne prend pas en compte l’aspect immatériel des problèmes auxquels les veuves et des orphelins peuvent être confrontés. Or en considérant ces aspects, on ne peut nier le fait qu’ils sont marginalisés. Au sujet des moyens de réconfort, que prévoit exactement la loi dans votre religion?

- L’érudit Dans un lointain passé, nous étions comme vous mais Dieu qui a créé et planifié le bon chemin pour ses créatures nous a montré un plan qui permet de venir au secours de ces familles défavorisées. Voici ce qu’en dit le Saint Coran: {Et si vous craignez, en épousant des orphelines, de n’être pas juste envers elles, …Il est permis d’épouser deux, trois ou quatre femmes qui vous plaisent, mais si vous craignez de manquer d’équité à l’égard de ces épouses, n’en prenez alors qu’une seule} Sourate 4: 3

- L’orientaliste: Je ne vois pas de rapport avec ma question qui est relative aux moyens de pallier les souffrances des veuves et des orphelins. Pouvez-vous déjà m’expliquer en termes simples le verset auquel vous faites référence? Vous dites { …Il est permis d’épouser deux, trois ou quatre femmes qui vous plaisent}. Dans mon esprit, je continue à penser que le désir sexuel reste le plus grand enjeu de la polygamie? Certains hommes enchainent des mariages avec des femmes jeunes dont ils exploitent la jeunesse et les abandonnent ensuite. Où est l’humanisme dans de telle attitude? Ou est l’humanisme dans votre charia?

- L’érudit Vous allez vite en besogne. Vous faites des déductions trop hâtives. On reprochait déjà ce comportement à certains de nos savants. Ils considéraient une ou quelques parties d’un verset dont on ne pouvait en saisir le sens que pris dans sa totalité. Vous avez oublié de mentionner le début du verset

{…qui vous plaisent…} or sa bonne compréhension est compromise sans cette partie. Si le texte(fragmenté) est mal compris, nécessairement on n’en fera pas bon usage.

Vous avez juste cité la dernière moitié du verset:

{…Il est permis d’épouser deux, trois ou quatre femmes qui vous plaisent…} Cette partie est précédée de ceci:

{…et si vous craignez, en épousant des orphelines, de vous montrer injuste envers elles…}. Telle est la condition à remplir pour pratiquer la polygamie. Je ne saurais vous blâmer pour cette erreur que commettent parfois même les plus outillés des musulmans. La polygamie vise à assister les orphelins et leurs mères. Il a un but humanitaire. Le verset doit être pris en entier et non en partie. Remarquez que la particule arabe (Si) indique le conditionnel. Il existe des préalables pour épouser plus d’une femme. S’ils ne sont pas respectés ou ne peuvent être respectés autant n’en épouser qu’une seule. L’islam n’encourage pas l’injustice et l’oppression.

Avant de vous apporter des éclairages sur la haute sagesse que recouvre la polygamie, je vous invite à réfléchir sur cet exemple simple: au sortir d’un conflit, un pays qui comptait mille hommes en perd la moitié. Les victimes tombées au front au nom de la patrie sont tous mariés. Que deviennent les femmes et les enfants? Ces femmes sans mari risquent de rencontrer d’énormes difficultés dans leur vie. Les orphelins hériteront certes des biens de leurs parents mais il faudra bien un homme pour les assister et protéger l’héritage contre la faillite. Ces orphelins n’ont-ils pas besoin de beau-père pour veiller à leur éducation et redresser leur conduite en cas de dérive? On récompense le bien par le bien. Le martyr courageux qui a sacrifié sa vie pour la nation, (personne n’est plus généreux que celui qui offre son sang pour la nation) ne mérite pas que sa veuve soit abandonné à son sort, qu’elle soit exposée à la dégradation des mœurs et à la corruption sociale. Certes l'Islam a prévu des fonds de secours issus du trésor public d’où peuvent être prélevée la pension pour les veuves et les orphelins mais ce n’est pas suffisant.

La femme a besoin d’un homme tendre à ses côtés, pour la compagnie, pour la satisfaction de ses besoins naturels de manière licite, c’est-à-dire agréé par Dieu. L’éducation des enfants à l’âge de l’adolescence - période de grande folie - exige une certaine fermeté que la mère toute seule ne peut pas toujours assurer. La femme étant de nature

Impressum

Verlag: BookRix GmbH & Co. KG

Texte: Amin-sheikho.com
Lektorat: Prof. A. K. John Alias Al-Dayrani
Übersetzung: Tatba Mavie Aïssatou Yadouko
Tag der Veröffentlichung: 29.03.2014
ISBN: 978-3-7309-9613-3

Alle Rechte vorbehalten

Nächste Seite
Seite 1 /